Sur toutes les questions à lui posées pendant un an et deux mois de présence à la tête du pays, à l’intérieur ou à l’étranger, ses réponses sont d’une platitude affolante. Avec son léger bagage intellectuel, il ne peut pas faire rêver en des lendemains meilleurs.
A propos du Mali et du printemps arabe
Prenons l’exemple du Mali et de l’intervention de la France. Son imagination est tellement limitée qu’il ne peut que répéter benoitement des généralités du genre « la France a stoppé la barbarie ». Qu’est-ce qu’il y a de plus barbare que d’autoriser le mariage de deux personnes de même sexe ? Macky Sall n’est pas en mesure d’imaginer un seul instant que cette puissance militaire déployée dans un pays aussi appauvrie que le Mali avait d’autres soubassements. Il faut voir avec quelle rapidité les troupes armées françaises ont été dépêchées sur les lieux contrairement au temps que la France met pour envoyer des tracteurs dans ce pays. La différence est flagrante entre la procession de toute cette technologie de guerre et l’extrême appauvrissement des assistés. Pour dire que le Mali a plus besoin de machines outils que d’armes de guerre. Mais cela ne date pas d’aujourd’hui.
Jamais l’idée n’a effleuré la tête de Macky Sall que comme dans un passé un peu éloigné, la libération de certains captifs africains de l’esclavage avait pour objectif de leur donner une autre destination, celle de servir les intérêts de la France en les envoyant à la guerre. La liberté au prix de la mort.
Il est incapable de deviner que la guerre menée contre le Colonel Mouammar Kadhafi en Libye avait comme autre objectif, outre celui de se débarrasser d’un homme gênant dont l’ambition fut de créer les Etats Unis d’Afrique, de permettre le retour massif de l’armée française en Afrique occidentale après en avoir été chassée par Abdoulaye Wade. Il est clair qu’en libérant des hordes de guerriers avec des tonnes d’armes en Afrique du Nord, la conséquence sera leur dispersion dans le Sahara d’abord et le Sahel ensuite.
Certains sursauteront en alléguant que Kadhafi était un tyran, qu’il était impopulaire et donc détesté par la majorité dans son pays. Mais qu’en est-il de François Hollande qui recueille moins de 30% de taux de popularité chez les Français. Si le Sénégal avait la possibilité de manipuler les nombreux manifestants qui criaient leur colère contre lui, il subirait assurément le même sort que le dirigeant libyen ou Abdoulaye Wade. On en est pas à ce niveau de projection quand on a un Macky Sall à la tête de notre pays.
L’incitation à la révolte dénommée printemps arabe a aussi ses motivations. L’arrivée sur plan économique de pays émergents qui ambitionnent de rejoindre les BRICS, a pour effet de menacer directement les pays les plus fragiles parmi les grandes puissances, la France en tête. Ces futures forces économiques devenaient trop gênantes pour le dernier des pays les plus puissants. Des pans entiers de son économie commençaient à se délocaliser vers ces destinations alors autant y créer le chaos pour les rendre non attractives et obliger les candidats au saut à rester dans l’Hexagone. Pas bête.
Tous ces questionnements ne surgissent jamais à l’esprit de Macky Sall. Il est tellement en retard sur les événements au point d’ignorer que pour la France, l’Afrique est une réserve de croissance économique comme elle l’était en terme de main d’œuvre du temps de l’esclavage. Cela ne le dérange pas ! Au contraire.
Questions nationales
Sur la question des conditions de vie des Sénégalais, sa réponse est on ne peut plus décevante. En effet, quand les gens parlent de pauvreté, lui pense misère. Ceux dont Macky Sall veut s’occuper, ce ne sont des pauvres mais des misérables ou sens d’indigents c’est-à-dire très pauvres. Il y a une différence.
Ëtre pauvre dans la terminologie Banque mondiale, c’est une situation par rapport à un seuil exprimé en dollars (approche quantitative). En deçà, on est qualifié de pauvre mais même juste sur la limite, on l’est aussi. Dans une conception plus large, la pauvreté est un manque, un « bouquet de manques » selon Abdoulaye Wade.
Il y a donc une différence entre la pauvreté et la misère qui est un état d’extrême pauvreté.
