Les élections présidentielle et législatives du 11 octobre doivent doter le pays de nouveaux dirigeants après la "transition démocratique" d’un an mise en place après la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de pouvoir.
Le Conseil constitutionnel a choisi de rejeter les candidatures de M. Bassolé, qui faisait partie des favoris, ainsi que de l'ancien ministre des Sports et Loisirs Yacouba Ouédraogo (Sports et Loisirs) en application d’une loi électorale très controversée votée en avril rendant "inéligibles" tous ceux qui ont soutenu un "changement inconstitutionnel".
Le Conseil constitutionnel les a reconnus coupables d’avoir participé au Conseil de ministres ayant adopté le projet de loi de révision de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement été fatal au régime.
Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont pas susceptibles de recours.
Le Conseil a donc validé la candidature de M. Kaboré, qui faisait partie des apparatchiks du régime déchu de Compaoré. Plusieurs fois ministre, cet ex-Premier ministre (1994-1996) et ancien président de l'Assemblée nationale (2002-2012) a dirigé pendant plus de 10 ans le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, le parti de Compaoré) devenant même l’instigateur et le défenseur du projet de révision constitutionnelle.
Tombé en disgrâce en 2012, M. Kaboré s'était retourné contre "son" projet de modification et avait crée son propre parti en quittant le régime Compaoré en janvier 2014. Il a participé activement aux manifestations qui ont abouti à la chute du régime.
Quant à Zéphirin Diabré, cet ancien ministre de l’Economie et des Finances a été conseiller de Compaoré puis président du Conseil économique et social (CES) avant d'embrasser une carrière internationale en devenant le numéro 2 du Programme des Nations Unies (Pnud) puis le patron en Afrique et au Moyen-Orient de la multinationale française du nucléaire Areva.
Il avait pris la tête de l’opposition en 2012 pour mener la lutte jusqu’à la chute de Compaoré.
MM. Kaboré et Diabré participeront pour la première fois à une élection présidentielle. Parmi les autres candidats figure Me Bénéwendé Stanislas Sankara, dont le parti l’Union pour la renaissance sankariste (UNIR/PS) défend les idéaux du "père de la révolution" burkinabè, le capitaine Thomas Sankara, qui se présente pour la troisème fois.
Deux femmes participeront à ce scrutin. Mme Saran Séré Sérémé, une ancienne membre du parti de Compaoré qui avait fait dissidence en 2012 et une experte-comptable, Françoise Toé, qui se présente en indépendante.
Le Conseil constitutionnel avait enregistré une première liste de 22 candidats fin août.
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