Le but de ce papier est de tenter de donner un éclairage sur ce qui se passe aujourd’hui, en 2014, dans ce pays sur le plan politique.
Pour l’heure la situation politique algérienne est des plus confuses, notamment après la nouvelle hospitalisation du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui postulerait pour un 4ème mandat.
Ainsi, après avoir signé, in extremis, le décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle fixée au 17 avril 2014, nul ne peut prévoir son avenir politique.
Son état de santé lui permet-il de briguer ce nouveau mandat ? Telle est la grande interrogation.
Quoiqu’il en soit, les prétendants à la magistrature suprême, déclarés ou pas, commencent à se positionner.
Selon le Ministère algérien de l’Intérieur, 27 dossiers de candidature ont été retirés.
Dans cette valse de noms figurent ceux de l'ancien Premier Ministre Ali Benflis (FLN), qui a annoncé le 19 janvier 2014, sa candidature, d'Ahmed Benbitour, lui aussi chef du gouvernement à la fin des années 1990 et Ahmed Ouyahia, leader du Rassemblement National Démocratique (mouvance alliée au FLN), également proche du pouvoir.
Sont candidats également des binationaux issus de la diaspora, dont deux sont des banquiers, il s’agit de :
1/ Rachid Nekkaz, un millionnaire populaire en Algérie et connu pour ses multiples combats pour la défense des prisonniers politiques musulmans ouïghours en Chine, à l’opération République des Roms, en passant par la création d'un fonds servant à payer à leur place les amendes des femmes portant le voile intégral en France et à demandé au Chef de l’Etat français de le déchoir de sa nationalité.
2/ Ali Benouari, un ancien Ministre délégué au Trésor dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali, vivant depuis 20 ans à Genève où il dirige une société de conseil industriel et financier, Ecofinance.
3/ Kamal Benkoussa, un Franco-Algérien vivant à Londres et qui prépare depuis plusieurs mois sa candidature à la présidentielle algérienne. Né en France de parents algériens, il est trader et partenaire dans un fonds d’investissement américain à Londres. En janvier 2013, il avait crée la Ligue Algérienne pour la Démocratie.
4/ et enfin, Madjid Mezghenna, un Franco-Algérien qui veut se présenter parce qu’il est certain de pouvoir changer la situation. C’est un candidat désintéressé et qui souhaite que l’Algérie, aujourd’hui, soit à l’image de tous les pays démocratiques.
Bien qu’ils ne gagneront pas et devront abandonner leur autre nationalité pour être candidat, ils devraient permettre de dépoussiérer un peu la campagne électorale en apportant des thématiques modernes.
Malgré ces nombreuses candidatures, déclarées ou potentielles, seules quelques noms émergent du lot et pourraient véritablement faire obstacle à une 4ème élection de Boufeflika.
Le premier est Abdelmalek Sellal, actuel Premier Ministre. Il serait le candidat du Président et de la «famille», c'est-à-dire les deux jeunes frères d'Abdelaziz Bouteflika, en particulier Saïd, conseiller spécial à la présidence et véritable numéro deux du pays. Mais le Premier Ministre aurait un double handicap : il n'aurait pas le soutien de toute l'armée, en particulier des officiers supérieurs les plus jeunes, et devrait démissionner de toutes ses fonctions.
Après, cette possible disqualification de Monsieur Sellal, un autre nom du sérail a fait irruption, celui du Ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra.
Le troisième candidat de poids n’est autre qu’Ali Benflis. Or, une partie de l’armée l’a abandonné, et Bouteflika ne lui a jamais pardonné de s'être présenté contre lui en 2004. Un double handicap difficile à franchir.
En plus de ces trois candidats, deux autres pourraient s’annoncer, il s’agit d’Ahmed Ouyahia et de Mouloud Hamrouche, bien que ce dernier soit fort peu apprécié de l’armée.
Face à cette pléiade de noms, seul celui qui sera à même de garantir la tranquillité du clan Bouteflika, notamment le frère du Président, et de plusieurs acteurs du monde des affaires, sera élu.
En effet, en Algérie, personne ne peut gagner contre le candidat que se choisit le système et ce, afin d’éviter que le futur Président ne vienne farfouiller dans ce riche pré carré.
Depuis l’indépendance le pouvoir politique a été rapidement confisqué par les chefs de l’armée des frontières orientales, à savoir Boumediènne, Bouteflika, leurs subordonnés et, plus tard, par leurs protégés, tous d’anciens enfants de la troupe française.
C’est pourquoi, en cas de candidature, Bouteflika est assuré de sa victoire. Dans le cas contraire, il imposera un successeur qui protégera son entourage.
