La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a "classé" l'enquête ouverte début août sur les accusations de viol visant un Casque bleu ghanéen à Kinshasa, pour insuffisance de preuve, a-t-on appris jeudi auprès de la Monuc.
"Il n'y a pas eu de suite à cette histoire (de viol). Il n'y a pas de preuve pour continuer l'enquête" ouverte début août à la suite de cette affaire, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la mission, Manodje Mounoubai.
"En ce qui nous concerne, l'affaire est classée. On n'a pas eu une autre action en provenance des autorités locales, puisqu'il n'y avait pas de preuve. C'était une fausse allégation", a-t-il commenté.
Les faits se seraient déroulés à l'aéroport Ndjili de Kinshasa, dans la nuit du 31 juillet au 1er août dans l'enceinte des installations de la Monuc, gardées par une unité de Casques bleus ghanéens.
Une jeune majeure de 18 ans aurait été violée et a accusé plusieurs soldats ghanéens, selon la même source.
Depuis son déploiement en RDC en 2001, la Monuc a été éclaboussée par plusieurs scandales impliquant ses personnels, civils et militaires, dans des affaires d'abus sexuel ou de trafics de minerais.
L'affaire la plus retentissante avait eu lieu en septembre 2005, quand 120 policiers nigérians de la Monuc avaient été renvoyés dans leur pays, certains étant soupçonnés de harcèlement sexuel sur des Congolaises.
Lors de scandales, l'ONU n'a souvent comme seul moyen coercitif que de renvoyer les responsables dans leur pays d'origine, où ils peuvent être jugés.
Près de 17.000 Casques bleus sont actuellement déployés en RDC, essentiellement dans l'est et le nord-est, théâtre d'affrontements fréquents entre groupes armés et de violences récurrentes contre les civils.
La Monuc est la plus importante mission de maintien de la paix de l'ONU, avec un budget annuel de plus d'un milliard de dollars.
© 2009 AFP