La campagne de commercialisation risque tout simplement le fiasco. Les opérateurs privés stockeurs (Ops) auxquels l'Etat doit le paiement des semences, en plus des 4 milliards de francs Cfa de 2009, refusent d'entamer la campagne de commercialisation tant que l'Etat ne leur facture pas ce qu'il leur doit.
«Nous avons dit à l'Etat que nous ne pouvons pas démarrer la campagne au 15 décembre. On attend jusqu'au 22 décembre pour discuter avant avec l'Etat pour qu'on sache ce que l'Etat nous doit. Et ce, pour que nous sachions au moins combien l'Etat doit à chacun de nous pour qu'on puisse aller maintenant vers nos banques négocier des financements pour entamer la campagne», a indiqué El Hadj Tambédou, président des Ops. Et de poursuivre : «Depuis l'année dernière, les huiliers nous doivent 1,4 milliard, et l'Etat aussi nous doit 4 milliards car nous lui avons donné des semences en 2009. Et pour les semences de 2010 que nous avons données à l'Etat depuis juin, l'Etat avait dit que notre prix était cher. Mais jusqu'à présent, il ne nous a pas facturé un prix».
Une raison suffisante pour que les Ops, qui ne peuvent bénéficier de financement auprès de leurs banques du fait de leurs endettement, décident de ne pas démarrer la campagne de commercialisation à la date du 15 décembre fixée par l’Etat. «On veut d'abord discuter avec l'Etat, que nous sachions au moins combien l'Etat doit à chacun pour qu'on puisse aller maintenant vers nos banques négocier des financements pour entamer la campagne. Sans cela, on risque d'avoir des problèmes avec les agriculteurs. Sans ces factures, il nous sera difficile de trouver des financements», explique M. Tambédou qui poursuit : «Si nous présentons des factures aux banques, elles sauront que c'est l'Etat qui nous doit et que tôt ou tard elles auront leur argent». Mais, le président des opérateurs privés stockeurs déplore le fait que l'Etat ne soit toujours pas prêt à discuter avec eux. Il estime que ce dernier est beaucoup plus préoccupé par le Festival mondial des arts nègres que par la campagne agricole.
La psychose des bons impayés et du fiasco de la campagne hante les producteurs
Du côté des représentants des agriculteurs, le boycott programmé par les opérateurs privés stockeurs (Ops) inquiète sérieusement. Pour le leader de Forces paysannes, Aliou Dia, le fond du problème, c’est qu’«aujourd'hui, le ministère de l'Agriculture ne s'entend pas avec les opérateurs privés». Et la situation actuelle des Ops, qui sont endettés, fait craindre la situation des bons impayés. «Avec ces dettes, si ces industriels après facturation leur virent l'argent au niveau de la banque, cet argent risque d'être absorbé par leurs dettes et cela peut engendrer des bons impayés», prévient le député. Mais le dialogue reste la seule issue, à l'en croire. «Tout est question de dialogue et de négociation. Les autorités qui gèrent l'agriculture peuvent organiser un débat entre les huiliers, les banquiers et les Ops pour qu'on tienne compte de ce fait», dit M Dia.
Par contre, Moussa Cissé, Secrétaire général du Syndicat national des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs (Synaep Jappandoo), désapprouve le motif servi par les Ops pour ne pas se lancer dans la campagne de commercialisation arachidière. «Certains opérateurs disent qu'ils ne peuvent pas commencer à acheter les graines tant qu'ils ne sont pas payés. Cela concerne surtout les opérateurs semenciers. Mais, d'autant plus qu'on nous a annoncé que des fonds ont été débloqués pour permettre à la Suneor de faire face à certains engagements vis-à-vis de certains opérateurs, nous pensons que cela est fait et il n'y a pas de raison pour que l'on n'aille pas très rapidement vers le début de la commercialisation», estime M. Cissé. Il explique que «c'est des opérateurs qui doivent à des banques et ces banques ne peuvent pas reconduire les financements tant qu'ils ne sont pas remboursés».
Par ailleurs, le Secrétaire général du syndicat Jappandoo déplore aussi l'achat par certains opérateurs privés à des prix inférieurs à ceux fixés par l'Etat. «Ce que je déplore, c'est le fait que certains opérateurs soient en train d'acheter l'arachide à un prix en deçà du prix officiellement arrêté. Et c'est pratiquement dans beaucoup de localités. Cela est extrêmement grave parce que c'est profiter de la situation de faiblesse des producteurs que de venir leur proposer des prix vils entre 100 et 125 francs alors que le prix fixé était de 165 francs Cfa», explique Moussa Cissé qui poursuit : «Nous allons lutter pour que cela cesse. Ce sont des choses que l'Etat doit dénoncer en même temps que nous».
