Début février, l'Union africaine annonçait que les consultations de la délégation porteraient sur deux points : le dialogue inclusif, mais aussi le déploiement de la Maprobu, « si elle est acceptée par le gouvernement du Burundi », précisait le texte.
Mais pourquoi évoquer encore ce déploiement, alors que Bujumbura l'avait déjà catégoriquement rejeté il y a deux mois et que l'Union africaine y avait elle-même renoncé quelques jours plus tôt, lors du sommet des chefs d'Etat ? Parce que le numéro deux de la commission disait espérer pouvoir convaincre Pierre Nkurunziza d'accepter une force de paix alternative, qui aurait surtout pour mission le désarmement des milices.
« On ne peut pas y associer des terroristes »
Mais aujourd'hui, oublié le déploiement de soldats, sous quelque forme que ce soit. La délégation des chefs d'Etats va uniquement consacrer ses efforts sur la nécessité d'un dialogue, hors du Burundi, entre le gouvernement et tous ses opposants, affirment plusieurs sources.
Mais là encore, la marge de manœuvre semble réduite, car Bujumbura ne cesse de le répéter : pas question de s'asseoir avec le Cnared, la plateforme de l'opposition que le pouvoir accuse d'être liée aux violences, malgré ses dénégations. « Le président a réitéré son engagement à ce qu’il y ait un dialogue inclusif, un dialogue qui n’exclut personne », répète le porte-parole adjoint du chef de l’Etat Jean-Claude Karerwa Ndenzako. Et de s’appuyer sur la résolution 2248 prise par les Nations unies en 2015. « Cette résolution est claire : peuvent participer au dialogue toute personne, toute organisation pacifique. Alors s'il y a des personnes qui représentent des organisations jugées jusqu’ici belliqueuses, jugées jusqu’ici terroristes, vous comprenez que, si on veut un dialogue qui construit vraiment la paix, on ne peut pas y associer des terroristes », estime-t-il.
rfi