Où en êtes-vous avec vos auditions à la Dic ?
Concernant cet incendie au siège du Pds, nous avons déféré à toutes les convocations, en tant que citoyens respectueux des autorités de ce pays. Et nous avons donné notre version des faits parce que nous avons été injustement accusés par des témoins qui se trouvent être des étudiants libéraux, membres de l’Ujtl. Et nous avons répondu à la Dic, pour apporter des éclairages dans cette enquête. Nous déplorons le fait que l’enquête ne regarde que dans une direction. Et nous restons convaincus que tant que les enquêteurs resteront sur la même voie, cette enquête n’ira pas loin. Parce que, durant cette nuit, je détenais ce véhicule et je ne me trouvais pas dans cette zone. Le fait que ces étudiants libéraux voient ce véhicule, relève d’une combine, d’un machiavélisme orchestré pour atteindre les jeunesses socialistes. L’objectif recherché ici, c’est d’essayer de me museler et éventuellement de me faire perdre la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur. Que ces esprits tordus sachent que c’est peine perdu ! Parce que si l’enquête se passe de façon objective, il n’y a aucune possibilité d’implication des jeunesses socialistes dans cet auto attentat qu’il y a eu au siège du Pds.
Qu’en est-il de votre décision de ne plus déférer aux convocations ?
Les jeunes socialistes ont décidé de ne plus répondre à une quelconque convocation. Si c’est une convocation qui ne rentre pas dans le sens de l’enquête. Nous n’avons pas de problème avec la police, ni avec la gendarmerie, encore moins avec le Procureur. Nous sommes des politiques, et si nous avons des problèmes, ils ne peuvent être discutés qu’avec des politiques. Nous dénonçons et condamnons ces politiques qui sont tapis dans l’ombre des ministères de l’Intérieur et de la Justice. Si demain nous refusons de déférer à une convocation, que le peuple sache que nous refusons de nous aplatir devant ces politiques, qui manipulent et instrumentalisent la Police et la Justice à des fins politiques. J’invite le Procureur de la République à se ressaisir, surtout concernant le véhicule de la mairie toujours gardé dans les locaux de la Dic. C’est d’abord illégal de détenir un véhicule d’une institution. J’invite le Procureur de la République à bien vouloir vider ce dossier et nous restituer ce véhicule pour qu’on puisse continuer le travail qui nous incombe à la mairie.
Est-ce vrai que la gendarmerie s’est maintenant saisie du dossier ?
La gendarmerie ne s’est pas saisie du dossier de l’incendie devant le siège du Pds. Elle a effectivement convoqué mon chargé de mission et va éventuellement convoquer d’autres conseillers municipaux, mais cela concerne un dossier que nous avons trouvé à la mairie. C’est un dossier sur lequel je ne peux pas me prononcer pour l’instant, mais c’est un dossier qui concerne la mairesse sortante Aminata Sokhna Thiam. C’est un marché qui devait faire l’objet d’un appel d’offres et qui a été donné sur la base du gré à gré. Cerise sur le gâteau, c’est un marché qui a été donné au mari de la mairesse. Je refuse de payer ce marché. Je préfère m’en arrêter-là.
A combien s’élève le montant de ce marché ?
C’est un marché de 24 millions FCfa, qui devait faire l’objet d’un appel d’offres. Il concernait l’hôtel de ville. Nous remettons en cause ces travaux et nous dénonçons aussi le manque de transparence, de légalité dans l’attribution de ce marché sur la base du gré à gré, et nous pensons qu’il y a un conflit d’intérêt qui est manifeste parce que c’est le mari de la mairesse sortante qui en a bénéficié. Barthélemy Dias, en tant que maire, refuse catégoriquement de payer ce marché parce que je le trouve illégal.
Pourquoi on a convoqué alors ton chargé de mission ?
La convocation de Philippe Dasylva entre dans le cadre de l’acharnement sur ma personne. En janvier 2007, la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur avait réservé 9 millions FCfa pour la réfection de l’hôtel de ville. Mais M. Ndiawar Guèye, le mari de la mairesse sortante, a démarré les travaux en janvier 2007 et a déposé un devis de 24 millions FCfa en août 2007. Cela n’a pas fait l’objet de Demande de renseignement de prix (Drp), pas de Pv de réception de travaux des 14 millions FCfa décaissés. Mais avec la complicité de sa femme, il a réussi à se faire payer 10 millions FCfa et sa femme a magouillé pour régulariser la Drp. C’est sous la base de cette magouille qu’elle a pu faire payer 10 millions FCfa à son mari. On reste lui devoir 14 millions que je refuse de lui payer. Le sous-préfet des Almadies a rendu compte à la hiérarchie de ce manque d’égalité. Et je ne veux pas, au moment de l’audit, qu’on retrouve ma signature sous ce document.
