La juge reproche aux trois anciens ministres (de l'Intérieur, des Affaires étrangères, et de la Défense) d'avoir tout fait pour empêcher l'arrestation des deux pilotes biélorusses, auteurs du bombardement du lycée Descartes le 6 novembre 2004. « Tout a été orchestré afin qu'il ne soit pas possible d'arrêter, d'interroger ou de juger » les pilotes, écrit la juge Sabine Kheris dans l'ordonnance que RFI a pu consulter. Pourtant, ces pilotes « avaient été repérés, filmés, identifiés, surveillés dès la descente de l'avion ».
Dix jours après le bombardement, ils sont arrêtés au Togo. Le ministre de l'Intérieur togolais François Boko « les retenaient pour permettre leur éventuelle arrestation » par Paris. A ce moment-là, la France a l'occasion de mettre la main sur les auteurs d'assassinats contre ses ressortissants, mais elle ne fait rien. Les pilotes sont remis en liberté et ne sont jamais réapparus depuis, en dépit des mandats d'arrêt dont ils font l'objet. Pour la juge : « la décision ne rien faire [...] a été prise à l'identique par le ministère de l'Intérieur, de la Défense, et des Affaires étrangères ce qui permet de penser à l'existence d'une concertation à un haut niveau de l'Etat. »
rfi