Alerte, écoute ! L’Etat du Sénégal vient de se doter de matériels d’écoutes téléphoniques, dernier cri, en provenance de Chine. Une trentaine de conteneurs chargés de ces équipements informatiques est en réception depuis quelques semaines au Port autonome de Dakar (Pad). Du matériel qui doit officiellement servir à renforcer les capacités techniques de l’Etat, plus particulièrement de la Police nationale sur l’ensemble du territoire national. Seulement, dans le lot de ces équipements ultramodernes, il y a toutes les infrastructures nécessaires d’écoute, d’identification de numéros de téléphone, de «géolocalisation», etc. Dans le lot, figurent aussi des panneaux solaires qui permettent une continuité du service.
Une partie du matériel a même été parquée au niveau des Services annexes de Police situés sur la Corniche ouest, en face de la Porte du Millénaire. Coût total du matériel : 15 milliards de francs Cfa, dans «un premier temps», selon des sources proches d’un des opérateurs de téléphonie au Sénégal, bien aux faits de la chose. D’autres conteneurs continuent encore à être débarqués au Port de Dakar, sans qu’il n’y ait de la publicité à ce sujet. Et c’est l'armateur français CMA-CGM qui a été chargé du transport maritime dudit matériel. Une équipe de techniciens chinois, de la société Zte, devrait, en outre, accompagner l’installation de ces équipements. La Chine, qui a été très prompte à répondre aux sollicitations du Sénégal en matière de renforcement de sa sécurité, devrait assurer le suivi technique des installations. Comme elle l’avait fait après la construction du stade «Amitié», plus tard laissé à lui-même, après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Déjà testée
Le 16 février 2009, L’Observateur révélait déjà que l’Etat du Sénégal est sur un projet d’écoute téléphonique à vaste spectre qui n’épargnera personne. L’opération est montée via un financement d’un réseau de communication sécurisé consenti par la Chine pour un coût de 25 milliards de francs Cfa. L’accord a été signé lors de la visite, en mi-février dernier, à Dakar, du Président chinois Hu Jintao. Le volet écoute téléphonique, non spécifié dans l’offre technique, est intégré dans le dispositif qui sera mis en place. Cet arsenal devra permettre à l’Etat de se passer des services des sociétés de téléphonie pour effectuer des écoutes téléphoniques. La Police aura, après la mise en service du matériel hyper puissant, la possibilité de mettre sur écoute n’importe quelle ligne, aussi sécurisée soit-elle. Les enquêtes policières nécessitent, bien souvent, le recours aux sociétés de téléphonie. L’Obs notait également qu’avec cette technologie, déjà testée, l’Etat du Sénégal s’aligne sur des pays comme la France, les Etats-Unis ou Israël qui disposent de systèmes performants d’espionnage, via même le satellite. Et, lors du dernier Sommet de l’Oci, organisé en mars 2008 à Dakar, un dispositif de ce genre avait été installé, avec l’aide des services israéliens, à l’immeuble Kébé, en ville, pour des écoutes via le réseau de téléphonie mobile. Le prétexte de la sécurité des hôtes avait été brandi à ce moment. Mais cela n’est plus d’actualité.
La pratique d’espionnage d’Etat est dénoncée en Europe comme une restriction des libertés individuelles et collectives. La tentation est grande, en outre, que l'Etat s'en serve pour préconiser des mesures liberticides, voire répressives après rapports d’espionnage et d’écoute. D’ailleurs, notre confrère de l’hebdomadaire Nouvel Horizon faisait savoir, dans son édition de mi-février, que le Palais avait concocté un plan de liquidation de la presse qui intègre aussi la mise sur table d’écoute de citoyens.
Couverture nationale
Les visées d’espionnage du quotidien des citoyens sénégalais sont justifiées par le souci de sécurité de l'Etat. Selon des sources concordantes, le dispositif informatique sera étendu à l'ensemble du pays. Juste avant les Locales, le ministre de l'Intérieur, Cheikh Tidiane Sy, a eu à dire ceci : «Si on me donne les moyens, je vais faire le projet pour traquer les terroristes et autres délinquants.»
