Les mots «Europe» et «référendum» peuvent aller ensemble, affirme désormais David Cameron. C'est une bombe toutefois à moitié amorcée qu'a lâchée le premier ministre britannique. Certes, il juge possible de consulter les électeurs sur un changement des relations entre l'UE et la Grande-Bretagne, mais sans donner ni de date, ni d'intitulé de la question.
«Je ne suis pas d'accord avec ceux qui pensent que nous devrions partir et qui réclament pour le plus tôt possible un référendum proposant simplement de rester ou de partir (de l'UE). Partir ne serait pas dans notre meilleur intérêt»,a déclaré le premier ministre. Le conservateur estime dans une tribune du Sunday Telegraphque l'Union européenne présente des avantages: le principal étant le marché unique, mais aussi la possibilité de «maximiser» l'influence de la Grande-Bretagne dans le monde.
Cameron comprend cependant les déçus de l'Europe: «Les Britanniques ne sont pas contents avec ce qu'ils ont et moi non plus. Pour ceux qui sont en dehors de la zone euro, il y a trop de coûts, trop de bureaucratie, trop de confusions avec ce qui appartient aux nations ou aux individus. Tout ce qui relève des affaires sociales, du temps de travail ou des affaires intérieures, devrait, à mon avis, être retiré» des compétences communautaires.
«Sortir des choses que nous n'aimons pas»
Pour le premier ministre, les Britanniques sont comme lui, ils ne veulent pas d'une question simpliste - «in or out» - mais souhaitent un changement des relations. Or, il est inutile de les consulter tant que l'Europe est en train de régler ses problèmes, donc en pleine évolution. Cameron appelle les plus eurosceptiques à lui faire confiance: «Nous avons montré que nous pouvions non seulement rester en dehors de l'intégration, mais aussi sortir des choses comme les plans de sauvetage que nous n'aimons pas. Vendredi dernier, nous avons fait en sorte de ne pas être concernés par une union bancaire européenne.»
Le leader des conservateurs fait ainsi un pas à droite. Cent députés conservateurs ont envoyé une lettre à Downing Street la semaine dernière lui demandant de s'engager sur un référendum européen après l'élection de 2015.
La réponse assez floue de David Cameron n'a pas fait l'unanimité. Certains comprennent sa patience, comme l'ancien ministre de la Défense, Liam Fox, pour qui «la vie en dehors de l'Europe n'est pas terrifiante», mais le moment pas encore venu de se prononcer. En revanche, l'eurosceptique Mark Pritchard n'est pas convaincu par le discours: «Encore une fois, quand on parle de l'Europe, c'est “demain”. Mais demain ne vient jamais. Le premier ministre devrait recevoir la médaille d'or de la débinade.»
Du côté des alliés libéraux-démocrates du premier ministre, beaucoup plus favorables à l'UE, la réaction est blasée. Chucka Umunna, un porte-parole, relève que «d'un côté, le premier ministre nous dit qu'il est un eurosceptique pragmatique et qu'il ne faut pas de référendum maintenant. De l'autre, il jette des gros morceaux de viande à l'aile droite mécontente de son parti. Ce qu'il nous faut, c'est un premier ministre qui prenne les bonnes décisions pour ce pays».
Par Rose Claverie
«Je ne suis pas d'accord avec ceux qui pensent que nous devrions partir et qui réclament pour le plus tôt possible un référendum proposant simplement de rester ou de partir (de l'UE). Partir ne serait pas dans notre meilleur intérêt»,a déclaré le premier ministre. Le conservateur estime dans une tribune du Sunday Telegraphque l'Union européenne présente des avantages: le principal étant le marché unique, mais aussi la possibilité de «maximiser» l'influence de la Grande-Bretagne dans le monde.
Cameron comprend cependant les déçus de l'Europe: «Les Britanniques ne sont pas contents avec ce qu'ils ont et moi non plus. Pour ceux qui sont en dehors de la zone euro, il y a trop de coûts, trop de bureaucratie, trop de confusions avec ce qui appartient aux nations ou aux individus. Tout ce qui relève des affaires sociales, du temps de travail ou des affaires intérieures, devrait, à mon avis, être retiré» des compétences communautaires.
«Sortir des choses que nous n'aimons pas»
Pour le premier ministre, les Britanniques sont comme lui, ils ne veulent pas d'une question simpliste - «in or out» - mais souhaitent un changement des relations. Or, il est inutile de les consulter tant que l'Europe est en train de régler ses problèmes, donc en pleine évolution. Cameron appelle les plus eurosceptiques à lui faire confiance: «Nous avons montré que nous pouvions non seulement rester en dehors de l'intégration, mais aussi sortir des choses comme les plans de sauvetage que nous n'aimons pas. Vendredi dernier, nous avons fait en sorte de ne pas être concernés par une union bancaire européenne.»
Le leader des conservateurs fait ainsi un pas à droite. Cent députés conservateurs ont envoyé une lettre à Downing Street la semaine dernière lui demandant de s'engager sur un référendum européen après l'élection de 2015.
La réponse assez floue de David Cameron n'a pas fait l'unanimité. Certains comprennent sa patience, comme l'ancien ministre de la Défense, Liam Fox, pour qui «la vie en dehors de l'Europe n'est pas terrifiante», mais le moment pas encore venu de se prononcer. En revanche, l'eurosceptique Mark Pritchard n'est pas convaincu par le discours: «Encore une fois, quand on parle de l'Europe, c'est “demain”. Mais demain ne vient jamais. Le premier ministre devrait recevoir la médaille d'or de la débinade.»
Du côté des alliés libéraux-démocrates du premier ministre, beaucoup plus favorables à l'UE, la réaction est blasée. Chucka Umunna, un porte-parole, relève que «d'un côté, le premier ministre nous dit qu'il est un eurosceptique pragmatique et qu'il ne faut pas de référendum maintenant. De l'autre, il jette des gros morceaux de viande à l'aile droite mécontente de son parti. Ce qu'il nous faut, c'est un premier ministre qui prenne les bonnes décisions pour ce pays».
Par Rose Claverie