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CONGRÈS HOULEUX DU PARLEMENT MOUSTAPHA CISSE LÔ : ' LE SÉNÉGAL EST ENTRÉ DANS UNE MONARCHIE '

Malgré les mises en garde du chef de l’État Me Abdoulaye Wade contre d’éventuels actes de rébellion des députés libéraux, Moustapha Cissé Lô a claqué hier la porte du congrès du Parlement pour dénoncer ce qu’il appelle « une monarchie politique ». Les députés Mbaye Ndiaye et Aliou Dia ont également quitté la salle pour montrer leur désaccord par rapport à la procédure adoptée pour la tenue de ce congrès.


Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Juillet 2008 à 16:22 | | 0 commentaire(s)|

CONGRÈS HOULEUX DU PARLEMENT MOUSTAPHA CISSE LÔ : ' LE SÉNÉGAL EST ENTRÉ DANS UNE MONARCHIE '
«Quels sont ceux qui sont contre l’adoption du projet de règlement intérieur ? », lance le Doyen Datt assurant la présidence avant l’ouverture des travaux. Assis au fond de la salle, le député Moustapha Cissé Lô s’arrache de son siège comme quelqu’un qu’on vient de poignarder au dos. Il se lève, les deux mains en l’air et fait signe à la salle qu’il est contre l’adoption du projet de règlement intérieur. Tous les regards sont tournés vers lui. D’un pas lent mais sûr, il quitte la salle. Une meute de journalistes le suit. Dans le hall, un groupe de jeunes dont certains portaient des brassards l’accueillent avec des applaudissements. Visiblement très affecté par ce qu’il vient de vivre dans le palais des congrès, Moustapha Cissé Lô lâche : « Nous sommes dans une monarchie politique ». À en croire le député libéral rebelle, le Parlement est téléguidé par le pouvoir exécutif. Il dit avoir peur pour son pays et appelle la jeunesse du Sénégal à se lever pour défendre la démocratie. Pour Moustapha Cissé Lô, les députés sont élus par le peuple. Et ils devraient voter des lois pour aider le chef de l’État dans la mise en application de sa politique. « Le Sénégal traverse une crise grave. Et pour sortir le pays de cette situation, il faut approfondir la démocratie, gage de tout développement », ajoute-t-il. Le député libéral dit qu’il ne peut pas cautionner le fait qu’on veuille soumettre aux députés un projet de règlement intérieur arrêté à leur insu. Pour Moustapha Cissé Lô, les Sénégalais n’ont plus besoin de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il demande au président de la République de rendre la monnaie au peuple et dissoudre le Parlement. Très amer, le député libéral menace de porter plainte.

Mbaye Ndiaye et Aliou Dia : « République à genoux, démocratie à terre »

Pour sa part le président du groupe parlementaire « Démocratie et Progrès », Aliou Dia, a indiqué qu’ils sont déçus. Ils étaient venus pour voir les procédures qui seront appliquées. Mais ce qu’ils ont vu n’honore pas le Sénégal, selon leurs propres termes. Avec un règlement intérieur produit par l’Exécutif, il y a une mainmise de Me Abdoulaye Wade sur le Parlement. « Il fait ce qu’il veut. Il régente tout », lance-t-il. C’est pourquoi son groupe parlementaire rejette ces « feuilles de chou ». « Ce qui s’est passé ce matin (Ndlr : hier) est décevant. La République est à terre, la démocratie est à genoux », tonne-t-il. Moustapha Cissé Lô n’est pas le seul à avoir quitté la salle. Le député libéral Mbaye Ndiaye a également refusé de voter le projet de règlement intérieur proposé aux députés et sénateurs. Mbaye Ndiaye affirme avoir refusé de voter par principe. Il estime que l’Assemblée nationale est composée d’hommes et de femmes libres et d’égale dignité. Et que le projet de règlement intérieur viole les textes. Le député libéral a indiqué qu’il est contre le principe du fait accompli et la politique de la bouche cousue. Parce que, visiblement, on lui a refusé la parole.



Auteur: HAROUNA FALL



Niang Pape Alé