Tour à tour pigiste, journaliste, chef du service « Politique et Institutions du quotidien national « Le Soleil », chargé des Relations-Presse de l’Agence Nationale de l’OCI, conseiller en communication de Karim Wade, chargé des relations publiques de Me Abdoulaye Wade lors de la présidentielle de 2007, porte-parole de la Génération du Concret, dont le Secrétaire général de la Présidence, Abdoulaye Baldé dit qu’il en est le théoricien (Rfm. Grand Jury, 21 mars 2008) Cheikh Diallo se veut « loyal et libre » et entend rester « libre et loyal ». Au lendemain de la réélection de Me Abdoulaye Wade, dans une fracassante tribune, il osait, fait sans précédent, parler de succession du chef de l’Etat. L’indépendance d’esprit et la loyauté fonctionnent chez lui comm une unité d’analyse.
Son mémoire de DEA en est un exemple. Disciple d’Alexis de Tocqueville, Cheikh Diallo engage toute sa responsabilité scientifique en comparant les trajectoires du Bénin et du Sénégal, à partir de la problématique de la consolidation démocratique. Il s’enflamme pour deux sous disciplines de la Science Politique : la « transitologie » et la « consolidologie ». Le résultat des travaux est une leçon d’humilité pour le Sénégal. Présidé par le Professeur-agrégé des facultés de Droit, Ismaïla Madior Fall, le jury autorise la publication de ses travaux.
Lucide, charmeur, taquin et impertinent, ce fringuant jeune homme élancé et pressé, au sourire permanent, a enduré les affres de la vie. Très tôt, il perd ses parents. Une blessure profonde. Jamais elle ne se fermera. Jamais, pourtant, elle ne transparaîtra. Après cet épisode fondateur, la première tentative universitaire se solde par un échec. Le mot tant redouté par les étudiants : la cartouche. « La vie n’a pas toujours été un biberon pour moi. J’ai été un cartouchard », soupire Cheikh Diallo dans son salon animé par les tableaux de Senghor, Diouf et Wade.
« Clochard de luxe », il frôle le pire : « reviens de loin, il y a une dizaine d’années, j’étais dans le creux de la vague. C’est Karim qui m’a tendu la main. Il m’a fait rencontrer l’espérance et, plus tard, il a intégralement pris en charge mes études à Paris ».
Avant de se retrouver sur des rives de la Seine, il a connu l’ambiance des rédactions (Matin, Cafard Libéré, Tract, Soleil). Son dernier poste : l’astre de Hann, le crépitement des machines, l’odeur de la cigarette, les bouclages nocturnes. Le jeune reporter s’impose et enchaîne scoops, reportages, enquêtes et interviews, le tout servi par une écriture fleurie et savoureuse. Il gravit les échelons et se retrouve au prestigieux poste de chef du service « Politique et Institutions » du Soleil. « Par intérim », corrige-t-il. Le jeune écrivain, au regard perçant et à la démarche conquérante, affiche une claire conscience de sa responsabilité. S’il y a quelque chose quihorripile l’auteur de l’ouvrage « Si près, si loin avec Wade », c’est bien de perdre du temps. « Je préfère perdre utilement le temps », prévient-il. Il est de la race des bosseurs qui se font respecter. La vie est un challenge pour lui. « Nous sommes tous de passage sur terre », philosophe-t-il.
A la conférence de la rédaction du Soleil, Cheikh coupe le boss, un soir de bouclage : « ce titre n’a pas de couilles ». Les confrères sont soufflés. Pour lui, la titraille doit être provocatrice, mais aussi informative et incitative. Sa répartie fait toujours mouche. « Il manque à cette intelligence ombrageuse, le goût exquis du doute », tempère une personne qui le connaît fort bien. Le chroniqueur Souleymane Jules Diop écrit, le 27 novembre dernier, « très talentueux mais ravalé au rang de postier qui écrit des communiqués ». Il en rit jusqu’aux larmes.