C’est M. Dias qui gère comme il veut ou c’est un acharnement du régime ?
C’est évident. Mais, je reste convaincu que nous avons en face de nous un régime qui est décidé, même quitte à verser dans le ridicule, à ne pas nous laisser travailler. Je fais partie de ces gens qui pensent que, qu’on se taise ou qu’on parle, ce régime cherchera à nous liquider. Avec la ville de Dakar, on a vu récemment l’histoire du terrain Cerf-Volant. On est en train de voir ce qui se passe actuellement à l’hôpital Abass Ndao et d’autres dossiers sur lesquels l’Etat du Sénégal, c’est-à-dire l’Exécutif, ne joue pas le jeu. Nous avons, au niveau du Conseil municipal de Dakar, introduit une demande d’audience auprès du chef de l’Etat, qui, jusqu’à présent, n’a pas fait l’objet d’une suite favorable. Je rappelle que le maire de Dakar est une institution. Nous n’attendons rien du chef de l’Etat, nous n’attendons rien de l’Exécutif. Ce combat-là, nous allons le mener au sein de l’Association des maires du Sénégal. Nous sommes déterminés à nous faire respecter, quitte à ne pas y mettre les formes. Nous comptons nous faire respecter parce que ce pays n’appartient à personne. Les maires ont été choisis par les populations le 22 mars 2009. Nous comptons faire respecter ce choix des populations par l’Exécutif.
Pourquoi la cohabitation entre les maires de l’opposition et le pouvoir ne marche pas ?
Cette cohabitation ne peut pas marcher parce que nous avons en face de nous des hommes de détails. Des hommes qui pensent que, quelle que soit la démarche, elle doit toujours être partisane, politique. Sur cette base, il est impossible d’attendre une réflexion ou une volonté politique qui puisse bénéficier aux populations. Pour ce que me concerne, je resterais pessimiste tant que le président de la République sera en place. Je suis convaincu que Me Wade a toujours, en travers de la gorge, la défaite qu’on lui a infligée le 22 mars 2009. Je rappelle au passage que Karim Wade est un conseil municipal à la ville de Dakar, mais il n’a jamais siégé à la ville de Dakar. Nous n’avons pas en face de nous des politiques qui comprennent le sens des responsabilités, les enjeux. Malheureusement, ils sont devenus aveugles, et déterminés à verser dans le ridicule, parce que c’est de ce qu’il s’agit.
Comment jugez-vous la suite qui a été donnée au rapport d’audit de l’Armp ?
C’est à l’image du pays et personne ne doit être surpris. Ce qu’il reste à faire, c’est d’en tirer les conséquences, j’invite les Sénégalais et les Sénégalaises, à se munir de leur carte d’électeur et à savoir que 2012, ce n’est que la porte d’à côté. Et que le moment venu, ils doivent sanctionner. Parce que c’est devenu une œuvre de salubrité publique que de se débarrasser de ce régime qui a montré ses limites de division au niveau des confréries et des religions, d’instrumentalisation de la justice. Et tout ce qui s’en suit en termes de contre-valeurs.
Vous parlez de départ de Wade alors que l’opposition n’est pas unie ?
Toutes les parties prenantes de Benno Siggil Senegaal ont pris l’engagement de faire plusieurs séminaires, pour réfléchir et éventuellement trouver le consensus. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Je rappelle que jamais dans l’histoire du Sénégal, un homme n’a été le candidat de toute l’opposition. S’il y a la candidature unique ce serait une bonne chose, s’il y a aussi des candidatures multiples, cela serait aussi une bonne chose. Aujourd’hui, quelle que soit la décision au sein des leaders de Benno, ce qu’il y a lieu de retenir, c’est que Abdoulaye Wade est impopulaire, et il ne peut en aucun cas passer au premier tour. Nous sommes aujourd’hui une démocratie majeure, nous devons éventuellement aller vers un second tour. La délivrance du peuple sénégalais n’est plus lointaine.
