L’énergique « BoJo » a fait miroiter aux Britanniques une nouvelle ère pleine de promesses et une place renforcée dans le monde de champion du libre-échange. Dans l’immédiat, c’est un pays gravement endeuillé par la pandémie de nouveau coronavirus et frappé de sa pire crise économique en trois siècles qui quitte le giron de l’Europe, ou son carcan, c’est selon.
À 23 h locales et GMT (minuit à Bruxelles), sans effusion de joie au sein d’une population en grande partie confinée, le Royaume-Uni a cessé d’appliquer les règles de l’UE. Il est sorti du marché unique et de l’union douanière européens.
Quatre ans et demi après un référendum qui a sonné la victoire du « leave » à 52 %, prenant le monde de court, c’est l’aboutissement du Brexit pour le pays, sorti officiellement de l’UE le 31 janvier mais ayant bénéficié d’une période transitoire pour amortir le choc.
« C’est un moment incroyable. Nous avons notre liberté entre nos mains et il nous revient d’en tirer le meilleur parti », s’est félicité dans ses vœux Boris Johnson. Il a assuré que le Royaume-Uni serait « ouvert, généreux, tourné vers l’extérieur ».
L’accord de libre-échange, sans quota ni droit de douane, conclu in extremis avec Bruxelles évite une rupture trop abrupte qui aurait créé le chaos à la frontière voire des pénuries. Mais le bouleversement est réel : la libre circulation permettant aux marchandises comme aux personnes de passer sans entrave la frontière a pris fin – sauf entre l’Espagne et l’enclave britannique de Gibraltar, en vertu d’un accord conclu jeudi.
Il faut désormais remplir des déclarations de douanes et subir des inspections sanitaires pour exporter à travers la Manche, un titre de séjour pour s’installer de l’autre côté, et un certificat sanitaire pour les chiens et chats britanniques voyageant vers l’UE.
« Nos propres décisions »
Sur le plan politique, Boris Johnson doit tourner la page d’une saga qui l’a emmené au plus haut de l’échelle politique mais a profondément divisé les Britanniques, à l’image de sa propre famille puisque son père Stanley Johnson, qui se dit « toujours européen », a demandé la nationalité française.
Les ambitions mondiales du Royaume-Uni risquent de se heurter au départ de Donald Trump, Brexiter convaincu contrairement à son successeur à la Maison-Blanche, Joe Biden.
L’unité du Royaume est fissurée et les velléités d’indépendance de l’Écosse, qui a voté à une large majorité pour rester dans l’UE, sont ravivées.
« C’est vraiment triste », confie à l’AFP Zoe Stewart, interrogée par l’AFP à Édimbourg, en Écosse. « On doit vraiment se lancer dans le processus d’indépendance », estime-t-elle, afin de « pouvoir faire nos propres choix et ne pas devoir toujours subir ceux de l’Angleterre ».
« On a besoin de prendre nos propres décisions et d’être nos propres chefs », défend Maureen Martin, une retraitée du port anglais de Douvres, estimant que son pays n’aurait « jamais dû » adhérer à la Communauté européenne en 1973.
Dans ce port transmanche, les habitants ont majoritairement voté pour le Brexit mais beaucoup redoutent la pagaille si les files de camions ralentis par les nouvelles formalités, surtout la semaine prochaine.
Contrairement à l’UE, le gouvernement britannique a décidé de mettre en œuvre graduellement les contrôles douaniers, qui ne concerneront toutes les marchandises qu’à partir de juillet. Il ne s’attend pas à de grandes perturbations dans les prochains jours, même s’il craint que jusqu’à la moitié des PME exportatrices ne soient pas prêtes.
1246 pages d’accord
« Ce Brexit a été l’enfant du malaise européen et de beaucoup de mensonges et fausses promesses », a regretté le président français Emmanuel Macron dans ses vœux.
À l’image d’une saga du Brexit riche en rebondissements, il a fallu attendre la veille de Noël pour voir les laborieuses négociations entre Londres et Bruxelles aboutir à un accord commercial, ne laissant que quelques jours pour mettre en œuvre ses 1246 pages.
L’UE offre au Royaume-Uni un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs. Mais il prévoit, pour éviter toute concurrence déloyale, des sanctions et des mesures compensatoires en cas de non-respect de ses règles en matière d’aides d’État, d’environnement, de droit du travail et de fiscalité.
Les entreprises de la finance, secteur majeur à Londres, perdront, elles, leur droit automatique d’offrir leurs services dans l’UE, tandis que les pêcheurs britanniques sont déçus de devoir encore partager une grande partie de leurs eaux avec les Européens.
