Le Bureau politique de l’AFP a examiné la situation nationale, à la lumière des innombrables scandales et des priorités qui ne sont pas prises en charge par le pouvoir en place, tous problèmes qui ponctuent la vie du pays, sous le régime des Wade. Le fil conducteur qui leur sert de repères est à trouver dans une constante, à savoir leurs besoins morbides de sécuriser leurs arrières, après tant de forfaitures commises en dix ans.
Ayant exclu toute proximité avec les valeurs qui ont toujours servi de boussole aux Sénégalais, indifférents face au calvaire du peuple en proie à la pauvreté et à la lutte pour la survie, ils continuent d’organiser des fêtes et de dérouler des priorités fantaisistes, sans daigner traiter les dossiers qui préoccupent les populations. Le régime en place est l’expression la plus onéreuse de l’incompétence, parce qu’il pense avoir réglé les problèmes à partir du moment où ils créent des concepts et autres slogans, dans un exercice stérile de communication publique, aux fins d’anesthésie.
Illusoire, dérivatif ! Au fil des semaines, le peuple grugé du 19 mars 2000 a de plus en plus de mal à contenir une colère sans cesse alimentée par des scandales où les échos des milliards lui parviennent. Celui des 20 milliards de la SUDATEL n’est en fait que la pointe de l’iceberg. Le lièvre dévoilé courageusement par La Gazette se situe dans le prolongement de bien d’autres. Les plus connus et pas forcément les plus nocifs pour l’économie nationale sont, par exemple, la fameuse mallette de Segura et les tractations obscures autour de MILLICOM. Quand des rumeurs de blanchiment d’argent sale s’en mêlent, la gravité de telles allégations est à mettre en rapport direct avec la sécurité des Sénégalais, au plan collectif comme au niveau individuel.
Mais le régime en place a montré à suffisance qu’il n’a que faire de telles considérations. Sa priorité est de se perpétuer quoiqu’il en coûte, dans une logique où l’affolement et la peur bleue empêchent toute lucidité qui pourrait conduire vers une sortie de crise. En effet, les Sénégalais se rappellent encore les mises en garde, plus que claires, d’un certain ministre conseiller qui assimilait la chute du régime des Wade à un droit d’entrée dans l’univers carcéral.
En ce qui concerne les nombreux actes de forfaiture liés à la boulimie foncière, le réflexe qui consiste à transformer en titre foncier la razzia sur le domaine national et les terres du domaine de l’Etat, est dans la même veine que la loi EZZAN qui protège les criminels. Qu’il s’agisse de la GOANA, du plan Jaxaay, de la zone de captation des eaux usées, de la foire, des terrains de l’Aéroport, de l’emprise du stade Léopold Sédar Senghor, du stade Assane Diouf et tant d’autres cas, la logique d’accaparement est poussée jusqu’au niveau de la caricature, comme à Mbane où les surfaces spoliées ont dépassé largement la communauté rurale du même nom. Les tensions sociales provoquées par ce type de spoliation iront en s’exacerbant, car de plus en plus le régime pseudo-libéral tend à organiser la confiscation des terres dans une approche systémique.
Pour toutes ces raisons, le Bureau politique de l’AFP tient Me Abdoulaye Wade lui-même pour responsable de toutes les conséquences tragiques qui découleront de telles pratiques qui, sous tous les cieux et depuis des siècles, ont provoqué des insurrections populaires, voire des guerres civiles. Ce qu’aucun Sénégalais sérieux ne peut souhaiter ou laisser faire dans le pays.
Le dossier de l’assainissement de Cambérène participe de ce même mépris que le gouvernement de Me Wade nourrit à l’endroit des populations qu’il veut mettre devant le fait accompli, sous prétexte de sauver des financements liés à un projet qui met en danger l’environnement des hommes et des femmes de cette ville.
Dans le contexte de la fête du travail du 1er mai, les travailleurs ont déjà donné le ton, dans un élan unitaire, pour combattre une réforme du code du travail, impertinente et injuste à tous points de vues.
Cette même incompétence a frappé durablement le secteur de la culture, notamment l’organisation du Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN). Après le monument des Mamelles, il est annoncé l’échec du FESMAN, qui est plombé dès le départ par les choix institutionnels et le choix des hommes. En ignorant que ceux qui produisent des biens culturels ne sont pas forcément les meilleurs gestionnaires de la culture, Me Wade a une lourde responsabilité dans les nombreuses improvisations et tâtonnements qui agacent les partenaires du Sénégal. Le comble, c’est que le FESMAN est déjà victime d’un gros scandale financier et de gaspillages, alors qu’il n’est pas sorti des limbes. C’est pourquoi il y a lieu de retenir que l’échec du FESMAN sera totalement préjudiciable à l’image du Sénégal.
Le Bureau politique de l’AFP invite les Sénégalais à accomplir solidairement, toutes couches confondues, leur devoir de résistance, pour mettre un terme au naufrage provoqué de notre pays et à l’inacceptable machine infernale de fraudes au service de la monarchisation souhaitée par les Wade. Les enjeux sont désormais perçus en termes de libération nationale.
Le joug des Wade tombera !
Le Bureau politique de l’AFP
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