Latir Mane
Source L'Observateur
Concernant cet incendie au siège du Pds, nous avons déféré à toutes les convocations, en tant que citoyens respectueux des autorités de ce pays. Et nous avons donné notre version des faits parce que nous avons été injustement accusés par des témoins qui se trouvent être des étudiants libéraux, membres de l’Ujtl. Et nous avons répondu à la Dic, pour apporter des éclairages dans cette enquête. Nous déplorons le fait que l’enquête ne regarde que dans une direction. Et nous restons convaincus que tant que les enquêteurs resteront sur la même voie, cette enquête n’ira pas loin. Parce que, durant cette nuit, je détenais ce véhicule et je ne me trouvais pas dans cette zone. Le fait que ces étudiants libéraux voient ce véhicule, relève d’une combine, d’un machiavélisme orchestré pour atteindre les jeunesses socialistes. L’objectif recherché ici, c’est d’essayer de me museler et éventuellement de me faire perdre la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur. Que ces esprits tordus sachent que c’est peine perdu ! Parce que si l’enquête se passe de façon objective, il n’y a aucune possibilité d’implication des jeunesses socialistes dans cet auto attentat qu’il y a eu au siège du Pds.
Qu’en est-il de votre décision de ne plus déférer aux convocations ?
Les jeunes socialistes ont décidé de ne plus répondre à une quelconque convocation. Si c’est une convocation qui ne rentre pas dans le sens de l’enquête. Nous n’avons pas de problème avec la police, ni avec la gendarmerie, encore moins avec le Procureur. Nous sommes des politiques, et si nous avons des problèmes, ils ne peuvent être discutés qu’avec des politiques. Nous dénonçons et condamnons ces politiques qui sont tapis dans l’ombre des ministères de l’Intérieur et de la Justice. Si demain nous refusons de déférer à une convocation, que le peuple sache que nous refusons de nous aplatir devant ces politiques, qui manipulent et instrumentalisent la Police et la Justice à des fins politiques. J’invite le Procureur de la République à se ressaisir, surtout concernant le véhicule de la mairie toujours gardé dans les locaux de la Dic. C’est d’abord illégal de détenir un véhicule d’une institution. J’invite le Procureur de la République à bien vouloir vider ce dossier et nous restituer ce véhicule pour qu’on puisse continuer le travail qui nous incombe à la mairie.
Est-ce vrai que la gendarmerie s’est maintenant saisie du dossier ?
La gendarmerie ne s’est pas saisie du dossier de l’incendie devant le siège du Pds. Elle a effectivement convoqué mon chargé de mission et va éventuellement convoquer d’autres conseillers municipaux, mais cela concerne un dossier que nous avons trouvé à la mairie. C’est un dossier sur lequel je ne peux pas me prononcer pour l’instant, mais c’est un dossier qui concerne la mairesse sortante Aminata Sokhna Thiam. C’est un marché qui devait faire l’objet d’un appel d’offres et qui a été donné sur la base du gré à gré. Cerise sur le gâteau, c’est un marché qui a été donné au mari de la mairesse. Je refuse de payer ce marché. Je préfère m’en arrêter-là.
A combien s’élève le montant de ce marché ?
C’est un marché de 24 millions FCfa, qui devait faire l’objet d’un appel d’offres. Il concernait l’hôtel de ville. Nous remettons en cause ces travaux et nous dénonçons aussi le manque de transparence, de légalité dans l’attribution de ce marché sur la base du gré à gré, et nous pensons qu’il y a un conflit d’intérêt qui est manifeste parce que c’est le mari de la mairesse sortante qui en a bénéficié. Barthélemy Dias, en tant que maire, refuse catégoriquement de payer ce marché parce que je le trouve illégal.
Pourquoi on a convoqué alors ton chargé de mission ?
La convocation de Philippe Dasylva entre dans le cadre de l’acharnement sur ma personne. En janvier 2007, la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur avait réservé 9 millions FCfa pour la réfection de l’hôtel de ville. Mais M. Ndiawar Guèye, le mari de la mairesse sortante, a démarré les travaux en janvier 2007 et a déposé un devis de 24 millions FCfa en août 2007. Cela n’a pas fait l’objet de Demande de renseignement de prix (Drp), pas de Pv de réception de travaux des 14 millions FCfa décaissés. Mais avec la complicité de sa femme, il a réussi à se faire payer 10 millions FCfa et sa femme a magouillé pour régulariser la Drp. C’est sous la base de cette magouille qu’elle a pu faire payer 10 millions FCfa à son mari. On reste lui devoir 14 millions que je refuse de lui payer. Le sous-préfet des Almadies a rendu compte à la hiérarchie de ce manque d’égalité. Et je ne veux pas, au moment de l’audit, qu’on retrouve ma signature sous ce document.