Ainsi donc, en Algérie le pouvoir réel revient à un pouvoir occulte, géré par l’institution militaire, et cela depuis le premier jour de l’Indépendance. Pour rappel, tous les présidents algériens ont été cooptés par l’institution militaire.
Et comme tout pouvoir autoritaire, le jeu démocratique en Algérie n’est qu’une mascarade, qu’une comédie pour la consommation intérieure et extérieure. Il n’y a jamais eu en Algérie d’élections libres, transparentes, ouvertes et indépendantes, mais seulement un arrangement à un certain niveau au sein du pouvoir occulte.
En conclusion, à près de trois mois des élections présidentielles, l'incertitude et, partant, l'inquiétude des Algériens n'ont jamais été aussi grandes.
De toute les manières, Il est certain que le comportement actuel du régime algérien laisse à penser qu’il n’y aura pas d’ouverture démocratique dans ce pays et qu’un risque d’implosion sociale est à craindre en raison de la privation du peuple de ses droits élémentaires d’expression et de liberté.
De plus, un fort taux d’abstention est envisageable en raison de l'absence d’une alternative viable, acceptée par le peuple algérien et qui réponde à ses attentes dans les domaines du social, de la santé, de l’enseignement, du logement, des infrastructures de base, des droits de l’homme, de l’accès à l’eau potable et au gaz de ville et à l’électricité, au travail et aux loisirs.
Par ailleurs, on constate que l’oligarchie gouvernante applique avec rigueur et assiduité un centralisme et un totalitarisme digne des anciennes républiques communistes d’Europe de l’Est et à l’ex-URSS. Le tout étant dirigé par un véritable parti unique, qui ne doit son existence qu’au bon vouloir de forces de l'ombre qui ont la main sur tous les leviers de l’Etat.
Ce qui m’amène à affirmer que la situation politique et sociale en Algérie est grave et délicate et que ce pays est en ébullition chronique.
D’ailleurs, constatant cette instabilité politique de l’Algérie où un risque de dislocation peut intervenir à tout moment, les Etats Unis d’Amérique ont décidé, le 13 janvier 2014, de renforcer une nouvelle fois leurs troupes dans la péninsule ibérique afin de pouvoir intervenir sur place pour sécuriser leurs ressortissants qui y vivent.
Voilà comment se présente, aujourd’hui, la situation politique algérienne.
Farid Mnebhi.
Pour l’heure la situation politique algérienne est des plus confuses, notamment après la nouvelle hospitalisation du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui postulerait pour un 4ème mandat.
Ainsi, après avoir signé, in extremis, le décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle fixée au 17 avril 2014, nul ne peut prévoir son avenir politique.
Son état de santé lui permet-il de briguer ce nouveau mandat ? Telle est la grande interrogation.
Quoiqu’il en soit, les prétendants à la magistrature suprême, déclarés ou pas, commencent à se positionner.
Selon le Ministère algérien de l’Intérieur, 27 dossiers de candidature ont été retirés.
Dans cette valse de noms figurent ceux de l'ancien Premier Ministre Ali Benflis (FLN), qui a annoncé le 19 janvier 2014, sa candidature, d'Ahmed Benbitour, lui aussi chef du gouvernement à la fin des années 1990 et Ahmed Ouyahia, leader du Rassemblement National Démocratique (mouvance alliée au FLN), également proche du pouvoir.
Sont candidats également des binationaux issus de la diaspora, dont deux sont des banquiers, il s’agit de :
1/ Rachid Nekkaz, un millionnaire populaire en Algérie et connu pour ses multiples combats pour la défense des prisonniers politiques musulmans ouïghours en Chine, à l’opération République des Roms, en passant par la création d'un fonds servant à payer à leur place les amendes des femmes portant le voile intégral en France et à demandé au Chef de l’Etat français de le déchoir de sa nationalité.
2/ Ali Benouari, un ancien Ministre délégué au Trésor dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali, vivant depuis 20 ans à Genève où il dirige une société de conseil industriel et financier, Ecofinance.
3/ Kamal Benkoussa, un Franco-Algérien vivant à Londres et qui prépare depuis plusieurs mois sa candidature à la présidentielle algérienne. Né en France de parents algériens, il est trader et partenaire dans un fonds d’investissement américain à Londres. En janvier 2013, il avait crée la Ligue Algérienne pour la Démocratie.
4/ et enfin, Madjid Mezghenna, un Franco-Algérien qui veut se présenter parce qu’il est certain de pouvoir changer la situation. C’est un candidat désintéressé et qui souhaite que l’Algérie, aujourd’hui, soit à l’image de tous les pays démocratiques.
