De notre envoyée spéciale à Charlotte (Caroline du Nord, États-Unis)
Mercredi soir, dans un discours fleuve de près de 50 minutes, l'ex-président américain Bill Clinton a enflammé la foule à la convention démocrate de Charlotte en défendant avec passion le bilan économique de son ancien ennemi Barack Obama et en offrant un choix contrasté aux Américains.
«Tout dépend du pays dans lequel vous voulez vivre. Si vous voulez être livrés à vous-mêmes, si vous voulez une société où les vainqueurs remportent toujours tout, alors soutenez le ticket républicain», a-t-il clamé. «Mais si vous voulez un pays qui partage la prospérité et la responsabilité, une société où tout le monde est dans le même bateau, alors votez pour Barack Obama et Joe Biden.»
Un discours destiné aux indécis
Dans un véritable tour de force mêlant chiffres, sentiments et humour, il a démonté point par point la vision économique de Mitt Romney et Paul Ryan, dénoncé leurs attaques mensongères contre le président sortant ainsi que la radicalisation du Parti républicain et appelé les Américains à renouveler leur confiance en Barack Obama. Très pédagogue, la voix un peu enrouée, il a expliqué des notions complexes en termes simples comme jamais Barack Obama n'a su le faire durant ses trois ans et demi à la Maison-Blanche. «Aucun président, pas moi-même ni aucun de mes prédécesseurs, personne n'aurait pu réparer les dégâts causés en seulement quatre ans», a-t-il insisté devant une foule en liesse.
L'ancien président, dont la popularité atteint des sommets, a montré son incroyable talent d'orateur en dénonçant habilement les dérives de la campagne électorale américaine: «Bien que je sois souvent en désaccord avec les républicains, je n'ai jamais réussi à les haïr comme la frange radicale du parti semble haïr le président Obama et les démocrates», a-t-il lancé, poursuivant: «L'une des raisons pour lesquelles les Américains devraient réélire le président Obama, c'est qu'il est toujours déterminé à coopérer». Bill Clinton, que l'on sait très redevable au président Obama pour avoir fait la paix avec Hillary, a d'ailleurs lâché: «Il a nommé des proches de Hillary dans son gouvernement. Flûte! Il a nommé Hillary!» Dans un discours essentiellement destiné aux indécis fatigués par le ton négatif de la campagne, l'ex-président a rappelé que les républicains avaient dit vouloir voir Barack Obama hors de la Maison-Blanche avant même qu'il n'ait entamé son premier mandat.
Une accolade pour conclure
L'ancien locataire de la Maison-Blanche a ajouté de nombreuses phrases au discours qu'il avait préparé. Il s'en est pris en particulier à Paul Ryan pour le «culot» d'avoir accusé Barack Obama de vouloir «prétendument voler 716 milliards de dollars» au programme Medicare pour les retraités. «Quand Paul Ryan a regardé droit dans la caméra et attaqué le président (…), je ne savais pas si je devais rire ou pleurer.» Bill Clinton a tour à tour alterné un ton intimiste, quand il parlait du sort de «pauvres enfants», «de handicapés», de «personnes âgées», de «familles de la classe moyenne», et un style enflammé quand il dénonçait les mensonges du Parti républicain. «Le sondeur (de l'équipe Romney) a dit “on ne va pas se laisser faire avec vos fact checkers (vérificateurs de faits) sur la protection sociale”: cela me touche personnellement», s'est-il emporté.
«L'économie va s'améliorer», a-t-il assuré, rappelant sa propre expérience dans les années 1990 et cherchant à rassurer tous les déçus de Barack Obama tentés par l'abstentionnisme ou le vote pour Mitt Romney. Jamais l'ex-président n'a paru aussi sincère que lorsqu'il a déclaré à la foule en liesse: «Je le crois de tout mon cœur, je le crois, je le crois…»
Bill Clinton a touché à tous les sujets économiques qui font débat entre Mitt Romney et Barack Obama et sur lesquels le premier a l'avantage auprès de l'opinion publique: réforme de la santé, créations d'emplois, efficacité du plan de relance, etc.
Pour le clou final, Barack Obama est monté sur scène et les deux hommes se sont donné l'accolade. On aurait presque cru que le candidat, c'était Clinton.
VIDÉO - Le discours de Bill Clinton:
Hillary Clinton, candidate en 2016?
Le discours de Bill Clinton a ravivé les spéculations sur une possible candidature de sa femme, Hillary, à la Maison-Blanche dans quatre ans.
Adversaire malheureuse de Barack Obama lors de la primaire démocrate de 2008, l'actuelle «Secretary of State» a laissé planer le mystère sur ses ambitions.
Hillary Clinton aura 69 ans en 2016.