C’est M. Dias qui gère comme il veut ou c’est un acharnement du régime ?
C’est évident. Mais, je reste convaincu que nous avons en face de nous un régime qui est décidé, même quitte à verser dans le ridicule, à ne pas nous laisser travailler. Je fais partie de ces gens qui pensent que, qu’on se taise ou qu’on parle, ce régime cherchera à nous liquider. Avec la ville de Dakar, on a vu récemment l’histoire du terrain Cerf-Volant. On est en train de voir ce qui se passe actuellement à l’hôpital Abass Ndao et d’autres dossiers sur lesquels l’Etat du Sénégal, c’est-à-dire l’Exécutif, ne joue pas le jeu. Nous avons, au niveau du Conseil municipal de Dakar, introduit une demande d’audience auprès du chef de l’Etat, qui, jusqu’à présent, n’a pas fait l’objet d’une suite favorable. Je rappelle que le maire de Dakar est une institution. Nous n’attendons rien du chef de l’Etat, nous n’attendons rien de l’Exécutif. Ce combat-là, nous allons le mener au sein de l’Association des maires du Sénégal. Nous sommes déterminés à nous faire respecter, quitte à ne pas y mettre les formes. Nous comptons nous faire respecter parce que ce pays n’appartient à personne. Les maires ont été choisis par les populations le 22 mars 2009. Nous comptons faire respecter ce choix des populations par l’Exécutif.
Pourquoi la cohabitation entre les maires de l’opposition et le pouvoir ne marche pas ?
Cette cohabitation ne peut pas marcher parce que nous avons en face de nous des hommes de détails. Des hommes qui pensent que, quelle que soit la démarche, elle doit toujours être partisane, politique. Sur cette base, il est impossible d’attendre une réflexion ou une volonté politique qui puisse bénéficier aux populations. Pour ce que me concerne, je resterais pessimiste tant que le président de la République sera en place. Je suis convaincu que Me Wade a toujours, en travers de la gorge, la défaite qu’on lui a infligée le 22 mars 2009. Je rappelle au passage que Karim Wade est un conseil municipal à la ville de Dakar, mais il n’a jamais siégé à la ville de Dakar. Nous n’avons pas en face de nous des politiques qui comprennent le sens des responsabilités, les enjeux. Malheureusement, ils sont devenus aveugles, et déterminés à verser dans le ridicule, parce que c’est de ce qu’il s’agit.
Comment jugez-vous la suite qui a été donnée au rapport d’audit de l’Armp ?
C’est à l’image du pays et personne ne doit être surpris. Ce qu’il reste à faire, c’est d’en tirer les conséquences, j’invite les Sénégalais et les Sénégalaises, à se munir de leur carte d’électeur et à savoir que 2012, ce n’est que la porte d’à côté. Et que le moment venu, ils doivent sanctionner. Parce que c’est devenu une œuvre de salubrité publique que de se débarrasser de ce régime qui a montré ses limites de division au niveau des confréries et des religions, d’instrumentalisation de la justice. Et tout ce qui s’en suit en termes de contre-valeurs.
Vous parlez de départ de Wade alors que l’opposition n’est pas unie ?
Toutes les parties prenantes de Benno Siggil Senegaal ont pris l’engagement de faire plusieurs séminaires, pour réfléchir et éventuellement trouver le consensus. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Je rappelle que jamais dans l’histoire du Sénégal, un homme n’a été le candidat de toute l’opposition. S’il y a la candidature unique ce serait une bonne chose, s’il y a aussi des candidatures multiples, cela serait aussi une bonne chose. Aujourd’hui, quelle que soit la décision au sein des leaders de Benno, ce qu’il y a lieu de retenir, c’est que Abdoulaye Wade est impopulaire, et il ne peut en aucun cas passer au premier tour. Nous sommes aujourd’hui une démocratie majeure, nous devons éventuellement aller vers un second tour. La délivrance du peuple sénégalais n’est plus lointaine.
Latir Mane
Source L'Observateur