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Centre commercial de la Grande mosquée de Dakar: un nouveau scandale


Rédigé par leral.net le Lundi 12 Novembre 2018 à 12:18 | | 0 commentaire(s)|

Centre commercial de la Grande mosquée de Dakar: un nouveau scandale
Courant 2002, Mouhamadou Makhfouze Ly, Oumar Ibrahima Dia, Mamadou Samba Dia, Amadou Ndiaye et Amadou Ly dit Amada avaient décidé en parfaite collaboration, de construire un centre commercial dans l’enceinte de la Grande mosquée de Dakar et qui sera dénommé ‘’Centre commercial Maodo Sylla’’. Le site est constitué de 152 magasins qui seront mis en location aux clients qui en exprimaient le besoin. Ainsi, à la réalisation des 80% des travaux, Amada, sans aviser ses partenaires, se désolidarise en mettant fin à cette collaboration.

Il s’allie avec l’imam Oumar Diène, le représentant de la Grande mosquée à l’époque des faits, pour se rendre ensemble au domicile de feu Oumar Guèye, directeur de l’institut islamique qui leur établit un contrat dans lequel Amada est désigné comme seul et unique promoteur du Centre commercial. Quelques temps après l’achèvement des travaux de construction, pour une bonne gestion, Mouhamadou Makhfouze Ly, Oumar Ibrahima Dia, Mamadou Samba Dia et Amadou Ndiaye désignent Abdoulaye Diagne comme chargé de récupérer les redevances locatives dudit centre commercial.

Informés par la suite des agissements de leur ancien collaborateur, Amada, ils portent plainte devant le Procureur contre ce dernier et son allié, pour abus de confiance, faux et usage de faux. Amada et Omar Diène furent arrêtés et mis sous mandat de dépôt. Lors de leur jugement, ils retrouvent avec une peine d’une année ferme de prison avec une amende de 360 millions de FCfa assortis d’une contrainte maximum par corps. Leurs avocats saisissent alors le juge et pour préserver les intérêts des deux parties, Abdoulaye Diagne fut destitué.

Aux origines d’un nouveau scandale

Par arrêt numéro 145 rendu le 11 août 2009 par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar, l’expert judiciaire Tanor Mbaye a été désigné en qualité de séquestre du centre commercial ‘’Maodo Sylla’’ en remplacement d’Abdoulaye Diagne, avec pour mission de gérer et d’administrer ledit centre en attendant la décision finale du juge. Au mois de janvier 2018, après une médiation pénale entre les deux parties, le juge ordonne à Tanor Mbaye de faire le bilan de la gestion durant la période de 2007 à 2017.

Ce dernier, à la date du 23 août 2017, dépose un rapport financier faisant état des recettes globales de 150,103 millions de FCfa et de dépenses engagées à hauteur de 91,8 millions. Il déclare avoir encaisse 58,115millions, état que le collectif a contesté, car les responsables soulignaient que les dépenses ne pouvaient pas atteindre la somme prétextée par l’expert judiciaire.

A la suite de nombreuses procédures, les parties en conflit à savoir Tanor Mbaye et le collectif du Centre commercial ont signé un procès-verbal de conciliation homologuée par le tribunal de Grande instance de Dakar le 6 décembre 2017, dans lequel en sonarticle7, il est ordonné au séquestre de reverser la somme déclarée qu’il reconnaît détenir en caisse (58,115 millions de FCfa), en attendant de fournir des justificatifs des dépenses qu’il estime à 91, 897 millions de Fcfa.

Cependant, à la date du 6 décembre 2017, ce montant est réclamé par correspondance à Tanor Mbaye qui n’a donné aucune suite à cette demande. En l’absence de réaction du requis, cette même demande a été réitérée le 18 décembre 2017 mais c’était sans succès et, à ce jour, Tanor Mbaye ne s’est pas exécuté. Ainsi pour entrer en possession de leurs fonds et obtenir la réparation du préjudice causé, Mouhamadou Makhfouze Ly et Cie ont décidé de porter l’affaire devant la Justice.

Les aveux de l’expert judiciaire à la SR

Entendu par la Section de Recherches qui a été chargée de l’enquête, Tanor Mbaye n’a pas nié les faits. Au contraire, il déclare que compte tenu des difficultés qu’il avait rencontrées, il s’était rapproché des conseils des plaignants en vue de négocier un délai pour rembourser la somme ou tout au moins, une partie et négocier le reste dans le cadre d’une médiation pénale.

Il affirme que pour une affaire qui s’est passée il y a de cela huit ans, ce dont il est sûr, c’est qu’il avait déclaré avoir recouvré la somme de 150,103 millions de FCfa et engagé des dépenses de 91,897millions, d’oùla somme de 58,115 millions en caisse. Il reconnaît en outre avoir utilisé à des fins personnelles cette somme qu’il avait déclarée disposer en caisse. Seulement, il disait travailler actuellement dans des transactions immobilières qui peuvent lui rapporter entre 60 et 70 millions de FCfa.

Ce qui peut, selon lui, largement éponger la dette mais malheureusement, ces ventes tarderaient à se réaliser compte tenu de la conjoncture difficile. Il souhaiterait que la partie plaignante lui octroie un délai de trois mois pour au moins rembourser une partie de la dette.





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