Cette université se transforme pour moi en camp de concentration où les faibles n’ont pas de place. Je suis obligée de me lever à 5h du matin pour prendre mon bain, sinon je risque d’être en retard encore faut-il, à 1h du matin, aller réserver de la place à l’amphi pour ne pas s’assoir à même le sol ou rester debout devant les fenêtres pour suivre les cours.
Après m’être disputée et bagarrée pour retrouver ma place qu’un malin « vilain garçon » voulait me la piquer, me voilà fatiguée avec un ventre totalement vide. Je suis obligée de me mettre en rang pour pendre le pti’déjeuner. Un déjeuner qui laisse à désirer … servi dans des conditions pas trop commodes après une longue queue matinale. Je n’ai pas vraiment eu le choix, je suis obligée de le pendre pour ne pas mourir de faim. Je suis bien obligée de le prendre pour rester debout et m’assurer que je ne dormirai pas en cours.
Enfin, je suis en cours dans un grand amphithéâtre qui refuse du monde et me rappelle les soirs de championnat au stadium Marius Ndiaye. Rempli à même les marches, les portes voire même les fenêtres. Tout moyen est bon pour assister au cours même si c’est de loin qu’on aperçoit la silhouette du prof.
C’est dans cette atmosphère que nous devons recevoir le savoir durant toute l’année académique. Le cours s’est ainsi achevé dans un brouhaha indescriptible. Moi j’ai marché vite à pas de cheval pour rejoindre à nouveau le resto. C’est maintenant qu’il faut s’activer pour faire partie des premiers à être servis, et c’est la meilleure façon d’accéder dans le restaurant sans avoir à attendre longtemps à cause des multiples ruptures. Enfin le repas servi, je ne peux dire de quelle couleur est le riz, en tout cas il n’est rouge ni blanc ni rose. Je mange les yeux fermés, Dieu est grand!
Je vais me reposer un peu avant de reprendre le chemin des amphis. Je fais un saut dans les toilettes, à peine un pas franchi on me tire par derrière pour me signaler que ce n’était pas encore mon tour. Heureusement pour moi je n’avais pas la diarrhée sinon ça aller mal finir.
15 heures! C’est l’heure pour moi de reprendre le chemin des amphis tout en espérant retenir quelque chose du cours vue que je n’ai pas pu récupérer.
La nuit tombée, je ne me suis pas posée de question. Cette fois ci je ne vais pas au restaurant mais plutôt chez « Nekh Soow », vendeur de « thiakry », je suis sûr d’y trouver quelque chose de mangeable ou à peu près. Après une journée comme celle-ci, je mérite de manger mieux. J’ai oublié que là-bas aussi, il faut se mettre en rang et perdre 30mn avant de pouvoir acheter.
Cette vie que je suis obligée de faire face chaque jour jusqu’à la fin de l’année me révolte et me donne envie d’aller cultiver les champs de mon père. Sauf que je rêve d’une vie autre que celle de mes parents.
Mon Dieu, donne moi le courage pour supporter cette vie universitaire car les autorités s’en balancent. Ils ignorent totalement ce que nous endurons. S’il nous arrive de partir en grève, tenez-vous bien c’est à cause de cette vie et de cette situation bien déplorables. Ne méritons-nous pas une meilleure considération ? La réponse vous revient.
Fatou Akara
Étudiante en master 1 journalisme et communication
Après m’être disputée et bagarrée pour retrouver ma place qu’un malin « vilain garçon » voulait me la piquer, me voilà fatiguée avec un ventre totalement vide. Je suis obligée de me mettre en rang pour pendre le pti’déjeuner. Un déjeuner qui laisse à désirer … servi dans des conditions pas trop commodes après une longue queue matinale. Je n’ai pas vraiment eu le choix, je suis obligée de le pendre pour ne pas mourir de faim. Je suis bien obligée de le prendre pour rester debout et m’assurer que je ne dormirai pas en cours.
Enfin, je suis en cours dans un grand amphithéâtre qui refuse du monde et me rappelle les soirs de championnat au stadium Marius Ndiaye. Rempli à même les marches, les portes voire même les fenêtres. Tout moyen est bon pour assister au cours même si c’est de loin qu’on aperçoit la silhouette du prof.
C’est dans cette atmosphère que nous devons recevoir le savoir durant toute l’année académique. Le cours s’est ainsi achevé dans un brouhaha indescriptible. Moi j’ai marché vite à pas de cheval pour rejoindre à nouveau le resto. C’est maintenant qu’il faut s’activer pour faire partie des premiers à être servis, et c’est la meilleure façon d’accéder dans le restaurant sans avoir à attendre longtemps à cause des multiples ruptures. Enfin le repas servi, je ne peux dire de quelle couleur est le riz, en tout cas il n’est rouge ni blanc ni rose. Je mange les yeux fermés, Dieu est grand!
Je vais me reposer un peu avant de reprendre le chemin des amphis. Je fais un saut dans les toilettes, à peine un pas franchi on me tire par derrière pour me signaler que ce n’était pas encore mon tour. Heureusement pour moi je n’avais pas la diarrhée sinon ça aller mal finir.
15 heures! C’est l’heure pour moi de reprendre le chemin des amphis tout en espérant retenir quelque chose du cours vue que je n’ai pas pu récupérer.
La nuit tombée, je ne me suis pas posée de question. Cette fois ci je ne vais pas au restaurant mais plutôt chez « Nekh Soow », vendeur de « thiakry », je suis sûr d’y trouver quelque chose de mangeable ou à peu près. Après une journée comme celle-ci, je mérite de manger mieux. J’ai oublié que là-bas aussi, il faut se mettre en rang et perdre 30mn avant de pouvoir acheter.
Cette vie que je suis obligée de faire face chaque jour jusqu’à la fin de l’année me révolte et me donne envie d’aller cultiver les champs de mon père. Sauf que je rêve d’une vie autre que celle de mes parents.
Mon Dieu, donne moi le courage pour supporter cette vie universitaire car les autorités s’en balancent. Ils ignorent totalement ce que nous endurons. S’il nous arrive de partir en grève, tenez-vous bien c’est à cause de cette vie et de cette situation bien déplorables. Ne méritons-nous pas une meilleure considération ? La réponse vous revient.
Fatou Akara
Étudiante en master 1 journalisme et communication