Youssouf SANE (Stagiaire) le populaire
«Nous avons dit à l'Etat que nous ne pouvons pas démarrer la campagne au 15 décembre. On attend jusqu'au 22 décembre pour discuter avant avec l'Etat pour qu'on sache ce que l'Etat nous doit. Et ce, pour que nous sachions au moins combien l'Etat doit à chacun de nous pour qu'on puisse aller maintenant vers nos banques négocier des financements pour entamer la campagne», a indiqué El Hadj Tambédou, président des Ops. Et de poursuivre : «Depuis l'année dernière, les huiliers nous doivent 1,4 milliard, et l'Etat aussi nous doit 4 milliards car nous lui avons donné des semences en 2009. Et pour les semences de 2010 que nous avons données à l'Etat depuis juin, l'Etat avait dit que notre prix était cher. Mais jusqu'à présent, il ne nous a pas facturé un prix».
Une raison suffisante pour que les Ops, qui ne peuvent bénéficier de financement auprès de leurs banques du fait de leurs endettement, décident de ne pas démarrer la campagne de commercialisation à la date du 15 décembre fixée par l’Etat. «On veut d'abord discuter avec l'Etat, que nous sachions au moins combien l'Etat doit à chacun pour qu'on puisse aller maintenant vers nos banques négocier des financements pour entamer la campagne. Sans cela, on risque d'avoir des problèmes avec les agriculteurs. Sans ces factures, il nous sera difficile de trouver des financements», explique M. Tambédou qui poursuit : «Si nous présentons des factures aux banques, elles sauront que c'est l'Etat qui nous doit et que tôt ou tard elles auront leur argent». Mais, le président des opérateurs privés stockeurs déplore le fait que l'Etat ne soit toujours pas prêt à discuter avec eux. Il estime que ce dernier est beaucoup plus préoccupé par le Festival mondial des arts nègres que par la campagne agricole.
La psychose des bons impayés et du fiasco de la campagne hante les producteurs
Du côté des représentants des agriculteurs, le boycott programmé par les opérateurs privés stockeurs (Ops) inquiète sérieusement. Pour le leader de Forces paysannes, Aliou Dia, le fond du problème, c’est qu’«aujourd'hui, le ministère de l'Agriculture ne s'entend pas avec les opérateurs privés». Et la situation actuelle des Ops, qui sont endettés, fait craindre la situation des bons impayés. «Avec ces dettes, si ces industriels après facturation leur virent l'argent au niveau de la banque, cet argent risque d'être absorbé par leurs dettes et cela peut engendrer des bons impayés», prévient le député. Mais le dialogue reste la seule issue, à l'en croire. «Tout est question de dialogue et de négociation. Les autorités qui gèrent l'agriculture peuvent organiser un débat entre les huiliers, les banquiers et les Ops pour qu'on tienne compte de ce fait», dit M Dia.
Par contre, Moussa Cissé, Secrétaire général du Syndicat national des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs (Synaep Jappandoo), désapprouve le motif servi par les Ops pour ne pas se lancer dans la campagne de commercialisation arachidière. «Certains opérateurs disent qu'ils ne peuvent pas commencer à acheter les graines tant qu'ils ne sont pas payés. Cela concerne surtout les opérateurs semenciers. Mais, d'autant plus qu'on nous a annoncé que des fonds ont été débloqués pour permettre à la Suneor de faire face à certains engagements vis-à-vis de certains opérateurs, nous pensons que cela est fait et il n'y a pas de raison pour que l'on n'aille pas très rapidement vers le début de la commercialisation», estime M. Cissé. Il explique que «c'est des opérateurs qui doivent à des banques et ces banques ne peuvent pas reconduire les financements tant qu'ils ne sont pas remboursés».
Par ailleurs, le Secrétaire général du syndicat Jappandoo déplore aussi l'achat par certains opérateurs privés à des prix inférieurs à ceux fixés par l'Etat. «Ce que je déplore, c'est le fait que certains opérateurs soient en train d'acheter l'arachide à un prix en deçà du prix officiellement arrêté. Et c'est pratiquement dans beaucoup de localités. Cela est extrêmement grave parce que c'est profiter de la situation de faiblesse des producteurs que de venir leur proposer des prix vils entre 100 et 125 francs alors que le prix fixé était de 165 francs Cfa», explique Moussa Cissé qui poursuit : «Nous allons lutter pour que cela cesse. Ce sont des choses que l'Etat doit dénoncer en même temps que nous».
Youssouf SANE (Stagiaire) le populaire