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Autres précisions communiquées par Dia: "La date de réalisation de la transaction ainsi que les termes et ajustements financiers définitifs seront communiqués ultérieurement ; jusqu’à cette date, l’activité de DIA France se poursuivra normalement. L’opération est soumise à l’information-consultation des instances représentatives du personnel de DIA France et à l’approbation des autorités de la concurrence compétentes."
200 MILLIONS DE DETTES ET 25 MILLIONS DE PERTES
Selon les chiffres communiqués par Dia aux analystes financiers il ya quelques semaines, sa filiale française revendiquerait 200 millions d’euros d’actifs immobiliers en France, plus 200 millions d’euros de fonds de commerce, auxquels s’ajoutent 100 millions d’euros de déficit fiscal. Soit 500 millions d’euros d’actifs théoriques face à une dette d’environ 200 millions et 25 millions d’euros de pertes opérationnelles en 2013.
Reste à savoir ce que Carrefour veut faire d'un certain nombre unités qui pourraient fermer, dans le Nord et l’Ouest notamment. Car le parc de Dia France est très hétérogène. « Enlevez les 200 magasins en région parisienne, dont 90 intra-muros, et les 300 unités dans le Sud, et il ne reste plus grand-chose », estime un expert. Tout le Nord serait sinistré.
UNE RESTRUCTURATION COUTEUSE
Par ailleurs, on peut s’interroger sur l’avenir de tout ou partie des neuf entrepôts de Dia France. Des analystes financiers estimaient il y a quelques semaines entre 300 et 600 millions d’euros le chiffre d’affaires des magasins qui pourraient être fermés, pour des coûts de fermeture compris entre 60 millions et plus de 100 millions d’euros. « Cela limiterait la part de marché exploitable de l’acquéreur à 1 % », calcule l’un d’entre eux. Mais Carrefour pourra-t-il mener cette restructuration à bien alors que Bercy s'est saisi du dossier depuis plusieurs semaines et a indiqué vouloir éviter toute casse sociale.
UN PARC ATTRACTIF À PARIS, LYON ET MARSEILLE
Cette carte des implantations de Dia par départements réalisée à partir des données LSA Expert illustre bien l'intérêt stratégique de l'acquistion pour Carrefour avec notamment 200 magasins en région parisienne, dont 89 à Paris même et une centaine dans le sud est dont 51 dans les Bouches-du-Rhône. Le parc total de Dia France repésente plus de 600 000 m² de surface de vente, d’après LSA Expert, avec des positions très fortes sur l’axe Paris-Lyon-Marseille.
CARREFOUR RECREUSE L'ÉCART SUR LECLERC
L'acquisition de Dia par Carrefour peut sembler surprenante. Surtout que le groupe s’est séparé de Dia il y a trois ans via un spin-off et une cotation à la Bourse de Madrid. Mais les vérités d’hier, de Lars Olofsson, ne sont pas celles d’aujourd’hui. Avec Georges Plassat, Carrefour a prouvé sa capacité à se relancer en France, et intégrer le réseau Dia à sa branche proximité, qui marche bien, voire pour certaines unités, à ses supermarchés, n’est pas dénué de sens. Un tel projet aurait d’ailleurs été envisagé avant que les actionnaires de Carrefour ne poussent à la cession de Dia. Il laisse pourtant sceptique cet expert pour qui « Dia est en grande majorité implanté sur des zones de chalandise discount, qui n’ont pas le potentiel pour générer les 7 à 8 millions d’euros de ventes d’un petit Market ».
Mais le rachat permettrait aussi et surtout à Carrefour de se renforcer à Paris, où il vient de laisser passer les 55 magasins que Casino devait céder, et dans le Sud-Est. Surtout, cette acquisition affirmerait le leadership de Carrefour en France, contesté par E. Leclerc .