De notre correspondant à Londres
Dure rentrée pour David Cameron. L'euphorie de la trêve olympique retombée, le premier ministre se retrouve la cible d'une contestation croissante de son leadership au sein de son propre parti. Il fait face à une campagne de certains députés conservateurs visant à le renverser. Selon un élu tory anonyme, 14 députés ont écrit une lettre au président du «Comité de 1922», le groupe qui les représente à Westminster, pour demander sa démission - et «une quinzaine de plus seraient prêts à le faire». Selon les règles de fonctionnement du parti, une minorité de 15 % de ses élus, soit 46 députés, peut obtenir la mise au vote d'une motion de défiance. On n'en est pas là mais la révolte gronde.
L'effet du remaniement ministériel il y a deux semaines visant à repositionner le gouvernement plus à droite a fait long feu. Et provoqué des mécontentements: certains ministres remerciés ont joint le rang des frondeurs. L'ancien ministre de la Défense Liam Fox, qui avait dû démissionner l'an dernier après un scandale, a créé avec un autre rival de Cameron, David Davis, le groupe Conservative Voice qui vise à promouvoir un autre conservatisme.
Trop de concessions à ses alliés centristes libéraux-démocrates
Il y a aussi l'ombre de Boris Johnson. Le maire de Londres, auréolé par le succès des JO, atteint des records de popularité. Seul hic, il n'est pas député. Selon une rumeur de Westminster, il aurait pourtant passé un pacte avec le député conservateur Zac Goldsmith, qui lui aurait offert de démissionner de sa circonscription de l'ouest de Londres pour permettre au maire de se faire élire à sa place dans une élection partielle, puis de tenter de piquer la place de Cameron.
Les insurgés reprochent au premier ministre d'accorder trop de concessions à ses alliés centristes libéraux-démocrates au sein de la coalition gouvernementale et de manquer de fermeté face à l'Europe. Ils ont réussi à faire capoter le projet de réforme de la Chambre des lords au début de l'été et menacent d'en faire autant pour le mariage gay.
«Le premier ministre doit beaucoup plus écouter ses troupes»
Ils s'inquiètent par ailleurs de voir le parti plonger dans les sondages, distancé de dix à quinze points par l'opposition travailliste. Des conservateurs auraient adressé à Cameron un ultimatum jusqu'en mai pour redresser la situation. «Un nombre croissant de députés conservateurs sont frustrés par la politique de la coalition, reconnaît Mark Pritchard, député tory. Il y a sans doute 14 lettres, mais je ne pense pas qu'il y ait un réel désir d'un changement de leadership. Je pense que David Cameron nous mènera jusqu'aux prochaines élections et que ces complots vont échouer. Cela dit, pour maintenir la discipline du parti, le premier ministre doit beaucoup plus écouter ses troupes qui décident in fine de son sort à la tête du parti.»
Par Florentin Collomp
Dure rentrée pour David Cameron. L'euphorie de la trêve olympique retombée, le premier ministre se retrouve la cible d'une contestation croissante de son leadership au sein de son propre parti. Il fait face à une campagne de certains députés conservateurs visant à le renverser. Selon un élu tory anonyme, 14 députés ont écrit une lettre au président du «Comité de 1922», le groupe qui les représente à Westminster, pour demander sa démission - et «une quinzaine de plus seraient prêts à le faire». Selon les règles de fonctionnement du parti, une minorité de 15 % de ses élus, soit 46 députés, peut obtenir la mise au vote d'une motion de défiance. On n'en est pas là mais la révolte gronde.
L'effet du remaniement ministériel il y a deux semaines visant à repositionner le gouvernement plus à droite a fait long feu. Et provoqué des mécontentements: certains ministres remerciés ont joint le rang des frondeurs. L'ancien ministre de la Défense Liam Fox, qui avait dû démissionner l'an dernier après un scandale, a créé avec un autre rival de Cameron, David Davis, le groupe Conservative Voice qui vise à promouvoir un autre conservatisme.
Trop de concessions à ses alliés centristes libéraux-démocrates
Il y a aussi l'ombre de Boris Johnson. Le maire de Londres, auréolé par le succès des JO, atteint des records de popularité. Seul hic, il n'est pas député. Selon une rumeur de Westminster, il aurait pourtant passé un pacte avec le député conservateur Zac Goldsmith, qui lui aurait offert de démissionner de sa circonscription de l'ouest de Londres pour permettre au maire de se faire élire à sa place dans une élection partielle, puis de tenter de piquer la place de Cameron.
Les insurgés reprochent au premier ministre d'accorder trop de concessions à ses alliés centristes libéraux-démocrates au sein de la coalition gouvernementale et de manquer de fermeté face à l'Europe. Ils ont réussi à faire capoter le projet de réforme de la Chambre des lords au début de l'été et menacent d'en faire autant pour le mariage gay.
«Le premier ministre doit beaucoup plus écouter ses troupes»
Ils s'inquiètent par ailleurs de voir le parti plonger dans les sondages, distancé de dix à quinze points par l'opposition travailliste. Des conservateurs auraient adressé à Cameron un ultimatum jusqu'en mai pour redresser la situation. «Un nombre croissant de députés conservateurs sont frustrés par la politique de la coalition, reconnaît Mark Pritchard, député tory. Il y a sans doute 14 lettres, mais je ne pense pas qu'il y ait un réel désir d'un changement de leadership. Je pense que David Cameron nous mènera jusqu'aux prochaines élections et que ces complots vont échouer. Cela dit, pour maintenir la discipline du parti, le premier ministre doit beaucoup plus écouter ses troupes qui décident in fine de son sort à la tête du parti.»
Par Florentin Collomp