Le négociateur en chef de l’Union européenne Michel Barnier a confié sur la radio française RTL ressentir « une certaine amertume » : « Personne n’a jamais été capable de me démontrer la valeur ajoutée du Brexit. » (AFP)
À 23 h locales et GMT (minuit à Bruxelles), sans effusion de joie au sein d’une population en grande partie confinée, le Royaume-Uni a cessé d’appliquer les règles de l’UE. Il est sorti du marché unique et de l’union douanière européens.
Quatre ans et demi après un référendum qui a sonné la victoire du « leave » à 52 %, prenant le monde de court, c’est l’aboutissement du Brexit pour le pays, sorti officiellement de l’UE le 31 janvier mais ayant bénéficié d’une période transitoire pour amortir le choc.
« C’est un moment incroyable. Nous avons notre liberté entre nos mains et il nous revient d’en tirer le meilleur parti », s’est félicité dans ses vœux Boris Johnson. Il a assuré que le Royaume-Uni serait « ouvert, généreux, tourné vers l’extérieur ».
L’accord de libre-échange, sans quota ni droit de douane, conclu in extremis avec Bruxelles évite une rupture trop abrupte qui aurait créé le chaos à la frontière voire des pénuries. Mais le bouleversement est réel : la libre circulation permettant aux marchandises comme aux personnes de passer sans entrave la frontière a pris fin – sauf entre l’Espagne et l’enclave britannique de Gibraltar, en vertu d’un accord conclu jeudi.
Il faut désormais remplir des déclarations de douanes et subir des inspections sanitaires pour exporter à travers la Manche, un titre de séjour pour s’installer de l’autre côté, et un certificat sanitaire pour les chiens et chats britanniques voyageant vers l’UE.
« Nos propres décisions »
Sur le plan politique, Boris Johnson doit tourner la page d’une saga qui l’a emmené au plus haut de l’échelle politique mais a profondément divisé les Britanniques, à l’image de sa propre famille puisque son père Stanley Johnson, qui se dit « toujours européen », a demandé la nationalité française.
Les ambitions mondiales du Royaume-Uni risquent de se heurter au départ de Donald Trump, Brexiter convaincu contrairement à son successeur à la Maison-Blanche, Joe Biden.
L’unité du Royaume est fissurée et les velléités d’indépendance de l’Écosse, qui a voté à une large majorité pour rester dans l’UE, sont ravivées.
« C’est vraiment triste », confie à l’AFP Zoe Stewart, interrogée par l’AFP à Édimbourg, en Écosse. « On doit vraiment se lancer dans le processus d’indépendance », estime-t-elle, afin de « pouvoir faire nos propres choix et ne pas devoir toujours subir ceux de l’Angleterre ».
« On a besoin de prendre nos propres décisions et d’être nos propres chefs », défend Maureen Martin, une retraitée du port anglais de Douvres, estimant que son pays n’aurait « jamais dû » adhérer à la Communauté européenne en 1973.
Dans ce port transmanche, les habitants ont majoritairement voté pour le Brexit mais beaucoup redoutent la pagaille si les files de camions ralentis par les nouvelles formalités, surtout la semaine prochaine.
Contrairement à l’UE, le gouvernement britannique a décidé de mettre en œuvre graduellement les contrôles douaniers, qui ne concerneront toutes les marchandises qu’à partir de juillet. Il ne s’attend pas à de grandes perturbations dans les prochains jours, même s’il craint que jusqu’à la moitié des PME exportatrices ne soient pas prêtes.
1246 pages d’accord
« Ce Brexit a été l’enfant du malaise européen et de beaucoup de mensonges et fausses promesses », a regretté le président français Emmanuel Macron dans ses vœux.
À l’image d’une saga du Brexit riche en rebondissements, il a fallu attendre la veille de Noël pour voir les laborieuses négociations entre Londres et Bruxelles aboutir à un accord commercial, ne laissant que quelques jours pour mettre en œuvre ses 1246 pages.
L’UE offre au Royaume-Uni un accès sans droits de douane ni quotas à son marché de 450 millions de consommateurs. Mais il prévoit, pour éviter toute concurrence déloyale, des sanctions et des mesures compensatoires en cas de non-respect de ses règles en matière d’aides d’État, d’environnement, de droit du travail et de fiscalité.
Les entreprises de la finance, secteur majeur à Londres, perdront, elles, leur droit automatique d’offrir leurs services dans l’UE, tandis que les pêcheurs britanniques sont déçus de devoir encore partager une grande partie de leurs eaux avec les Européens.
Le négociateur en chef de l’Union européenne Michel Barnier a confié sur la radio française RTL ressentir « une certaine amertume » : « Personne n’a jamais été capable de me démontrer la valeur ajoutée du Brexit. » (AFP)
Source : https://www.impact.sn/Brexit-Le-Royaume-Uni-s-affr...