Après avoir quitté la baie de Hann, Cheikh dépose ses bagages au Quartier Latin, mais le vrai cette fois-ci, pas celui de Ouaga, ni celui de la Sorbonne d’Abidjan ; des villes chères à son cœur. Deux ans plus tard, il est major « option télévision » de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris. « Lorsque je le rencontre dans le 13ème arrondissement, c’est sa décontraction qui me frappe. Il « pince » des mains, le sourire aux lèvres, allume la machine à distribuer les bons mots et à détendre l’atmosphère. Il aborde tout le monde, histoire de se soumettre au test de fraternité. Il devient très vite le chouchou de l’école. Et puis, toute discussion avec lui est un délice », témoigne son ancien camarade de promotion, Gabriel Mbarga. Même le prof’ de radio, Emmanuel d’Azbac (Rfi) se laisse aller à une petite confidence : « tu sais, Gabriel, Cheikh est un Peulh, ce sont des gens du désert, habitués à l’étranger depuis des siècles ; tu es Bantou, de prime à bord, méfiant. Eux, sont essentiellement séducteurs. Il a du bagout… ça ne va pas plus loin ». On ne s’attardera pas sur ces clichés.
En France, il rencontre les géants du journalisme et de la communication politique. Ses pas l’entraînent à la Chaîne de l’Info (LCI), filiale de TF1.
Bachelier à 18 ans avec la mention « bien », il obtient une autre mention : Racine, son fils-aîné. Il va sur ses 17 ans aujourd’hui. Momo, son deuxième fils vient de souffler sa première bougie. Il y a donc 16 ans entre les deux enfants de cet ancien « voyou de charme », rangé des cigares et du champagne. Depuis leur mariage en 2006, sa discrète épouse qu’il appelle « Maman » veille fermement. « La jalousie de Mme Diallo est saine », plaisante-t-il. Devenu anti-mondain, Cheikh vit dans un univers peuplé de ses compagnons de pensée : « les livres sont ma respiration normale. Sans oublier la famille et les amis ; ils sont du domaine du sacré ». Demandez par exemple à l’ancien ministre de la Jeunesse Aliou Sow, à Amath Dansokho, à Cheikh Diaw, au restaurateur Jamal Joher, à Pape Yama Mbaye, à Pape Jean Sèye, à El Hadj Kassé, entre d’autres.
Ce garçon est d’une exquise urbanité aime à dire de lui, Johnson Mbengue de l’Apix. Un de ses adversaires le raille : « les seuls concours qu’il a gagnés sont des cours de circonstances ». Ah bon !
« Cette phrase n’est pas de votre source. Elle la tient de Michel Denisot », se moque-t-il. Ce mec est un « killer » tranquille. Ses adversaires disent que son « crime est toujours parfait ». D’autres défauts : « moralisateur et impulsif, son franc-parler et son courage irritent dans les lambris dorés du pouvoir », constate l’ancien directeur de la Radio Nationale, Abdoulaye Sèye. « Son élitisme agace une bonne partie des libéraux », rajoute Aliou Sow.
Sa proximité avec Karim Wade et sa liberté de ton indisposent les « béni-oui-oui » au sommet du pouvoir », reconnaît son vieil ami, Pape Lamine Diop. D’ailleurs, il a été l’un des rares à participer à la première marche des journalistes. Cet ingénieur des concepts, amateur de bons slogans, invente « Sénégal en route vers le Sommet ». Ses détracteurs ajoutent « en route vers le sommet de… l’Etat ». En route avec qui ? Il répond avec assurance :
« Pourquoi Pas Karim (PPK) ». Encore un ballon de sonde de Cheikh…
Ce dandy secret et discret, aime à recevoir chez lui. Sa table est toujours partagée. Jusque-là, le politologue Babacar Justin Ndiaye, qu’il respecte beaucoup, y avait un couvert. En homme avisé, Cheikh écoute beaucoup et ne dit que le minimum suffisant. Pape comme l’appellent les intimes, ne rate jamais sa prière du matin. Il se définit comme un « musulman-protestant » et a toujours une pensée pour Wade et Karim : « Qu’Allah leur prête vie, tout le monde est mendiant auprès de Lui », psalmodie celui pour qui le pèlerinage à la Mecque fut « un magnifique accident ». Il commence à baisser le rideau pour glisser vers l’enseignement supérieur. L’écriture et la recherche sont ses deux centres d’intérêt. « Du jour au lendemain, je laisserai tout pour vivre cette passion ».
