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COVID-19 / Aide alimentaire: Chiffres contre chiffres, les cadres du Pastef « recadrent » Mansour Faye et exigent des « comptes réels »

A la place d’une présentation d’un bilan sur l’aide alimentaire, nous avons assisté, ce mardi 21 juillet 2020, à une véritable opération maladroite de maquillage des chiffres, dont les réalités sont volontairement glissées sous le manteau sombre des commandes publiques.


Rédigé par leral.net le Lundi 27 Juillet 2020 à 12:09 | | 0 commentaire(s)|

COVID-19 / Aide alimentaire: Chiffres contre chiffres, les cadres du Pastef « recadrent » Mansour Faye et exigent des « comptes réels »
Lors d’une première tentative de justification des ténébreuses conditions d’attribution des marchés du riz et du transport, le faux dauphin s’est lamentablement noyé dans sa propre sueur froide. Revoilà le beau-frère de Macky Sall qui cherche pitoyablement une bouée de sauvetage, à travers un bilan scabreux qui l’enlise davantage. Aucune urgence ne pourrait soustraire des devoirs et exigences de transparence dans la gestion des deniers publics.

Malheureusement, ceux qui nous gouvernent ont fini de rayer la notion de bonne gouvernance de leur lexique. Pour preuve, les sorties des rapports de tous les corps de contrôle sont bloquées au rythme des agendas électoraux du parti au pouvoir, sans qu’aucune suite ne leur soit réservée.

En présentant leur vrai faux bilan sur la gestion de l’aide alimentaire destinée aux ménages vulnérables dans le contexte de la COVID-19, Monsieur Mansour Faye et son équipe sont lourdement tombés dans le mélange glissant de l’huile et des pâtes alimentaires. Ils donnent un montant de 57 289 289 292 FCfa payé pour l’achat des denrées alimentaires pour 1 100 000 ménages (588 045 RNU, 411 955 ciblages communautaires et 100 000 pour les groupes spécifiques), à raison 66 000 FCfa le kit par ménage.

Faites le calcul vous-mêmes, cela équivaut à 72 600 000 000 FCfa, sans compter le transport qui avoisinerait 2 000 000 000 FCfa d’après le DAGE du Ministère du Développement communautaire, plus les paiements pour les 5000 vérificateurs à raison de 70 000 FCfa chacun et autres frais de stockage, de sécurité, de communications et impressions etc. Alors, comment osent-t-ils parler de performance voire d’économie sur un budget de 69 000 000 000 FCfa ?

Le Ministre et les agents de son département ont indiqué avoir dépensé, à l’issue de la période de distribution de 3 mois, 60 709 694 520 FCfa, soit un excèdent de 8 290 305 480 FCfa. Ce lugubre bilan ne fait que réconforter les Sénégalais dans leurs suspicions quant à la gestion peu orthodoxe de l’aide alimentaire. Les alertes du président Ousmane Sonko contre pareille situation dès le début, à sa sortie des fameuses audiences de saupoudrage du Président Macky Sall, n’auront finalement servi à rien.

En voulant tromper les Sénégalais dans une opération de prétendue transparence après des forfaits sur les commandes, le Ministre et son équipe ont mis à nu l’incohérente de leurs chiffres. Les attributions de commandes pour le 1 000 000 de ménages représentent 54 530 712 000 FCfa, avec le rajout des 100 000 ménages, les denrées alimentaires ont coûté au total 57 289 289 292 FCfa. Autrement dit, les 100 000 kits alimentaires supplémentaires ont représenté 2 758 577 292 FCfa, soit moins de 30 000 FCfa le prix du kit.

Au final, quel a été le coût d’un kit alimentaire supporté par le contribuable sénégalais ? La réalité des faits est si têtue, si indélébile qu’aucune manipulation ne pourrait effacer, y compris un lavage par des torrents de sueur. Nous pouvons noter d’autres incohérences.

En effet, dans le rapport de présentation général de l’ordonnance modifiant la loi 2019-17 du 20 décembre 2019 présenté par le Ministre Abdoulaye Daouda Diallo en juin 2020, les moyens et voies de la résilience sont présentés par le Ministère. Les ressources mobilisées sont de 1 002 000 000 000 FCfa (contributions volontaires 20 000 000 000 FCfa, recadrage budgétaire 119 000 000 000 FCfa, prêts programmes 623 000 000 000 FCfa, dons budgétaire 240 000 000 000 FCfa) et les dépenses pour la résilience sont de 114 300 000 000 FCfa (santé 78 700 000 000 FCfa, social et diaspora 103 000 000 000 FCfa, stabilité macroéconomique 755 000 000 000 FCfa, sécurisation de l’approvisionnement 77 600 000 000 FCfa). Ainsi, le programme de résilience économique et social présente un déficit de 12 300 000 000 FCfa.

Cette situation permet au Sénégalais de noter une incohérence au niveau des soldes des deux ministères. Un minimum de respect vis-à-vis des Sénégalais devrait pousser vos collaborateurs à jeter un coup d’œil sur le PRES. Cette tartufferie d’excédent de 8 290 305 480 FCfa ne pourra jamais redorer le blason d’un incompétent. Ce déficit du PRES est confirmé par le Dr. Bousso, qui dénonce le manque de moyens dans la riposte contre la Covid-19. Dans le journal "Kritik" du samedi 25 juillet, Dr. Bousso nous dit : « il y a vraiment urgence à pouvoir disposer de fonds ». Quel est le mérite de Mansour Faye pour occuper un Ministère qui gère 253 590 705 497 FCfa du budget national, si ce n’est le fait d’être le beau-frère du président de la République.

En situation d’urgence, beaucoup de ménages ont attendu trois longs mois avant de recevoir leur kit alimentaire. Alors qu’un simple transfert d’agent aurait été plus efficace et moins coûteux, mais des férus de commissions à coup de milliards ne feraient jamais un choix pareil.

Nous exigeons les comptes réels à la place des chiffres préfabriqués pour tenter de redorer une image terriblement froissée par les conditions d’achat et du transport de l’aide alimentaire, suffisamment douteuses.

Comme le scandale du riz ne suffisait pas, on y rajoute « des légumes frais de la DER ». Depuis quand cette structure est devenue une productrice d’oignons et de pommes de terre pour recevoir une commande juteuse d’une valeur de 1 000 000 000 FCfa et à qui elle est destinée ? Est-ce que Mansour Faye prépare une opération de Tabaski ? La bonne gouvernance est une exigence fondamentale du peuple sénégalais.

C’est pourquoi, à travers son programme politique, PASTEF entend « instaurer le culte de la transparence et de la reddition des comptes ». A ce titre, la redevabilité restera notre principe phare de référence sur lequel aucune concession n’est possible.






Mouvement National des Cadres de PASTEF