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Bennoo va-t-il réussir ou faillir ?

« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». Frantz Fanon

Il y a peu, le professeur Mamadou Diouf, connaisseur émérite de l’histoire politique de ce pays, s’il en est, avertissait dans une interview, les leaders de l’opposition sénégalaise. Il les mettait en garde contre la manière dont le Secrétaire Général du PDS pourrait se servir du « dialogue politique » pour les décrédibiliser et les envoyer à la retraite.


Rédigé par leral.net le Dimanche 18 Octobre 2009 à 05:10 | | 2 commentaire(s)|

Bennoo va-t-il réussir ou faillir ?
L’alerte a sonné juste pour tous ceux qui se souvenaient qu’au mois de mars 2009, le président de la République, lors de sa fameuse « tournée économique », coïncidant par hasard avec les élections locales, avait publiquement invité ces derniers à « arrêter de se leurrer » avant de les convier à « partir à la retraite avec lui ». L’octogénaire souhaitait laisser la place à une « Génération de Constructeurs ». Six mois seulement après cette indélicate invite, l’ex-futur retraité, annonce son souhait de solliciter, dans trois ans, un mandat supplémentaire de cinq années et montre dans la foulée un intérêt pour le moins suspect à vouloir dialoguer avec ceux qu’il désirait, vaille que vaille, dépêcher à la retraite.

Quel naïf pense que le Chef de l’Etat irait au terme d’un éventuel troisième mandat ? « Un lièvre peut en cacher un autre ». Et Gorgi est un lièvre dans le sens du « njombor » de Senghor, quelqu’un qui « ne cherche qu’à tromper son monde », mais aussi tel qu’on l’entend en athlétisme. C’est-à-dire un coureur qui entraine ses concurrents dans un faux rythme endiablé avant de se sacrifier pour un acolyte, le moment opportun. L’on susurre depuis l’accélération des tractations que le président de Rewmi pourrait être ce complice. Toutefois, jusqu’à preuve du contraire, la célèbre formule de Dame Babou est prémonitoire, tôt ou tard : « dina leen ko defat ! ».

Le Chef de l’Etat ne continue-t-il pas de servir à Karim Wade de Chargé des relations publiques notamment auprès de la presse étrangère ? La Génération du Concret n’occupe-t-elle pas près de la moitié des sièges ministériels ? Si vous doutez que le lièvre court encore pour son fils, confrontez les listes des membres du gouvernement du Sénégal d’octobre 2000 et d’octobre 2009. Vous verrez dans le premier attelage ce que la presse appela des « erreurs de casting » mais vous serez obligés de reconnaitre que ce gouvernement fut composé, en majorité de professeurs d’université, d’hommes d’Etat chevronnés, de technocrates avérés, de chefs de parti à l’expérience politique éprouvée… Dans le second attelage, les hommes de ce calibre existent, certes, mais il est indéniable qu’ils sont réduits à une peau de chagrin. Est-ce un hasard si le gouvernement d’un pays dont la principale richesse réside dans la qualité de ses ressources humaines est pétri de « maillons faibles » ? A qui profite le crime ? Incontestablement, le fils du Chef de l’Etat n’ayant pas initialement le niveau, celui-ci a été soumis à son échelon. Demain, le Ministre d’Etat, Ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des transports aériens et des Infrastructures (ouf !), déjà « premier des ministres », pourra être nommé Premier ministre ou Vice-président du Sénégal. L’on criera au scandale mais les argumentaires seront principalement centrés sur l’éthique. Il s’en trouvera peu de personnes pour parler de problème de « niveau ».