En effet, en pensant aux Sénégalais qui doivent consommer la pire qualité de nourriture, ici l’exemple du riz, dans son for intérieur et sa vision rétrécie par son passé, Macky Sall fait nettement référence aux indigents. En fait, il nous la ramène, cette conception attardée de la pauvreté et de la richesse : est pauvre celui qui n’a comme souci que de manger. Sa vie se réduit à la bouffe. Il n’a pas à penser au-delà. Il vit pour manger. Comme c’était son cas jusqu’en 2000. Pour lui, quelqu’un qui mange du riz parfumé serait un homme riche. Voyez le manque d’ambition ! Alors qu’en est-il de celui qui consomme du riz entier première qualité. Inimaginable !
Autre exemple édifiant : la baisse de 25 FCFA sur le kilogramme de sucre en poudre. Autrefois vendu à 600 FCFA (c’est toujours le cas malgré les dénégations), le prix homologué est de 575 CFA. En moyenne, un kilogramme de sucre est consommé par une famille de huit membres en une semaine. Dans ce cas, en sept jours, elle aura économisé vingt cinq francs CFA. Dommage pour elle car c’est la vision de Macky Sall pour le Sénégal de demain. Il se bat pour faire gagner à huit personnes 25 FCFA en sept jours. Calcul : 25 : 7 = 3,57 : 8 = 0,45 FCFA/jour/personne. C’est encourageant !
Pendant ce temps, le prix du sac de 25 kg d’oignon flambe passant de 10.000 à 13.000 FCFA, de pomme de terre de 8.000 à 10.000, de lait en poudre de 50.000 à 60.000, etc. Quel est l’effet sur le pouvoir d’achat du Sénégalais de cette ridicule baisse de 25 francs du prix d’un sucre de qualité douteuse ?
Les « économistes » qui le conseillent doivent savoir qu’on ne développe pas un pays en s’occupant des misérables ou même des pauvres. C’est la classe moyenne qui est le facteur de croissance d’une économie. Ceux que Macky Sall appelle « les riches », c’est en fait la classe moyenne. Or en la mettant entre parenthèses, il prouve à suffisance son incompétence en matière d’économie.
L’émergence de cette classe est l’unique solution pour sortir notre pays de la pauvreté car seule susceptible, par une politique de la demande, d’acheter les biens et services produits par les entreprises locales. L’augmentation de la demande intérieure est strictement liée à l’essor de la classe moyenne. C’est ce type d’investissement que faisait le Président Abdoulaye Wade et que Macky Sall qualifie d’argent facile. La généralisation de la bourse et de l’aide aux étudiants, à défaut du crédit octroyé par les banques trop méfiantes, participe de cette pensée.
La disponibilité du facteur humain, de par sa formation, sa participation à la création de la richesse comme entrepreneur et main d’œuvre qualifiée mais aussi en tant que soutien à la consommation, est plus importante que le prix du riz et du sucre ou même du pétrole dans la formation d’un environnement des affaires attractif.
Le Sénégal faisait partie dans un passé récent des pays où « une nouvelle classe de consommateurs en mesure de dépenser plus que le strict nécessaire grossissait ». Au vu de la baisse de son pouvoir d’achat au nom d’une politique sans référence économique précise, on entraine inéluctablement le pays vers la récession.
A la différence du Président Abdoulaye Wade, pour Macky Sall faire ses courses au supermarché, disposer d’un smartphone connecté à l’internet, porter la cravate et être propriétaire d’une maison et d’une voiture est synonyme de richesse. Son pauvre passé pèse sur sa vision. Comme dit l’adage l’œil qui voit, c’est l’œil de la tradition.
Il est donc une chose dont il faut se méfier fortement : c’est d’un être diminué. Non pas qu’il faut les parquer ou les sous-estimer. Là n’est pas la question. Il s’agirait de discrimination. Loin de moi cette idée. Il y a dans le Coran une invocation à dire lorsque qu’on rencontre un malade mental ou un handicapé : "La louange est à Allah, Qui m’a préservé des épreuves dont tu es affligé et m’a préféré à beaucoup de Ses créatures". Différence ne signifie donc pas ségrégation.
Il faut seulement éviter de donner trop de pouvoir à un être qui a un handicap quel qu’il soit physique, intellectuel, moral ou social. En le mettant dans certaines positions, il a tendance à privilégier la vengeance sur ses pairs « normaux » pour compenser la différence dont il se sent affligé. Doté de certains pouvoirs, il dérive rapidement vers l’autoritarisme et la dictature.
