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Birahime Seck, Coordonnateur du Forum Civil, révèle : « Des marchés de gré à gré de plus de 728 milliards FCfa ont été attribués en 2021 »

Selon le coordonnateur du Forum Civil, beaucoup de zones d’ombre entourent les modes de passation de marchés publics au Sénégal. Rien que pour l’année 2021, révèle Birahime Seck, des marchés de gré à gré de plus de 728 milliards FCfa ont été attribués. Il a fait cette révélation lors de l’atelier de réflexion initié hier par le Forum Civil, sur le Financement de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption.


Rédigé par leral.net le Samedi 21 Mai 2022 à 10:22 | | 0 commentaire(s)|

Birahime Seck, Coordonnateur du Forum Civil, révèle : « Des marchés de gré à gré de plus de 728 milliards FCfa ont été attribués en 2021 »
La somme de 728.317.839.668 FCfa, c’est le cumul des marchés de gré à gré attribués par l’Etat du Sénégal au quatrième trimestre de l’année 2021. Cette révélation est du coordonnateur du Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, qui animait jeudi un atelier d’échange avec les professionnels de l’information sur le Financement de la Stratégie nationale de lutte contre la Corruption au Sénégal.

Birahime Seck qui a dressé un tableau sombre sur la répartition des marchés publics, renseigne que sur un appel d’offres de plus de 56 milliards FCfa, 356.029.794 FCfa l’ont été par entente directe, soit un total de 474.540.983.494 FCfa pour le premier trimestre de l’année 2021.

Au second trimestre de la même année, ajoute-t-il, sur un appel d’offres de 41.876.879.764 FCfa, les marchés de gré à gré ont concerné 98 milliards FCfa par entente directe et 82 milliards FCfa par offre spontanée négociée, faisant donc un total de plus de 200 milliards FCfa, soit 28% d’entente directe et 19% d’offre spéciale négociée. Pour ce qui est du troisième trimestre, toujours de la même année, les offres de marchés publics par entente directe, représentent près de 12 milliards FCfa, dont 2 milliards FCfa réservés à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics(Armp) et près de 9 milliards FCfa déclarés comme étant une urgence.

Par conséquent, le cumul entente directe/ exclusivité représente 11% dans les passations de marchés attribués en 2021, la part de l’Armp représentant 1% et les 5% dédiés aux urgences. Toujours dans la répartition des marchés immatriculés durant le quatrième trimestre, le gré à gré a concerné plus de 388 milliards FCfa, dont 29% d’entente directe, 1% d’exclusivité, 4% de convention et 24% d'offres spéciales négociées.

Le Sénégal s’enfonce toujours dans la zone rouge de la corruption

Outre les passations nébuleuses de marchés, les milliards injectés dans la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (Snlc) peinent toujours à porter leurs fruits. En effet, l’Etat du Sénégal a mobilisé 10.172.000.000 FCfapour élaborer cette stratégie, de 2020 à 2024. Mais au finish, l’indice de perception de la corruption avoisine les 40%, si l’on se fie aux dernières publications de Transparency International.

Confiée à l’Office National de Lutte contre la Corruption et la Concussion (Ofnac), cette stratégie a été élaborée sur trois axes, à savoir l’amélioration des cadres juridiques et institutionnels de la lutte contre la corruption, l’amélioration de la gouvernance de la coordination des interventions en matière de lutte contre la corruption et enfin, la communication et le renforcement de capacités des acteurs de la corruption.

Tous ces axes, indique Birahime Seck, ont été mis en place. N’empêche, la corruption ne cesse d’augmenter au Sénégal. A l’en croire, l’Ofnac est très loin de mener des activités de prévention contre la corruption. Pour cause, l’organe en question ne dispose pas d’assez de moyens pour faire le travail qui lui est dédié.

Pour lui, l’autre raison réside dans le fait que l'Ofnac ne s’autosaisit pas, alors que la loi lui confère le pouvoir d’auto-saisine. «Il y a un manque de volonté de l’Ofnac d’aller faire le contrôle quand il s’agit d’un projet de l’Etat», se désole Birahime Seck.

Citant l’exemple du Centre International de Conférence Abdou Diouf (Cicad) ou du pôle de Diamniadio, le patron du Forum Civil estime que l’organe dirigé par Seynabou Ndiaye Diakhaté devrait éclairer les Sénégalais, sur les milliards injectés par l’Etat sur les grands dossiers, y compris les conventions de financement des ministères.

«Il n’y a aucune loi qui peut faire obstacle que ce soit à l’Ofnac, à l’Ige pour aller contrôler le franc du contribuable. Y compris pour le judiciaire, parce qu’il y a des juges qui reçoivent de l’argent quand il y a un certain nombre d’élections, et l’Ofnac doit nous informer sur l’utilisation de ces financements», affirme le coordonnateur du Forum Civil. Il dénonce dans la même veine, l’impunité notée après les publications des rapports des corps de contrôle. Une impunité qui, selon lui, a pour seul responsable le Président Macky Sall.

«Le seul responsable de l’impunité au Sénégal, c’est le président de la République, d’autant qu’il dit qu’il a gardé des dossiers sous le coude», a martelé Birahime Seck face à la presse. Aussi, invite-t-il Macky Sall à libérer les corps de contrôle et la Cour des Comptes, à publier les différents rapports réalisés.






L’As