Rappeler aux Sénégalais les vertus du dialogue et son ancrage séculaire dans notre société et nos traditions s’apparente à prêcher des convaincus. Cependant, dans les conditions présentes de patrimonialisation sans précédent du pouvoir, un dialogue politique sincère est une chimère. Que peut tirer l’opposition de ces palabres ? Nous ne demandons qu’à être édifiés. Un consensus sur le processus électoral est-il envisageable ? Si oui, qui pourra garantir que le gouvernement ne piétinera pas ses engagements en la matière ? L’application des résultats des Assises Nationales par le régime en place est-elle concevable ? Depuis quand une opposition sert-elle de boite à idées à un pouvoir particulièrement injuste, déloyal, patrimonial, « corrompu et corrupteur » bref, corrosif à tout point de vue pour les masses populaires ? Une telle connivence graverait à jamais, dans les consciences citoyennes, le postulat marxiste des intérêts de classe. Un accord sur une « non suppression » du second tour est-il possible ? En vérité, cette idée n’a été qu’une épée de Damoclès au-dessus de la tête des opposants visant à les diriger à la table des discussions malgré la missive incendiaire. Le Chef de l’Etat n’a plus à l’heure actuelle la marge nécessaire, sur le plan national et international, pour perpétrer une telle forfaiture sans coup férir. Accessoirement, cette idée a servi à faire croire que le débat interne au PDS est démocratique. Ce qu’il n’a jamais été. Enfin, certains libéraux totalement discrédités aux yeux de l’opinion pour leur arrogance et leur propension à défendre l’indéfendable en ont fait leur savon de Marseille. En fustigeant l’improbable suppression du second tour, ils ont pu déclencher l’intérêt des médias et se draper des oripeaux « d’homme libre ». Ragaillardis par la sympathie des amnésiques ils ont même parlé de « recul démocratique ». Puissance de la propagande, quand tu nous tiens ! Où étaient-ils quand on a voté la loi Ezzan ? Où étaient-ils lorsqu’on a dépossédé le Président de l’Assemblée nationale de son mandat ? Où étaient-ils quand on a « nommé » le tiers des membres du sénat ? Ces « hommes libres », que font-ils encore dans un « machin » qui manigance sans cesse des « reculs démocratiques » ? Enfin… Il est toujours pénible d’être le spectateur d’une tempête dans un verre d’eau mais personne ne peut reprocher à des politiciens de renifler le bon filon et de l’exploiter. Par contre, les citoyens auront légitimement des reproches à adresser à Benno si, par le biais du dit « dialogue », Abdoulaye Wade venait à faire de son fils un interlocuteur crédible pour les leaders de l’opposition, à mettre une parenthèse sur la litanie interminable des scandales, à démoraliser le mouvement social et redorer son blason au niveau international.

Les leaders de Bennoo n’auront que leurs yeux pour pleurer si en 2012 de nombreux Sénégalais, comme ce fut le cas en 2007, indécis jusque dans le secret de l’isoloir, finissent par glisser dans l’urne le bulletin de Wade. Entretemps, ce dernier avec ses « nominations », ses « inaugurations », ses milliards de plus et une libéralité digne de Kanka Moussa aura renouvelé sa mise, outre le discrédit des opposants, sur l’attrait du pouvoir, la soif insatiable de modernisme des Sénégalais et la magie de l’argent. Robert Sagna pourra réitérer son savoureux : « l’argent a voté ! ». Landing Savané regrettera de n’avoir pas eu « les mains pleines » (sic). Le citoyen groggy cherchera encore des explications irrationnelles. Et, comme en 2007, entre des lauriers tressés à son fils et des flèches catapultées à l’opposition et à la presse, Gorgi pourra tirer de son grand boubou quelques éléments de numérologie visant à nous faire croire que son triomphe relève d’un don divin. Mais qui osera parler de fraude après l’épisode du 22 mars 2009 ? Le lièvre pourra alors jeter un dernier coup d’œil à la flopée des adversaires hébétés et s’effacer...

Mohamed Bathily

mabathily@yahoo.fr

P-S : pour les plus jeunes, Kanka Moussa fut un empereur du Mali aux largesses légendaires. L’on raconte qu’il se rendit à la Mecque avec un cortège de milliers de personnes et que tout au long de son parcours, il distribua tellement d’or que la valeur du métal précieux périclita pendant au moins une décennie.

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1.Posté par Al le 18/10/2009 19:47 | Alerter
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Le clash entre les leaders de Benno, est prévisible. Car Benno est un regroupement contre nature : des libéraux qui veulent s'associer à des socialistes-des frères ennemis socialistes dont chacun ne souhaitent que la mort de l'autre; tous des incapables puisqu'ayant déjà géré négativement les affaires de l'Etat. A propos, d’où viennent les fortunes colossales de nos leaders politiques ? NIASS, TANOR, WADE, BATHILY, DJIBO sont tous des fils d'humbles gens et n'ont rien hérité de leurs parents. C’est louche !!!!!!!!!!!!!!!!!!

2.Posté par liberersenegal le 20/10/2009 08:44 | Alerter
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il faut un candidat du peuple et non d'un parti politique ou coalition ,ils ont tous les mains sales et le systeme se reproduira encore la dictature des partis politiques qui agissent que pour la perrennisation du pouvoir ,le budget de l'etat sera encore utilisè pour financer leur clientelisme nous travaillons pour une candidature du peuple qui va apporter les changements urgents et necessaires pour soigner les plaies que wade ne cesse de creuser.

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