Questions internationales
Lors d’une interview, Macky Sall n’a pas sourcillé lorsque le journaliste français lui a posé la question : « Comment peut-on détourner un milliard d’euros dans un pays aussi pauvre que le Sénégal ». Il n’a pas relevé la double insulte, il a encaissé. Il accepte tout venant d’un Français mais bombe le torse devant ses compatriotes. On l’aurait traité de tous les noms d’oiseaux, il se serait étalé.
Macky Sall ne sait pas encore que l’Afrique n’est pas pauvre mais qu’elle a été appauvrie par la France entre autres nations. Si l’Afrique était pauvre, qu’est-ce que TOTAL, Bouygues, Orange, Mimran, Bolloré… viennent y faire. Les stocks d’or, de diamant, de pétrole, d’uranium entassés en Europe viennent d’où sinon de l’Afrique.
Alors Macky Sall aurait pu se fâcher un tant soit peu comme il l’a fait lorsque Bara Gaye lui a demandé : « Pourquoi des passeports diplomatiques ont été retirés à des marabouts tandis que des homosexuels en bénéficiaient ». Qualifier le Sénégal de pays pauvre quand la France y tient comme à la prunelle de ses yeux est hautement plus dégradant que la simple interrogation de Bara Gaye. Mais comme le règlement de la question des gays est une priorité pour la France et les Etats-Unis, en parler devient une offense au chef de l’Etat sénégalais. Tandis que l’injure de tout un peuple par un petit journaliste ne l’est point.
A la question relative à la visite du Président Obama, il s’est réjoui en soulignant que ce dernier lui « a fait l’honneur de le recevoir à la Maison Blanche ». Il aurait dû préciser que c’était une audience en présence de trois chefs d’Etat et d’un chef de gouvernement qui a duré… trente minutes. Sept minutes et trente secondes par personne !
Sur les retombées de la visite au Sénégal du Président américain, il faut s’attendre à ce que la balance penche du côté des Etats-Unis. Barack Obama ayant pour souci d’éviter la « malédiction du second mandat », voudra réussir un ou deux projets en se servant du Sénégal, histoire de retrouver un nouveau souffle et de préparer sa sortie vers les affaires. Le dossier des droits de homosexuels est en pole position.
Sahnoun Ndiaye
A propos du Mali et du printemps arabe
Prenons l’exemple du Mali et de l’intervention de la France. Son imagination est tellement limitée qu’il ne peut que répéter benoitement des généralités du genre « la France a stoppé la barbarie ». Qu’est-ce qu’il y a de plus barbare que d’autoriser le mariage de deux personnes de même sexe ? Macky Sall n’est pas en mesure d’imaginer un seul instant que cette puissance militaire déployée dans un pays aussi appauvrie que le Mali avait d’autres soubassements. Il faut voir avec quelle rapidité les troupes armées françaises ont été dépêchées sur les lieux contrairement au temps que la France met pour envoyer des tracteurs dans ce pays. La différence est flagrante entre la procession de toute cette technologie de guerre et l’extrême appauvrissement des assistés. Pour dire que le Mali a plus besoin de machines outils que d’armes de guerre. Mais cela ne date pas d’aujourd’hui.
Jamais l’idée n’a effleuré la tête de Macky Sall que comme dans un passé un peu éloigné, la libération de certains captifs africains de l’esclavage avait pour objectif de leur donner une autre destination, celle de servir les intérêts de la France en les envoyant à la guerre. La liberté au prix de la mort.
Il est incapable de deviner que la guerre menée contre le Colonel Mouammar Kadhafi en Libye avait comme autre objectif, outre celui de se débarrasser d’un homme gênant dont l’ambition fut de créer les Etats Unis d’Afrique, de permettre le retour massif de l’armée française en Afrique occidentale après en avoir été chassée par Abdoulaye Wade. Il est clair qu’en libérant des hordes de guerriers avec des tonnes d’armes en Afrique du Nord, la conséquence sera leur dispersion dans le Sahara d’abord et le Sahel ensuite.
Certains sursauteront en alléguant que Kadhafi était un tyran, qu’il était impopulaire et donc détesté par la majorité dans son pays. Mais qu’en est-il de François Hollande qui recueille moins de 30% de taux de popularité chez les Français. Si le Sénégal avait la possibilité de manipuler les nombreux manifestants qui criaient leur colère contre lui, il subirait assurément le même sort que le dirigeant libyen ou Abdoulaye Wade. On en est pas à ce niveau de projection quand on a un Macky Sall à la tête de notre pays.
