Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’étaient réunis jeudi à Dakar pour statuer sur les crises malienne et bissau-guinéenne consécutives à des coups d’Etat militaires. A l’issue de cette rencontre, tenue à huis-clos, des mesures ont été prises. Pour le Mali, les chefs d’Etat ont demandé aux autorités de transition d’accélérer l’élaboration de la feuille de route avec un chronogramme d’action. Il s’agit «des dispositions législatives, organisationnelles et opérationnelles devant conduire à la tenue de l’élection présidentielle et à la restauration totale de l’ordre constitutionnel». Il est également demandé au gouvernement de transition la mise en place d’un «cadre de concertation sur les questions importantes relatives à la mise en œuvre de la transition» avec la facilitation du médiateur. En outre, les chefs d’Etat de la Communauté ouest-africaine ont renouvelé leur appel aux forces armées maliennes sur la nécessité de se «consacrer aux missions régaliennes de protection de l’intégrité territoriale, des peuples et populations et de s’abstenir de toute action susceptible de perturber la transition». En ce qui concerne la junte (CNRDRE) qui a perpétré le coup d’Etat du 22 mars 2012 contre le président Amadaou Toumani Touré, les dirigeants de la sous-région souhaitent que son rôle soit clarifié dans la transition en cours au Mali. «Le sommet demande au médiateur de procéder à la revue du rôle de CNRDRE dans la transition en consultation avec les autorités de transition et de faire des recommandations appropriées à la conférence», indique la déclaration lue par Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO. En tout état de cause, «la conférence rappelle que toute personne qui déstabiliserait le processus de transition s’exposera aux sanctions ciblées telles que contenues dans sa décision du 29 mars 2012 ». La déclaration finale du sommet a instruit la commission de transmettre cette décision au Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA), au Conseil de sécurité des Nations Unies et aux autres partenaires à l’effet de solliciter leur appui sur la question. Pour mémoire, après le coup d’Etat du 22 mars, le président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré est désigné comme président de transition du pays et a choisi l’astrophysicien Cheikh Modibo Diarra comme premier ministre. Les deux personnalités étaient dans la capitale sénégalaise pour ce sommet.
FREDERIC ATAYODI
FREDERIC ATAYODI