La difficulté de trouver à Abdoulaye Wade, un architecte-conseil remplaçant Pierre Goudiaby Atepa se confirme. Saisi depuis bientôt plus d’un mois par le chef de l’Etat sénégalais, l’Ordre national des architectes n’arrive toujours pas à fournir à Me Wade un conseiller en matière d’architecture. Et la raison n’est certainement pas liée à l’absence de ressources humaines de qualité.
Suite à la réception de la missive présidentielle, le conseil de l’Ordre avait demandé à chacun de ses quinze membres d’établir par écrit, une liste de six personnes susceptibles d’occuper ces fonctions (Voir Le Quotidien du vendredi 15 janvier 2010). Cette décision avait été prise face à l’affluence des candidatures des différents membres qui voulaient tous postuler pour la fonction. Le président de l’Ordre, Mamadou Niang s’étant retiré d’avance, en déclarant que la fonction ne l’intéressait pas, les noms avancés ont permis de dresser une première short-list de trois membres, dont devrait sortir le remplaçant de Pierre Goudiaby Atepa.
Une «short-list» élargie
Or, aujourd’hui, il semble que le poste ne paraît plus aussi attractif. La multiplicité des candidatures au départ, semble avoir fait place à des désistements massifs. Des personnes proches du Conseil ont assuré que les trois premières personnes retenues par l’Ordre des architectes, ne voulaient pas, ou plus, du poste, et se sont excusées. Ne voulant pas être bloqué au premier obstacle, le conseil de l’Ordre a poursuivi les consultations pour élaborer une seconde short-list. Sans plus de succès. Car indiquent toujours ces sources, les membres de cette deuxième short-list nourrissaient de fortes réserves par rapport au poste. Ne sachant plus à quel saint se vouer pour proposer une liste de trois candidats au chef de l’Etat, l’Ordre aurait élargi son choix à tous ses membres, et menacé de traduire devant le Conseil de discipline, celui de ses membres qui rejetterait le choix porté sur sa personne. Une manière de faire qui a suscité des contestations sourdes, dit-on.
Joint par téléphone hier, Mamadou Niang, président de l’Ordre national des architectes veut nuancer, et nie l’existence d’une autre short-list. Il indique que le Conseil n’en est pas encore à l’élaboration d’une short-list. «On nous a interpelés de façon confidentielle. Et j’ai pris le dossier de la façon la plus opportune. Les architectes se sont retrouvés et la consultation se poursuit dans les règles de l’art. Tout repose sur le fait de procéder à un meilleur choix pour que l’Etat soit doté d’un architecte-conseil capable d’apporter les orientations permettant à ce pays de s’acheminer vers le développement», assure d’abord M. Niang. Avant d’ajouter : «Nous cherchons quelqu’un doté d’une grande probité, d’une certaine expérience, pétri des valeurs de l’Etat… Et le jour où tout sera arrêté, nous vous informerons de tout le canevas du choix.»
Ainsi déclare-t-il, «je suis un peu surpris par ce qui se dit sur le dossier. Les architectes en ont fait un évènement. Mais ce n’est pas un évènement. C’est tout à fait normal. En effet, le conseil de l’Ordre a une mission de conseil auprès de l’Etat. Cela fait partie de ses prérogatives régaliennes».
Solidarité de corps
Ousseynou Faye, le président du Syndicat des architectes du Sénégal, déclare ne pas être surpris par les difficultés que rencontre l’Ordre, pour choisir un remplaçant à Pierre Goudiaby Atepa auprès du Président Wade. Pour lui, «Me Wade veut diviser les architectes du Sénégal».
Il explique que «depuis dix ans, aucun architecte n’a été impliqué dans les marchés de l’Etat, notamment les chantiers de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), la réalisation de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), la construction du
monument de la Renaissance africaine, entre autres. Il a fallu que Pierre Goudiaby Atepa se fâche contre le Président pour qu’on tende la main aux autres architectes». Et de menacer : «Le jour où le Président va désigner un architecte-conseil, nous allons l’attaquer. Ce qu’il doit faire, c’est de procéder par un appel d’offres. Et en notre sein, nous allons discuter.»
Le président du Syndicat des architectes estime aussi, que les architectes doivent rejeter le choix du conseil de l’Ordre par solidarité de corps. Il note que jusqu’ici, personne ne sait ce qui oppose réellement le chef de l’Etat à son ancien architecte-conseil.
Pour rappel, la divergence entre Me Wade et M. Goudiaby remonte au jour où la communauté catholique nationale s’est mobilisée comme un seul homme pour apporter une réplique au chef de l’Etat. Le Président et son épouse ont semblé accuser leur architecte préféré d’avoir pris partie pour ses coreligionnaires, au détriment de sa proximité avec le Palais de l’Avenue Léopold Senghor. L’Archevêque de Dakar, Théodore Adrien Sarr, avait envoyé une missive au chef de l’Etat pour tenter de recoller les morceaux.