Par Adèle Smith
Mercredi soir, dans un discours fleuve de près de 50 minutes, l'ex-président américain Bill Clinton a enflammé la foule à la convention démocrate de Charlotte en défendant avec passion le bilan économique de son ancien ennemi Barack Obama et en offrant un choix contrasté aux Américains.
«Tout dépend du pays dans lequel vous voulez vivre. Si vous voulez être livrés à vous-mêmes, si vous voulez une société où les vainqueurs remportent toujours tout, alors soutenez le ticket républicain», a-t-il clamé. «Mais si vous voulez un pays qui partage la prospérité et la responsabilité, une société où tout le monde est dans le même bateau, alors votez pour Barack Obama et Joe Biden.»
Un discours destiné aux indécis
Dans un véritable tour de force mêlant chiffres, sentiments et humour, il a démonté point par point la vision économique de Mitt Romney et Paul Ryan, dénoncé leurs attaques mensongères contre le président sortant ainsi que la radicalisation du Parti républicain et appelé les Américains à renouveler leur confiance en Barack Obama. Très pédagogue, la voix un peu enrouée, il a expliqué des notions complexes en termes simples comme jamais Barack Obama n'a su le faire durant ses trois ans et demi à la Maison-Blanche. «Aucun président, pas moi-même ni aucun de mes prédécesseurs, personne n'aurait pu réparer les dégâts causés en seulement quatre ans», a-t-il insisté devant une foule en liesse.
L'ancien président, dont la popularité atteint des sommets, a montré son incroyable talent d'orateur en dénonçant habilement les dérives de la campagne électorale américaine: «Bien que je sois souvent en désaccord avec les républicains, je n'ai jamais réussi à les haïr comme la frange radicale du parti semble haïr le président Obama et les démocrates», a-t-il lancé, poursuivant: «L'une des raisons pour lesquelles les Américains devraient réélire le président Obama, c'est qu'il est toujours déterminé à coopérer». Bill Clinton, que l'on sait très redevable au président Obama pour avoir fait la paix avec Hillary, a d'ailleurs lâché: «Il a nommé des proches de Hillary dans son gouvernement. Flûte! Il a nommé Hillary!» Dans un discours essentiellement destiné aux indécis fatigués par le ton négatif de la campagne, l'ex-président a rappelé que les républicains avaient dit vouloir voir Barack Obama hors de la Maison-Blanche avant même qu'il n'ait entamé son premier mandat.
Une accolade pour conclure
L'ancien locataire de la Maison-Blanche a ajouté de nombreuses phrases au discours qu'il avait préparé. Il s'en est pris en particulier à Paul Ryan pour le «culot» d'avoir accusé Barack Obama de vouloir «prétendument voler 716 milliards de dollars» au programme Medicare pour les retraités. «Quand Paul Ryan a regardé droit dans la caméra et attaqué le président (…), je ne savais pas si je devais rire ou pleurer.» Bill Clinton a tour à tour alterné un ton intimiste, quand il parlait du sort de «pauvres enfants», «de handicapés», de «personnes âgées», de «familles de la classe moyenne», et un style enflammé quand il dénonçait les mensonges du Parti républicain. «Le sondeur (de l'équipe Romney) a dit “on ne va pas se laisser faire avec vos fact checkers (vérificateurs de faits) sur la protection sociale”: cela me touche personnellement», s'est-il emporté.
«L'économie va s'améliorer», a-t-il assuré, rappelant sa propre expérience dans les années 1990 et cherchant à rassurer tous les déçus de Barack Obama tentés par l'abstentionnisme ou le vote pour Mitt Romney. Jamais l'ex-président n'a paru aussi sincère que lorsqu'il a déclaré à la foule en liesse: «Je le crois de tout mon cœur, je le crois, je le crois…»
Bill Clinton a touché à tous les sujets économiques qui font débat entre Mitt Romney et Barack Obama et sur lesquels le premier a l'avantage auprès de l'opinion publique: réforme de la santé, créations d'emplois, efficacité du plan de relance, etc.
Pour le clou final, Barack Obama est monté sur scène et les deux hommes se sont donné l'accolade. On aurait presque cru que le candidat, c'était Clinton.
VIDÉO - Le discours de Bill Clinton:
Hillary Clinton, candidate en 2016?
Le discours de Bill Clinton a ravivé les spéculations sur une possible candidature de sa femme, Hillary, à la Maison-Blanche dans quatre ans.
Adversaire malheureuse de Barack Obama lors de la primaire démocrate de 2008, l'actuelle «Secretary of State» a laissé planer le mystère sur ses ambitions.
Hillary Clinton aura 69 ans en 2016.
Par Adèle Smith