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Cameron ne parvient pas à faire fléchir Poutine

Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Août 2012 à 11:24 | | 0 commentaire(s)|

Vladimir Poutine était jeudi à Londres. Il ne s'était pas rendu en Grande-Bretagne depuis sept ans. Les relations entre les deux pays sont particulièrement tendues depuis l'empoisonnement d'un ex-espion russe en 2006.


Cameron ne parvient pas à faire fléchir Poutine
Correspondant à Londres

La diplomatie du tatami a-t-elle plus de chances de porter ses fruits que les relations internationales traditionnelles? Parmi ses invités «olympiques», le premier ministre David Cameron avait laissé entendre que Vladimir Poutine était le plus important à ses yeux.

Le président russe, ceinture noire de judo, a assisté à un combat à côté de son hôte. Et si l'on a pu constater de timides avancées, il reste «des divergences quant aux positions que nous avons prises sur le conflit syrien», n'a pas caché Cameron à l'issue d'un entretien en tête à tête. Une position commune minimale s'est dégagée: «Nous voulons tous deux l'arrêt du conflit et une Syrie stable», a poursuivi le chef du gouvernement britannique.

Le chef de l'État russe a l'a confirmé: «Il existe des domaines où nous voyons la situation du même œil, et nous avons convenu de continuer à œuvrer pour parvenir à une solution viable.»

Mais tant que Moscou continue de bloquer à l'ONU les résolutions visant à accentuer la pression sur Assad, les avancées risquent de se faire attendre. Après le G20 au Mexique en juin, Cameron avait cru savoir que Poutine était prêt à ne plus soutenir le maintien d'Assad au pouvoir. Mais un porte-parole du Kremlin l'a douché en affirmant mercredi: «Nous dirons qu'il s'agit d'une erreur de traduction.»

Une sorte de guerre froide
Poutine avait tenu à marquer sa distance en envoyant son premier ministre, Dmitri Medvedev, à Londres pour la cérémonie d'ouverture des Jeux et en ne venant lui-même que près d'une semaine plus tard. Il n'empêche, la visite était d'importance: Poutine n'avait pas mis les pieds en Grande-Bretagne depuis sept ans et dans la capitale depuis neuf ans. Entre Londres et Moscou, une sorte de guerre froide envenime les relations depuis des années.

L'empoisonnement en 2006 de l'ex-espion russe Alexandre Lit­vinenko, réfugié à Londres, avait mis le feu aux poudres. Depuis, la capitale britannique est devenue la terre d'asile des opposants au régime de Poutine. La Grande-Bretagne a souvent soulevé la cause des droits de l'homme en Russie. Deux anciens chefs de la diplomatie britannique, David Miliband et Malcolm Rifkind, ont publié mercredi une lettre ouverte réclamant la libération des «prisonniers politiques» en Russie, dont les membres du groupe punk Pussy Riot et Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné depuis 1984.

Parmi les sujets qui fâchent figure aussi le projet de gazoduc du Nord Stream, dont le géant britannique BP s'était retiré en raison de tensions avec ses partenaires russes. David Cameron a assuré faire une priorité de la conclusion de contrats avec les Russes. Rien ne montre que l'ambiance de jeudi y ait été propice. Les deux dirigeants ont voyagé dans des voitures séparées entre Downing Street et le site olympique de judo.



Par Florentin Collomp