L’incitation à la révolte dénommée printemps arabe a aussi ses motivations. L’arrivée sur plan économique de pays émergents qui ambitionnent de rejoindre les BRICS, a pour effet de menacer directement les pays les plus fragiles parmi les grandes puissances, la France en tête. Ces futures forces économiques devenaient trop gênantes pour le dernier des pays les plus puissants. Des pans entiers de son économie commençaient à se délocaliser vers ces destinations alors autant y créer le chaos pour les rendre non attractives et obliger les candidats au saut à rester dans l’Hexagone. Pas bête.
Tous ces questionnements ne surgissent jamais à l’esprit de Macky Sall. Il est tellement en retard sur les événements au point d’ignorer que pour la France, l’Afrique est une réserve de croissance économique comme elle l’était en terme de main d’œuvre du temps de l’esclavage. Cela ne le dérange pas ! Au contraire.
Questions nationales
Sur la question des conditions de vie des Sénégalais, sa réponse est on ne peut plus décevante. En effet, quand les gens parlent de pauvreté, lui pense misère. Ceux dont Macky Sall veut s’occuper, ce ne sont des pauvres mais des misérables ou sens d’indigents c’est-à-dire très pauvres. Il y a une différence.
Ëtre pauvre dans la terminologie Banque mondiale, c’est une situation par rapport à un seuil exprimé en dollars (approche quantitative). En deçà, on est qualifié de pauvre mais même juste sur la limite, on l’est aussi. Dans une conception plus large, la pauvreté est un manque, un « bouquet de manques » selon Abdoulaye Wade.
Il y a donc une différence entre la pauvreté et la misère qui est un état d’extrême pauvreté.
En effet, en pensant aux Sénégalais qui doivent consommer la pire qualité de nourriture, ici l’exemple du riz, dans son for intérieur et sa vision rétrécie par son passé, Macky Sall fait nettement référence aux indigents. En fait, il nous la ramène, cette conception attardée de la pauvreté et de la richesse : est pauvre celui qui n’a comme souci que de manger. Sa vie se réduit à la bouffe. Il n’a pas à penser au-delà. Il vit pour manger. Comme c’était son cas jusqu’en 2000. Pour lui, quelqu’un qui mange du riz parfumé serait un homme riche. Voyez le manque d’ambition ! Alors qu’en est-il de celui qui consomme du riz entier première qualité. Inimaginable !
Autre exemple édifiant : la baisse de 25 FCFA sur le kilogramme de sucre en poudre. Autrefois vendu à 600 FCFA (c’est toujours le cas malgré les dénégations), le prix homologué est de 575 CFA. En moyenne, un kilogramme de sucre est consommé par une famille de huit membres en une semaine. Dans ce cas, en sept jours, elle aura économisé vingt cinq francs CFA. Dommage pour elle car c’est la vision de Macky Sall pour le Sénégal de demain. Il se bat pour faire gagner à huit personnes 25 FCFA en sept jours. Calcul : 25 : 7 = 3,57 : 8 = 0,45 FCFA/jour/personne. C’est encourageant !
Pendant ce temps, le prix du sac de 25 kg d’oignon flambe passant de 10.000 à 13.000 FCFA, de pomme de terre de 8.000 à 10.000, de lait en poudre de 50.000 à 60.000, etc. Quel est l’effet sur le pouvoir d’achat du Sénégalais de cette ridicule baisse de 25 francs du prix d’un sucre de qualité douteuse ?
Les « économistes » qui le conseillent doivent savoir qu’on ne développe pas un pays en s’occupant des misérables ou même des pauvres. C’est la classe moyenne qui est le facteur de croissance d’une économie. Ceux que Macky Sall appelle « les riches », c’est en fait la classe moyenne. Or en la mettant entre parenthèses, il prouve à suffisance son incompétence en matière d’économie.
L’émergence de cette classe est l’unique solution pour sortir notre pays de la pauvreté car seule susceptible, par une politique de la demande, d’acheter les biens et services produits par les entreprises locales. L’augmentation de la demande intérieure est strictement liée à l’essor de la classe moyenne. C’est ce type d’investissement que faisait le Président Abdoulaye Wade et que Macky Sall qualifie d’argent facile. La généralisation de la bourse et de l’aide aux étudiants, à défaut du crédit octroyé par les banques trop méfiantes, participe de cette pensée.
