Les autorités du sud-est du Niger ne le cachent pas, les environs de Baroua sont infestés d’insurgés. De nombreux jeunes du village ont rejoint les rangs des combattants de Boko Haram. Le groupe y a mené des exactions à trois reprises en octobre, déplore Villama Al Hazi Manga, le chef du village de Baroua.
« Les enfants des villages qui nous entourent participent aux attaques de Boko Haram. Ils sont installés dans des localités à moins de six kilomètres de Baroua, donc nous nous voulions une présence militaire permanente, un détachement d’hommes qui résident à Baroua pour nous protéger. C’est ce que nous avons demandé, mais on nous a dit non », a-t-il notamment déclaré.
Aide humanitaire
Les forces de défense et de sécurité mènent des patrouilles quotidiennes le long de la bande frontalière, qui est, de leur aveu, vulnérable sur 250 kilomètres. « On ne peut pas mettre sur pied un détachement permanent à chaque fois qu’un village est attaqué », rétorque Hassan Ardo Ido, secrétaire général du gouvernorat de Diffa.
Ses services vont néanmoins recenser les populations dans le campement pour leur fournir une assistance humanitaire. Le vice-président de l’Assemblée nationale, Daouda Mamadou Marté, est lui en faveur d’un détachement conséquent. « Nous aurions préféré que les villageois restent à Baroua, car leur campement au bord du goudron ne les protège de rien, ils peuvent aussi être attaqués au bord de la route ! C’est vrai qu’il y a une psychose, et que le danger existe, donc d’ici dix jours il faudra nettoyer en profondeur cette zone à proximité du lac Tchad », préconise l’élu de Diffa.
Les rives du lac, au carrefour du Niger, du Cameroun, du Tchad et du Nigéria sont plus que jamais devenues le maillon faible de la lutte que mènent les quatre pays contre Boko Haram.
rfi