Le pouvoir met en avant le «besoin de rendre plus opérationnel le réseau de renseignements provenant de l’intérieur du pays, en le réorganisant de façon plus efficace». Des sources proches du gouvernement avancent même l’argument économique au regard des dépenses en paperasserie qui seraient réduites. Un léger voile qui rassurerait difficilement les citoyens inquiets pour leurs libertés fondamentales.
lobservateur
Une partie du matériel a même été parquée au niveau des Services annexes de Police situés sur la Corniche ouest, en face de la Porte du Millénaire. Coût total du matériel : 15 milliards de francs Cfa, dans «un premier temps», selon des sources proches d’un des opérateurs de téléphonie au Sénégal, bien aux faits de la chose. D’autres conteneurs continuent encore à être débarqués au Port de Dakar, sans qu’il n’y ait de la publicité à ce sujet. Et c’est l'armateur français CMA-CGM qui a été chargé du transport maritime dudit matériel. Une équipe de techniciens chinois, de la société Zte, devrait, en outre, accompagner l’installation de ces équipements. La Chine, qui a été très prompte à répondre aux sollicitations du Sénégal en matière de renforcement de sa sécurité, devrait assurer le suivi technique des installations. Comme elle l’avait fait après la construction du stade «Amitié», plus tard laissé à lui-même, après la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Déjà testée
Le 16 février 2009, L’Observateur révélait déjà que l’Etat du Sénégal est sur un projet d’écoute téléphonique à vaste spectre qui n’épargnera personne. L’opération est montée via un financement d’un réseau de communication sécurisé consenti par la Chine pour un coût de 25 milliards de francs Cfa. L’accord a été signé lors de la visite, en mi-février dernier, à Dakar, du Président chinois Hu Jintao. Le volet écoute téléphonique, non spécifié dans l’offre technique, est intégré dans le dispositif qui sera mis en place. Cet arsenal devra permettre à l’Etat de se passer des services des sociétés de téléphonie pour effectuer des écoutes téléphoniques. La Police aura, après la mise en service du matériel hyper puissant, la possibilité de mettre sur écoute n’importe quelle ligne, aussi sécurisée soit-elle. Les enquêtes policières nécessitent, bien souvent, le recours aux sociétés de téléphonie. L’Obs notait également qu’avec cette technologie, déjà testée, l’Etat du Sénégal s’aligne sur des pays comme la France, les Etats-Unis ou Israël qui disposent de systèmes performants d’espionnage, via même le satellite. Et, lors du dernier Sommet de l’Oci, organisé en mars 2008 à Dakar, un dispositif de ce genre avait été installé, avec l’aide des services israéliens, à l’immeuble Kébé, en ville, pour des écoutes via le réseau de téléphonie mobile. Le prétexte de la sécurité des hôtes avait été brandi à ce moment. Mais cela n’est plus d’actualité.
La pratique d’espionnage d’Etat est dénoncée en Europe comme une restriction des libertés individuelles et collectives. La tentation est grande, en outre, que l'Etat s'en serve pour préconiser des mesures liberticides, voire répressives après rapports d’espionnage et d’écoute. D’ailleurs, notre confrère de l’hebdomadaire Nouvel Horizon faisait savoir, dans son édition de mi-février, que le Palais avait concocté un plan de liquidation de la presse qui intègre aussi la mise sur table d’écoute de citoyens.
Couverture nationale
Les visées d’espionnage du quotidien des citoyens sénégalais sont justifiées par le souci de sécurité de l'Etat. Selon des sources concordantes, le dispositif informatique sera étendu à l'ensemble du pays. Juste avant les Locales, le ministre de l'Intérieur, Cheikh Tidiane Sy, a eu à dire ceci : «Si on me donne les moyens, je vais faire le projet pour traquer les terroristes et autres délinquants.»
Le pouvoir met en avant le «besoin de rendre plus opérationnel le réseau de renseignements provenant de l’intérieur du pays, en le réorganisant de façon plus efficace». Des sources proches du gouvernement avancent même l’argument économique au regard des dépenses en paperasserie qui seraient réduites. Un léger voile qui rassurerait difficilement les citoyens inquiets pour leurs libertés fondamentales.
lobservateur