La journée du 1er décembre, jadis destinée à la commémoration de la lutte contre le Sida, a été l’année dernière détournée de son objectif et transformée en tribune de dénonciation du Sénégal. La ville de Paris, -dirigée par Bertrand Delanoë, un homosexuel déclaré- a soutenu cette campagne en publiant, dans les rues de la capitale, des affiches sur lesquelles le pédé sénégalais, -juste vêtu d’une petite culotte et assis sur un tabouret en recevant des capotes de son amant blanc-, est drapé des couleurs nationales accentuant ainsi l’amalgame. Pis, ces mêmes pourfendeurs du Sénégal, dans leurs tentatives de dénonciation, vont jusqu’à commettre ( ?) les mêmes erreurs qu’ils prétendent combattre en confondant tous les Sénégalais à des homophobes. Le débat est devenu tellement crucial et l’amalgame si grand, ces derniers temps, que certains sympathisants de la cause des sans-papiers se demandent s’il faut continuer à soutenir « ces travailleurs immigrés illégaux dont les parents font la chasse aux homos ». Tout un programme…
Ils se disent « pédés » pour avoir des papiers
Bien que gênante, cette image peu reluisante du Sénégal profite bien à des compatriotes et à des sans-papiers africains. « De nombreux sans-papiers qui n’avaient pas été connus des services des préfectures ont profité de la situation pour demander l’asile politique, en se disant homosexuel persécutés au Sénégal », soutient une source proche des services de l’Immigration. Et ça marche parfois. Si les récits inspirés des papiers de journaux sénégalais sont faciles, le rassemblement des preuves matérielles, pour étayer leurs propos, n’est toujours pas chose aisée et demande l’assistance de faussaires et contrefacteurs professionnels. Une aubaine pour ces As de la contrefaçon qui proposent des papiers sénégalais à prix d’or. Ainsi, après la présumée appartenance au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), au Rdr d’Alassane Ouattara et à la rébellion ivoirienne -pour bénéficier du statut de réfugié-, c’est l’homosexuel sénégalais qui a la cote en Occident. Pourtant, bien que se voulant la patrie des droits de l’Homme, la France aussi a du mal à assurer la sécurité et le respect à ses citoyens considérés -aujourd’hui encore- par bon nombre de leurs compatriotes comme des « malades ». « La pire des insultes pour un parent, affirme Arnaud 65 ans, père d’un homo français, c’est d’entendre son fils lui dire : ‘’J’aime un autre homme’’. » Pour lui, « l’homosexualité est un dérèglement humain, une dépravation, un des signes annonciateurs de la fin du monde. »
Le viol collectif et la peur au ventre dans les cités
Comme lui, nombreux sont les Français, toutes obédiences confondues, qui ont encore du mal à accepter ce choix sexuel. En octobre dernier, le président d’un club parisien de football avait refusé de rencontrer le Paris Foot Gay -une équipe constituée d’homos- dans un match de championnat national. Pour motiver son refus, il avait, la veille de la rencontre, envoyé un mail à l’équipe adverse en lui disant ceci : « Désolé, mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de Musulmans pratiquants, nous ne pouvons pas jouer contre vous. Nos convictions sont de loin plus importantes qu’un simple match de foot. Encore une fois, excusez-nous de vous avoir prévenu si tard. » Cela avait soulevé un grand tollé, mais rien n’a fléchi la position du Créteil Bebel. Affirmer son homosexualité dans certaines cités de la banlieue parisienne, et un peu partout dans l’Hexagone, est parfois passible du bannissement, du lynchage, des insultes et des menaces ; si le présumé « pédale » ne se fait pas violer par un groupe de jeunes dans son appartement, dans une cave ou dans la cage à poubelle des immeubles. Pis, accusé d’homosexualité, de nombreuses personnes vivent leur sexualité dans la clandestinité ou achètent carrément le silence des gens qui ont percé leur mystère et menaceraient de les dénoncer.
Source : lobservateur.sn
Ils se disent « pédés » pour avoir des papiers
Bien que gênante, cette image peu reluisante du Sénégal profite bien à des compatriotes et à des sans-papiers africains. « De nombreux sans-papiers qui n’avaient pas été connus des services des préfectures ont profité de la situation pour demander l’asile politique, en se disant homosexuel persécutés au Sénégal », soutient une source proche des services de l’Immigration. Et ça marche parfois. Si les récits inspirés des papiers de journaux sénégalais sont faciles, le rassemblement des preuves matérielles, pour étayer leurs propos, n’est toujours pas chose aisée et demande l’assistance de faussaires et contrefacteurs professionnels. Une aubaine pour ces As de la contrefaçon qui proposent des papiers sénégalais à prix d’or. Ainsi, après la présumée appartenance au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), au Rdr d’Alassane Ouattara et à la rébellion ivoirienne -pour bénéficier du statut de réfugié-, c’est l’homosexuel sénégalais qui a la cote en Occident. Pourtant, bien que se voulant la patrie des droits de l’Homme, la France aussi a du mal à assurer la sécurité et le respect à ses citoyens considérés -aujourd’hui encore- par bon nombre de leurs compatriotes comme des « malades ». « La pire des insultes pour un parent, affirme Arnaud 65 ans, père d’un homo français, c’est d’entendre son fils lui dire : ‘’J’aime un autre homme’’. » Pour lui, « l’homosexualité est un dérèglement humain, une dépravation, un des signes annonciateurs de la fin du monde. »
Le viol collectif et la peur au ventre dans les cités
Comme lui, nombreux sont les Français, toutes obédiences confondues, qui ont encore du mal à accepter ce choix sexuel. En octobre dernier, le président d’un club parisien de football avait refusé de rencontrer le Paris Foot Gay -une équipe constituée d’homos- dans un match de championnat national. Pour motiver son refus, il avait, la veille de la rencontre, envoyé un mail à l’équipe adverse en lui disant ceci : « Désolé, mais par rapport au nom de votre équipe et conformément aux principes de notre équipe, qui est une équipe de Musulmans pratiquants, nous ne pouvons pas jouer contre vous. Nos convictions sont de loin plus importantes qu’un simple match de foot. Encore une fois, excusez-nous de vous avoir prévenu si tard. » Cela avait soulevé un grand tollé, mais rien n’a fléchi la position du Créteil Bebel. Affirmer son homosexualité dans certaines cités de la banlieue parisienne, et un peu partout dans l’Hexagone, est parfois passible du bannissement, du lynchage, des insultes et des menaces ; si le présumé « pédale » ne se fait pas violer par un groupe de jeunes dans son appartement, dans une cave ou dans la cage à poubelle des immeubles. Pis, accusé d’homosexualité, de nombreuses personnes vivent leur sexualité dans la clandestinité ou achètent carrément le silence des gens qui ont percé leur mystère et menaceraient de les dénoncer.
Source : lobservateur.sn