«Je m'appelle A. A D. Je suis caporal-chef de l'Aimée sénégalaise en service au Bataillon de l'Intendance. J'habite à Thiès, dans le quartier Aïnina Fall. Je suis le père de F.B.D qui est l’homonyme de ma mère. Ma fille a subi des attouchements sexuels d'un de mes voisins. Ce monsieur habite juste en face de chez moi. C'est un gros gaillard. Il est âgé et a deux épouses et plusieurs gosses. Cela fait deux semaines que je cours derrière la justice pour que son acte soit puni, mais en vain. D'autant plus que, lorsque j'ai conduit ma fille au district sanitaire du Dixième de Thiès, le médecin lui a fait savoir que le monsieur en question n'en était pas à sa première victime. J'ai donc su que j'avais affaire à un maniaque sexuel. Heureusement, d'après le certificat médical qui a été établi, il ne l'a pas défloré, mais il y a bel et bien eu des attouchements sexuels. Néanmoins, il a quand même abusé de l'innocence de ma fille. Puisque je suis son père, je me dois de la protéger en faisant de telle sorte que son bourreau soit mis derrière les barreaux. Je suis un caporal-chef de l'Armée et je sers à Dakar. Je ne suis chez moi que le week-end. Quand le devoir m'appelle, je suis obligé de m'absenter et de laisser ma famille seule. Toutefois, dans ce cas, je ne peux pas le laisser face à l'insécurité. Tout ce que je demande, c'est que justice soit faite. J'ai porté plainte et il a été convoqué à la police. Après son audition, on l'a relâché et depuis, plus rien. Je me demande pourquoi il s'en est tiré aussi facilement, même s'il a nié les faits devant les enquêteurs. Il est là dans le quartier à se pavaner tranquillement après avoir commis un acte aussi ignoble. D'habitude, dans ce cas de figure, l'auteur est mis aux arrêts automatiquement pour être présenté au Procureur. Je suis Sénégalais, je suis né et j'ai grandi ici, je connais mes droits. Il a commis des actes pédophiles sur mon enfant. Au moment où je vous parle, elle est traumatisée, elle n'ose plus sortir de la maison, même quand j'y suis. Vous pouvez faire une enquête de moralité dans le quartier, mes enfants sont très bien éduqués. Je ne leur ai pas appris à mentir. En plus, ma fille n'a aucun intérêt à raconter des histoires. Elle ne l’a pas accusé pour rien. Il n'est pas le seul homme dans ce quartier.
«Ma femme et moi avons perdu le sommeil et l'appétit»
Ma famille a été blessée et je demande réparation. Nous avons été touchés au plus profond du nous et nous voulons que notre honneur soit lavé. Pour cela, je compte sur la justice de mon pays. Ce monsieur est un parasite qui ne mérite pas de vivre. A cause de lui, j'ai même honte d'être un homme. Cela me fait mal au cœur lorsque ma fille se réveille toutes les nuits, en sursaut, pour tirer les draps sur elle. Ce qui est plus grave encore, c'est qu'il ait proféré des menaces de mort contre elle. Je le préviens, demain, quoi qu'il adviendrait de ma fille, ce sera de son entière responsabilité. Le jour où il a commis son forfait, il est venu chez moi, comme si de rien était, aux environs de 23 heures, pour soi-disant demander du café. Ce qui n'était pas dans ses habitudes. Ses épouses même en vendent d'ailleurs. Il a tout fait pour me fréquenter et je lui en ai jamais donné l'occasion. Ses épouses viennent chaque fois chez moi pour confier leurs denrées périssables à ma femme. C'est sûrement cette relation de confiance que ma fille a vue et a été respectueuse à son égard, lorsqu'il lui a demandé de venir répondre à sa femme. Elle ne s'imaginait pas, un seul instant, qu'un danger la guettait, Je ne lui réclame pas un franc, j'espère seulement qu’il ira en prison. D'ailleurs, je n'ai même pas besoin de ses sous, je suis plus nanti que lui. Actuellement, j'ai pris une permission relative de longue durée pour pouvoir tirer cette affaire au clair. Depuis le début de cette affaire, nous vivons dans la désolation, nous ne pouvons plus manger et nous avons perdu le sommeil. Je me sens coupable d'avoir laissé seule ma famille. Du lundi au vendredi, je suis absent de la maison, c'est pourquoi ce maniaque a profité de la situation pour souiller ma fille âgée de seulement 10 ans. Je regrette de n'avoir pas été là. J'aurais réglé les choses sur le champ, à ma manière. Si cet acte reste impuni, je laverai moi-même l’honneur de ma fille. Vous me voyez comme cela, gringalet avec mes nombreuses opérations chirurgicales, mais c'est mal me connaître que de penser que cet homme peut me résister. Il n'est rien devant moi, j'ai fait 14 ans en brousse. J'ai le cœur meurtri, j'ai honte au plus profond de mon être... »
SOURCE : L’OBS MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU
«Ma femme et moi avons perdu le sommeil et l'appétit»
Ma famille a été blessée et je demande réparation. Nous avons été touchés au plus profond du nous et nous voulons que notre honneur soit lavé. Pour cela, je compte sur la justice de mon pays. Ce monsieur est un parasite qui ne mérite pas de vivre. A cause de lui, j'ai même honte d'être un homme. Cela me fait mal au cœur lorsque ma fille se réveille toutes les nuits, en sursaut, pour tirer les draps sur elle. Ce qui est plus grave encore, c'est qu'il ait proféré des menaces de mort contre elle. Je le préviens, demain, quoi qu'il adviendrait de ma fille, ce sera de son entière responsabilité. Le jour où il a commis son forfait, il est venu chez moi, comme si de rien était, aux environs de 23 heures, pour soi-disant demander du café. Ce qui n'était pas dans ses habitudes. Ses épouses même en vendent d'ailleurs. Il a tout fait pour me fréquenter et je lui en ai jamais donné l'occasion. Ses épouses viennent chaque fois chez moi pour confier leurs denrées périssables à ma femme. C'est sûrement cette relation de confiance que ma fille a vue et a été respectueuse à son égard, lorsqu'il lui a demandé de venir répondre à sa femme. Elle ne s'imaginait pas, un seul instant, qu'un danger la guettait, Je ne lui réclame pas un franc, j'espère seulement qu’il ira en prison. D'ailleurs, je n'ai même pas besoin de ses sous, je suis plus nanti que lui. Actuellement, j'ai pris une permission relative de longue durée pour pouvoir tirer cette affaire au clair. Depuis le début de cette affaire, nous vivons dans la désolation, nous ne pouvons plus manger et nous avons perdu le sommeil. Je me sens coupable d'avoir laissé seule ma famille. Du lundi au vendredi, je suis absent de la maison, c'est pourquoi ce maniaque a profité de la situation pour souiller ma fille âgée de seulement 10 ans. Je regrette de n'avoir pas été là. J'aurais réglé les choses sur le champ, à ma manière. Si cet acte reste impuni, je laverai moi-même l’honneur de ma fille. Vous me voyez comme cela, gringalet avec mes nombreuses opérations chirurgicales, mais c'est mal me connaître que de penser que cet homme peut me résister. Il n'est rien devant moi, j'ai fait 14 ans en brousse. J'ai le cœur meurtri, j'ai honte au plus profond de mon être... »
SOURCE : L’OBS MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU