Les usagers de l’autoroute et de l’Avenue Malick Sy ont souffert, hier, entre dix et onze heures à cause des embouteillages monstres notés sur ces deux axes routiers. Pourtant, il n’y avait point d’accidents ou de camions mal garés sur la route. Ce sont les partisans du désormais ex-Directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec), Amadou Kane Diallo, qui avaient envahi la chaussée. Des femmes, pour la plupart, elles se sont défoulées sur l’avenue Malick Sy, juste en face des locaux du Cosec où se tenait la passation de service entre M. Diallo et son remplaçant, Abdoulaye Diop. Les klaxons des véhicules tenaillés dans les bouchons ne poussent pas la horde de militants à la réflexion. Ils crient et scandent des slogans favorables à leur leader. Non sans déplorer, par des mots durs, la défenestration de leur mentor.
La forte chaleur qui enveloppe la ville n’altère en rien l’ardeur des militants déterminés à se faire entendre. Les embouteillages s’intensifient et quelques responsables tentent de maîtriser la foule visiblement excitée. Sous le regard des passants et de quelques employés du Cosec massés devant le portail de la société. Et les commentaires d’aller bon train : «Ils en font trop», «Chaque responsable doit s’attendre à être débarqué, ce n’est pas la fin du monde.» Ainsi, rouspète-t-on. Et d’autres de sympathiser en regrettant le départ de Kane Diallo. L’ambiance monte d’un cran quand un homme sort son «xalam» (guitare traditionnelle) pour jouer quelques notes. Les chants l’accompagnent et les applaudissements de fuser de toutes parts. Le Show du Cosec s’anime.
Au premier étage du Centre Trainmar où doit se tenir la cérémonie protocolaire de la passation de service, l’attente devient longue. Les plaintes se multiplient dans une salle très exigüe pour contenir les centaines de personnes présentes. L’annonce de l’arrivée des autorités installe un désordre total dans la salle et dans le couloir. Bousculade, cris et chahuts rythment l’ambiance. La silhouette du nouveau Dg, Abdoulaye Diop, apparaît en premier, au milieu de ses proches. Emmitouflé dans un grand boubou blanc trois pièces, il est encadré jusqu’à la table. Et l’arrivée de Kane Diallo d’installer une atmosphère indescriptible. Accompagné de plus d’une dizaine de gros bras dégoulinant de sueur, il lève le bras en signe de victoire. La salle exulte. Ses hommes bousculent tout sur leur passage. Les chaises volent, les invités dérangés. Les coups de force sont accompagnés de propos déplacés. Parfois même des injures. La salle est indisposée. Il a fallu l’intervention de Kane Diallo, obligé de se tenir debout sur la table de réception, pour appeler ses inconditionnels au calme. En vain. Le public s’indigne et la cérémonie de commencer. Dans la pagaille.
ENCADRE
Le bilan de Kane Diallo et la «proposition originale» de Abdoulaye Diop
Après six ans passés à la tête du Cosec, Amadou Kane Diallo a tiré un «bilan positif» de sa gestion avec «des réalisations, des actions sociales et la diversification des activités». Il se gausse du doublement du chiffre d’affaires de la société qui est «passé de 2,6 à 5,9 milliards de FCfa entre 2000 et 2009». Le Dg sortant cite, sur sa liste de réalisations, la réhabilitation des lignes maritimes, la création de la Somat et de Cosama, ainsi que la construction de la gare maritime de Ziguinchor. Sans compter le pilotage du projet d’acquisition des 4 bateaux-taxis, le financement du balisage Samba Laobé Fall à hauteur de plus d’un milliard et la construction de la gare maritime et du quai d’embarquement de Rufisque.
Ces acquis énumérés par M. Diallo seront «renforcés», promet Abdoulaye Diop. Il fait «une proposition assez originale» du management du Cosec. Après avoir remercié le chef de l’Etat d’avoir fait confiance à un produit du privé, il propose «une société accès vers le profit, mais généreuse» ; «dure au travail, mais sociale» ; «internationale, mais avec des racines fortes» ; «audacieuse, mais prudente». De même, il jure de faire de son mieux pour «faire progresser le Cosec».
NDIAGA NDIAYE
Source L'Observateur
La forte chaleur qui enveloppe la ville n’altère en rien l’ardeur des militants déterminés à se faire entendre. Les embouteillages s’intensifient et quelques responsables tentent de maîtriser la foule visiblement excitée. Sous le regard des passants et de quelques employés du Cosec massés devant le portail de la société. Et les commentaires d’aller bon train : «Ils en font trop», «Chaque responsable doit s’attendre à être débarqué, ce n’est pas la fin du monde.» Ainsi, rouspète-t-on. Et d’autres de sympathiser en regrettant le départ de Kane Diallo. L’ambiance monte d’un cran quand un homme sort son «xalam» (guitare traditionnelle) pour jouer quelques notes. Les chants l’accompagnent et les applaudissements de fuser de toutes parts. Le Show du Cosec s’anime.
Au premier étage du Centre Trainmar où doit se tenir la cérémonie protocolaire de la passation de service, l’attente devient longue. Les plaintes se multiplient dans une salle très exigüe pour contenir les centaines de personnes présentes. L’annonce de l’arrivée des autorités installe un désordre total dans la salle et dans le couloir. Bousculade, cris et chahuts rythment l’ambiance. La silhouette du nouveau Dg, Abdoulaye Diop, apparaît en premier, au milieu de ses proches. Emmitouflé dans un grand boubou blanc trois pièces, il est encadré jusqu’à la table. Et l’arrivée de Kane Diallo d’installer une atmosphère indescriptible. Accompagné de plus d’une dizaine de gros bras dégoulinant de sueur, il lève le bras en signe de victoire. La salle exulte. Ses hommes bousculent tout sur leur passage. Les chaises volent, les invités dérangés. Les coups de force sont accompagnés de propos déplacés. Parfois même des injures. La salle est indisposée. Il a fallu l’intervention de Kane Diallo, obligé de se tenir debout sur la table de réception, pour appeler ses inconditionnels au calme. En vain. Le public s’indigne et la cérémonie de commencer. Dans la pagaille.
ENCADRE
Le bilan de Kane Diallo et la «proposition originale» de Abdoulaye Diop
Après six ans passés à la tête du Cosec, Amadou Kane Diallo a tiré un «bilan positif» de sa gestion avec «des réalisations, des actions sociales et la diversification des activités». Il se gausse du doublement du chiffre d’affaires de la société qui est «passé de 2,6 à 5,9 milliards de FCfa entre 2000 et 2009». Le Dg sortant cite, sur sa liste de réalisations, la réhabilitation des lignes maritimes, la création de la Somat et de Cosama, ainsi que la construction de la gare maritime de Ziguinchor. Sans compter le pilotage du projet d’acquisition des 4 bateaux-taxis, le financement du balisage Samba Laobé Fall à hauteur de plus d’un milliard et la construction de la gare maritime et du quai d’embarquement de Rufisque.
Ces acquis énumérés par M. Diallo seront «renforcés», promet Abdoulaye Diop. Il fait «une proposition assez originale» du management du Cosec. Après avoir remercié le chef de l’Etat d’avoir fait confiance à un produit du privé, il propose «une société accès vers le profit, mais généreuse» ; «dure au travail, mais sociale» ; «internationale, mais avec des racines fortes» ; «audacieuse, mais prudente». De même, il jure de faire de son mieux pour «faire progresser le Cosec».
NDIAGA NDIAYE
Source L'Observateur