Pour le moment, Karim Wade ne veut pas entendre cette parole. Cherchez donc le concret entre ces deux positions…
Ndèye Rama
Source : Icone Magazine/ XALIMA.COM
Son mémoire de DEA en est un exemple. Disciple d’Alexis de Tocqueville, Cheikh Diallo engage toute sa responsabilité scientifique en comparant les trajectoires du Bénin et du Sénégal, à partir de la problématique de la consolidation démocratique. Il s’enflamme pour deux sous disciplines de la Science Politique : la « transitologie » et la « consolidologie ». Le résultat des travaux est une leçon d’humilité pour le Sénégal. Présidé par le Professeur-agrégé des facultés de Droit, Ismaïla Madior Fall, le jury autorise la publication de ses travaux.
Lucide, charmeur, taquin et impertinent, ce fringuant jeune homme élancé et pressé, au sourire permanent, a enduré les affres de la vie. Très tôt, il perd ses parents. Une blessure profonde. Jamais elle ne se fermera. Jamais, pourtant, elle ne transparaîtra. Après cet épisode fondateur, la première tentative universitaire se solde par un échec. Le mot tant redouté par les étudiants : la cartouche. « La vie n’a pas toujours été un biberon pour moi. J’ai été un cartouchard », soupire Cheikh Diallo dans son salon animé par les tableaux de Senghor, Diouf et Wade.
« Clochard de luxe », il frôle le pire : « reviens de loin, il y a une dizaine d’années, j’étais dans le creux de la vague. C’est Karim qui m’a tendu la main. Il m’a fait rencontrer l’espérance et, plus tard, il a intégralement pris en charge mes études à Paris ».
Avant de se retrouver sur des rives de la Seine, il a connu l’ambiance des rédactions (Matin, Cafard Libéré, Tract, Soleil). Son dernier poste : l’astre de Hann, le crépitement des machines, l’odeur de la cigarette, les bouclages nocturnes. Le jeune reporter s’impose et enchaîne scoops, reportages, enquêtes et interviews, le tout servi par une écriture fleurie et savoureuse. Il gravit les échelons et se retrouve au prestigieux poste de chef du service « Politique et Institutions » du Soleil. « Par intérim », corrige-t-il. Le jeune écrivain, au regard perçant et à la démarche conquérante, affiche une claire conscience de sa responsabilité. S’il y a quelque chose quihorripile l’auteur de l’ouvrage « Si près, si loin avec Wade », c’est bien de perdre du temps. « Je préfère perdre utilement le temps », prévient-il. Il est de la race des bosseurs qui se font respecter. La vie est un challenge pour lui. « Nous sommes tous de passage sur terre », philosophe-t-il.
A la conférence de la rédaction du Soleil, Cheikh coupe le boss, un soir de bouclage : « ce titre n’a pas de couilles ». Les confrères sont soufflés. Pour lui, la titraille doit être provocatrice, mais aussi informative et incitative. Sa répartie fait toujours mouche. « Il manque à cette intelligence ombrageuse, le goût exquis du doute », tempère une personne qui le connaît fort bien. Le chroniqueur Souleymane Jules Diop écrit, le 27 novembre dernier, « très talentueux mais ravalé au rang de postier qui écrit des communiqués ». Il en rit jusqu’aux larmes.