M. Goudiaby serait-il reconduit à son poste ou l’Ordre réussira-t-il sa mission ? L’avenir édifiera.
dialigue@lequotidien.sn
Suite à la réception de la missive présidentielle, le conseil de l’Ordre avait demandé à chacun de ses quinze membres d’établir par écrit, une liste de six personnes susceptibles d’occuper ces fonctions (Voir Le Quotidien du vendredi 15 janvier 2010). Cette décision avait été prise face à l’affluence des candidatures des différents membres qui voulaient tous postuler pour la fonction. Le président de l’Ordre, Mamadou Niang s’étant retiré d’avance, en déclarant que la fonction ne l’intéressait pas, les noms avancés ont permis de dresser une première short-list de trois membres, dont devrait sortir le remplaçant de Pierre Goudiaby Atepa.
Une «short-list» élargie
Or, aujourd’hui, il semble que le poste ne paraît plus aussi attractif. La multiplicité des candidatures au départ, semble avoir fait place à des désistements massifs. Des personnes proches du Conseil ont assuré que les trois premières personnes retenues par l’Ordre des architectes, ne voulaient pas, ou plus, du poste, et se sont excusées. Ne voulant pas être bloqué au premier obstacle, le conseil de l’Ordre a poursuivi les consultations pour élaborer une seconde short-list. Sans plus de succès. Car indiquent toujours ces sources, les membres de cette deuxième short-list nourrissaient de fortes réserves par rapport au poste. Ne sachant plus à quel saint se vouer pour proposer une liste de trois candidats au chef de l’Etat, l’Ordre aurait élargi son choix à tous ses membres, et menacé de traduire devant le Conseil de discipline, celui de ses membres qui rejetterait le choix porté sur sa personne. Une manière de faire qui a suscité des contestations sourdes, dit-on.
Joint par téléphone hier, Mamadou Niang, président de l’Ordre national des architectes veut nuancer, et nie l’existence d’une autre short-list. Il indique que le Conseil n’en est pas encore à l’élaboration d’une short-list. «On nous a interpelés de façon confidentielle. Et j’ai pris le dossier de la façon la plus opportune. Les architectes se sont retrouvés et la consultation se poursuit dans les règles de l’art. Tout repose sur le fait de procéder à un meilleur choix pour que l’Etat soit doté d’un architecte-conseil capable d’apporter les orientations permettant à ce pays de s’acheminer vers le développement», assure d’abord M. Niang. Avant d’ajouter : «Nous cherchons quelqu’un doté d’une grande probité, d’une certaine expérience, pétri des valeurs de l’Etat… Et le jour où tout sera arrêté, nous vous informerons de tout le canevas du choix.»
Ainsi déclare-t-il, «je suis un peu surpris par ce qui se dit sur le dossier. Les architectes en ont fait un évènement. Mais ce n’est pas un évènement. C’est tout à fait normal. En effet, le conseil de l’Ordre a une mission de conseil auprès de l’Etat. Cela fait partie de ses prérogatives régaliennes».
Solidarité de corps
Ousseynou Faye, le président du Syndicat des architectes du Sénégal, déclare ne pas être surpris par les difficultés que rencontre l’Ordre, pour choisir un remplaçant à Pierre Goudiaby Atepa auprès du Président Wade. Pour lui, «Me Wade veut diviser les architectes du Sénégal».
Il explique que «depuis dix ans, aucun architecte n’a été impliqué dans les marchés de l’Etat, notamment les chantiers de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), la réalisation de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), la construction du
monument de la Renaissance africaine, entre autres. Il a fallu que Pierre Goudiaby Atepa se fâche contre le Président pour qu’on tende la main aux autres architectes». Et de menacer : «Le jour où le Président va désigner un architecte-conseil, nous allons l’attaquer. Ce qu’il doit faire, c’est de procéder par un appel d’offres. Et en notre sein, nous allons discuter.»
Le président du Syndicat des architectes estime aussi, que les architectes doivent rejeter le choix du conseil de l’Ordre par solidarité de corps. Il note que jusqu’ici, personne ne sait ce qui oppose réellement le chef de l’Etat à son ancien architecte-conseil.
Pour rappel, la divergence entre Me Wade et M. Goudiaby remonte au jour où la communauté catholique nationale s’est mobilisée comme un seul homme pour apporter une réplique au chef de l’Etat. Le Président et son épouse ont semblé accuser leur architecte préféré d’avoir pris partie pour ses coreligionnaires, au détriment de sa proximité avec le Palais de l’Avenue Léopold Senghor. L’Archevêque de Dakar, Théodore Adrien Sarr, avait envoyé une missive au chef de l’Etat pour tenter de recoller les morceaux.
M. Goudiaby serait-il reconduit à son poste ou l’Ordre réussira-t-il sa mission ? L’avenir édifiera.
dialigue@lequotidien.sn