La disponibilité du facteur humain, de par sa formation, sa participation à la création de la richesse comme entrepreneur et main d’œuvre qualifiée mais aussi en tant que soutien à la consommation, est plus importante que le prix du riz et du sucre ou même du pétrole dans la formation d’un environnement des affaires attractif.
Le Sénégal faisait partie dans un passé récent des pays où « une nouvelle classe de consommateurs en mesure de dépenser plus que le strict nécessaire grossissait ». Au vu de la baisse de son pouvoir d’achat au nom d’une politique sans référence économique précise, on entraine inéluctablement le pays vers la récession.
A la différence du Président Abdoulaye Wade, pour Macky Sall faire ses courses au supermarché, disposer d’un smartphone connecté à l’internet, porter la cravate et être propriétaire d’une maison et d’une voiture est synonyme de richesse. Son pauvre passé pèse sur sa vision. Comme dit l’adage l’œil qui voit, c’est l’œil de la tradition.
Il est donc une chose dont il faut se méfier fortement : c’est d’un être diminué. Non pas qu’il faut les parquer ou les sous-estimer. Là n’est pas la question. Il s’agirait de discrimination. Loin de moi cette idée. Il y a dans le Coran une invocation à dire lorsque qu’on rencontre un malade mental ou un handicapé : "La louange est à Allah, Qui m’a préservé des épreuves dont tu es affligé et m’a préféré à beaucoup de Ses créatures". Différence ne signifie donc pas ségrégation.
Il faut seulement éviter de donner trop de pouvoir à un être qui a un handicap quel qu’il soit physique, intellectuel, moral ou social. En le mettant dans certaines positions, il a tendance à privilégier la vengeance sur ses pairs « normaux » pour compenser la différence dont il se sent affligé. Doté de certains pouvoirs, il dérive rapidement vers l’autoritarisme et la dictature.
Questions internationales
Lors d’une interview, Macky Sall n’a pas sourcillé lorsque le journaliste français lui a posé la question : « Comment peut-on détourner un milliard d’euros dans un pays aussi pauvre que le Sénégal ». Il n’a pas relevé la double insulte, il a encaissé. Il accepte tout venant d’un Français mais bombe le torse devant ses compatriotes. On l’aurait traité de tous les noms d’oiseaux, il se serait étalé.
Macky Sall ne sait pas encore que l’Afrique n’est pas pauvre mais qu’elle a été appauvrie par la France entre autres nations. Si l’Afrique était pauvre, qu’est-ce que TOTAL, Bouygues, Orange, Mimran, Bolloré… viennent y faire. Les stocks d’or, de diamant, de pétrole, d’uranium entassés en Europe viennent d’où sinon de l’Afrique.
Alors Macky Sall aurait pu se fâcher un tant soit peu comme il l’a fait lorsque Bara Gaye lui a demandé : « Pourquoi des passeports diplomatiques ont été retirés à des marabouts tandis que des homosexuels en bénéficiaient ». Qualifier le Sénégal de pays pauvre quand la France y tient comme à la prunelle de ses yeux est hautement plus dégradant que la simple interrogation de Bara Gaye. Mais comme le règlement de la question des gays est une priorité pour la France et les Etats-Unis, en parler devient une offense au chef de l’Etat sénégalais. Tandis que l’injure de tout un peuple par un petit journaliste ne l’est point.
A la question relative à la visite du Président Obama, il s’est réjoui en soulignant que ce dernier lui « a fait l’honneur de le recevoir à la Maison Blanche ». Il aurait dû préciser que c’était une audience en présence de trois chefs d’Etat et d’un chef de gouvernement qui a duré… trente minutes. Sept minutes et trente secondes par personne !
Sur les retombées de la visite au Sénégal du Président américain, il faut s’attendre à ce que la balance penche du côté des Etats-Unis. Barack Obama ayant pour souci d’éviter la « malédiction du second mandat », voudra réussir un ou deux projets en se servant du Sénégal, histoire de retrouver un nouveau souffle et de préparer sa sortie vers les affaires. Le dossier des droits de homosexuels est en pole position.
Sahnoun Ndiaye