Bien qu’ils ne gagneront pas et devront abandonner leur autre nationalité pour être candidat, ils devraient permettre de dépoussiérer un peu la campagne électorale en apportant des thématiques modernes.
Malgré ces nombreuses candidatures, déclarées ou potentielles, seules quelques noms émergent du lot et pourraient véritablement faire obstacle à une 4ème élection de Boufeflika.
Le premier est Abdelmalek Sellal, actuel Premier Ministre. Il serait le candidat du Président et de la «famille», c'est-à-dire les deux jeunes frères d'Abdelaziz Bouteflika, en particulier Saïd, conseiller spécial à la présidence et véritable numéro deux du pays. Mais le Premier Ministre aurait un double handicap : il n'aurait pas le soutien de toute l'armée, en particulier des officiers supérieurs les plus jeunes, et devrait démissionner de toutes ses fonctions.
Après, cette possible disqualification de Monsieur Sellal, un autre nom du sérail a fait irruption, celui du Ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra.
Le troisième candidat de poids n’est autre qu’Ali Benflis. Or, une partie de l’armée l’a abandonné, et Bouteflika ne lui a jamais pardonné de s'être présenté contre lui en 2004. Un double handicap difficile à franchir.
En plus de ces trois candidats, deux autres pourraient s’annoncer, il s’agit d’Ahmed Ouyahia et de Mouloud Hamrouche, bien que ce dernier soit fort peu apprécié de l’armée.
Face à cette pléiade de noms, seul celui qui sera à même de garantir la tranquillité du clan Bouteflika, notamment le frère du Président, et de plusieurs acteurs du monde des affaires, sera élu.
En effet, en Algérie, personne ne peut gagner contre le candidat que se choisit le système et ce, afin d’éviter que le futur Président ne vienne farfouiller dans ce riche pré carré.
Depuis l’indépendance le pouvoir politique a été rapidement confisqué par les chefs de l’armée des frontières orientales, à savoir Boumediènne, Bouteflika, leurs subordonnés et, plus tard, par leurs protégés, tous d’anciens enfants de la troupe française.
C’est pourquoi, en cas de candidature, Bouteflika est assuré de sa victoire. Dans le cas contraire, il imposera un successeur qui protégera son entourage.
Ainsi donc, en Algérie le pouvoir réel revient à un pouvoir occulte, géré par l’institution militaire, et cela depuis le premier jour de l’Indépendance. Pour rappel, tous les présidents algériens ont été cooptés par l’institution militaire.
Et comme tout pouvoir autoritaire, le jeu démocratique en Algérie n’est qu’une mascarade, qu’une comédie pour la consommation intérieure et extérieure. Il n’y a jamais eu en Algérie d’élections libres, transparentes, ouvertes et indépendantes, mais seulement un arrangement à un certain niveau au sein du pouvoir occulte.
En conclusion, à près de trois mois des élections présidentielles, l'incertitude et, partant, l'inquiétude des Algériens n'ont jamais été aussi grandes.
De toute les manières, Il est certain que le comportement actuel du régime algérien laisse à penser qu’il n’y aura pas d’ouverture démocratique dans ce pays et qu’un risque d’implosion sociale est à craindre en raison de la privation du peuple de ses droits élémentaires d’expression et de liberté.
De plus, un fort taux d’abstention est envisageable en raison de l'absence d’une alternative viable, acceptée par le peuple algérien et qui réponde à ses attentes dans les domaines du social, de la santé, de l’enseignement, du logement, des infrastructures de base, des droits de l’homme, de l’accès à l’eau potable et au gaz de ville et à l’électricité, au travail et aux loisirs.
Par ailleurs, on constate que l’oligarchie gouvernante applique avec rigueur et assiduité un centralisme et un totalitarisme digne des anciennes républiques communistes d’Europe de l’Est et à l’ex-URSS. Le tout étant dirigé par un véritable parti unique, qui ne doit son existence qu’au bon vouloir de forces de l'ombre qui ont la main sur tous les leviers de l’Etat.
Ce qui m’amène à affirmer que la situation politique et sociale en Algérie est grave et délicate et que ce pays est en ébullition chronique.
D’ailleurs, constatant cette instabilité politique de l’Algérie où un risque de dislocation peut intervenir à tout moment, les Etats Unis d’Amérique ont décidé, le 13 janvier 2014, de renforcer une nouvelle fois leurs troupes dans la péninsule ibérique afin de pouvoir intervenir sur place pour sécuriser leurs ressortissants qui y vivent.
Voilà comment se présente, aujourd’hui, la situation politique algérienne.
Farid Mnebhi.