Après avoir quitté la baie de Hann, Cheikh dépose ses bagages au Quartier Latin, mais le vrai cette fois-ci, pas celui de Ouaga, ni celui de la Sorbonne d’Abidjan ; des villes chères à son cœur. Deux ans plus tard, il est major « option télévision » de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris. « Lorsque je le rencontre dans le 13ème arrondissement, c’est sa décontraction qui me frappe. Il « pince » des mains, le sourire aux lèvres, allume la machine à distribuer les bons mots et à détendre l’atmosphère. Il aborde tout le monde, histoire de se soumettre au test de fraternité. Il devient très vite le chouchou de l’école. Et puis, toute discussion avec lui est un délice », témoigne son ancien camarade de promotion, Gabriel Mbarga. Même le prof’ de radio, Emmanuel d’Azbac (Rfi) se laisse aller à une petite confidence : « tu sais, Gabriel, Cheikh est un Peulh, ce sont des gens du désert, habitués à l’étranger depuis des siècles ; tu es Bantou, de prime à bord, méfiant. Eux, sont essentiellement séducteurs. Il a du bagout… ça ne va pas plus loin ». On ne s’attardera pas sur ces clichés.
En France, il rencontre les géants du journalisme et de la communication politique. Ses pas l’entraînent à la Chaîne de l’Info (LCI), filiale de TF1.
Bachelier à 18 ans avec la mention « bien », il obtient une autre mention : Racine, son fils-aîné. Il va sur ses 17 ans aujourd’hui. Momo, son deuxième fils vient de souffler sa première bougie. Il y a donc 16 ans entre les deux enfants de cet ancien « voyou de charme », rangé des cigares et du champagne. Depuis leur mariage en 2006, sa discrète épouse qu’il appelle « Maman » veille fermement. « La jalousie de Mme Diallo est saine », plaisante-t-il. Devenu anti-mondain, Cheikh vit dans un univers peuplé de ses compagnons de pensée : « les livres sont ma respiration normale. Sans oublier la famille et les amis ; ils sont du domaine du sacré ». Demandez par exemple à l’ancien ministre de la Jeunesse Aliou Sow, à Amath Dansokho, à Cheikh Diaw, au restaurateur Jamal Joher, à Pape Yama Mbaye, à Pape Jean Sèye, à El Hadj Kassé, entre d’autres.
Ce garçon est d’une exquise urbanité aime à dire de lui, Johnson Mbengue de l’Apix. Un de ses adversaires le raille : « les seuls concours qu’il a gagnés sont des cours de circonstances ». Ah bon !
« Cette phrase n’est pas de votre source. Elle la tient de Michel Denisot », se moque-t-il. Ce mec est un « killer » tranquille. Ses adversaires disent que son « crime est toujours parfait ». D’autres défauts : « moralisateur et impulsif, son franc-parler et son courage irritent dans les lambris dorés du pouvoir », constate l’ancien directeur de la Radio Nationale, Abdoulaye Sèye. « Son élitisme agace une bonne partie des libéraux », rajoute Aliou Sow.
Sa proximité avec Karim Wade et sa liberté de ton indisposent les « béni-oui-oui » au sommet du pouvoir », reconnaît son vieil ami, Pape Lamine Diop. D’ailleurs, il a été l’un des rares à participer à la première marche des journalistes. Cet ingénieur des concepts, amateur de bons slogans, invente « Sénégal en route vers le Sommet ». Ses détracteurs ajoutent « en route vers le sommet de… l’Etat ». En route avec qui ? Il répond avec assurance :
« Pourquoi Pas Karim (PPK) ». Encore un ballon de sonde de Cheikh…
Ce dandy secret et discret, aime à recevoir chez lui. Sa table est toujours partagée. Jusque-là, le politologue Babacar Justin Ndiaye, qu’il respecte beaucoup, y avait un couvert. En homme avisé, Cheikh écoute beaucoup et ne dit que le minimum suffisant. Pape comme l’appellent les intimes, ne rate jamais sa prière du matin. Il se définit comme un « musulman-protestant » et a toujours une pensée pour Wade et Karim : « Qu’Allah leur prête vie, tout le monde est mendiant auprès de Lui », psalmodie celui pour qui le pèlerinage à la Mecque fut « un magnifique accident ». Il commence à baisser le rideau pour glisser vers l’enseignement supérieur. L’écriture et la recherche sont ses deux centres d’intérêt. « Du jour au lendemain, je laisserai tout pour vivre cette passion ».
Pour le moment, Karim Wade ne veut pas entendre cette parole. Cherchez donc le concret entre ces deux positions…
Ndèye Rama
Source : Icone Magazine/ XALIMA.COM