Lorsque Mitt Romney se lamente des 47 % «d'assistés» qui ne paient pas d'impôts sur le revenu, ne se prennent «pas en charge» et votent donc naturellement pour Barack Obama, il fait référence au chiffre du Tax Policy Center, un organisme indépendant régulièrement cité par les camps républicain et démocrate pour appuyer leurs théories respectives. Mais l'ex-gouverneur du Massachusetts a commis plusieurs erreurs dans son analyse - largement partagée au demeurant par l'électorat conservateur et une partie des indépendants -, selon laquelle sous la présidence Obama la nation s'est divisée entre laborieux et parasites vivant aux crochets du gouvernement. Comme le suggère le candidat, 46,4% des foyers ont échappé à l'impôt fédéral sur le revenu en 2011.
Ce chiffre, en hausse depuis vingt ans, a toutefois baissé de 4,4 points par rapport à 2008 et 2009, au plus fort de la crise. Et il s'agit soit de retraités et de pauvres (18,1%), soit de foyers qui paient d'autres types d'impôts (28,3%). Plus de 28% des foyers américains bénéficient des crédits d'impôts pour enfants à charge instaurés par George W. Bush en 2001 et 2003. Mitt Romney a dit vouloir les maintenir. Ce groupe travaille et paie des cotisations sociales (retraite, santé, etc.). Quelque 18,1% des foyers ne paient ni impôt fédéral sur le revenu ni cotisations sociales: 10% sont des retraités, 7% sont des salariés vivant dans la précarité, 1% sont d'anciens militaires ayant servi en Afghanistan et en Irak, des invalides, des étudiants…
Romney imposé à… 14%
Aux États-Unis, près de la moitié des plus de 65 ans qui ont cotisé durant leurs années actives ne sont imposés ni sur leur retraite ni sur leur couverture médicale. Ironiquement, il s'agit d'un groupe qui tend à voter républicain et soutient largement Mitt Romney. Les plus pauvres sont des salariés qui survivent avec moins de 20.000 dollars par an et qui soutiennent, eux, Barack Obama. Bon nombre d'Américains auront probablement du mal à se reconnaître dans la description que fait d'eux le candidat républicain…
Romney assimile ces 47% qui ne paient pas d'impôts sur le revenu à des électeurs qui votent pour Barack Obama «quoi qu'il arrive». Or, selon la Tax Foundation, neuf des dix États qui comptent le plus grand nombre de gens exemptés de cet impôt se trouvent dans le Sud et votent majoritairement républicain. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, la majorité des bénéficiaires d'aides sociales aux États-Unis ne sont ni la minorité noire ni la minorité hispanique mais les Blancs.
L'impôt sur le revenu aux États-Unis est progressif, les plus aisés payant théoriquement plus que les autres. Reste, selon l'organisme Citizens for Tax Justice, que la part des impôts payée par chaque groupe correspond plus ou moins à sa part du revenu national, les plus déshérités étant légèrement avantagés. La plupart des Américains paient de toute façon des impôts au niveau local et au niveau de leur État. L'argument du multimillionnaire Romney confortera probablement sa base électorale, exaspérée par les dépenses astronomiques de l'État fédéral, mais il tombe d'autant plus mal que les cotisations sociales de la majorité des contribuables - aux alentours de 15% - sont supérieures à son propre taux d'imposition, de 14% en 2010.
Par Adèle Smith
Ce chiffre, en hausse depuis vingt ans, a toutefois baissé de 4,4 points par rapport à 2008 et 2009, au plus fort de la crise. Et il s'agit soit de retraités et de pauvres (18,1%), soit de foyers qui paient d'autres types d'impôts (28,3%). Plus de 28% des foyers américains bénéficient des crédits d'impôts pour enfants à charge instaurés par George W. Bush en 2001 et 2003. Mitt Romney a dit vouloir les maintenir. Ce groupe travaille et paie des cotisations sociales (retraite, santé, etc.). Quelque 18,1% des foyers ne paient ni impôt fédéral sur le revenu ni cotisations sociales: 10% sont des retraités, 7% sont des salariés vivant dans la précarité, 1% sont d'anciens militaires ayant servi en Afghanistan et en Irak, des invalides, des étudiants…
Romney imposé à… 14%
Aux États-Unis, près de la moitié des plus de 65 ans qui ont cotisé durant leurs années actives ne sont imposés ni sur leur retraite ni sur leur couverture médicale. Ironiquement, il s'agit d'un groupe qui tend à voter républicain et soutient largement Mitt Romney. Les plus pauvres sont des salariés qui survivent avec moins de 20.000 dollars par an et qui soutiennent, eux, Barack Obama. Bon nombre d'Américains auront probablement du mal à se reconnaître dans la description que fait d'eux le candidat républicain…
Romney assimile ces 47% qui ne paient pas d'impôts sur le revenu à des électeurs qui votent pour Barack Obama «quoi qu'il arrive». Or, selon la Tax Foundation, neuf des dix États qui comptent le plus grand nombre de gens exemptés de cet impôt se trouvent dans le Sud et votent majoritairement républicain. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, la majorité des bénéficiaires d'aides sociales aux États-Unis ne sont ni la minorité noire ni la minorité hispanique mais les Blancs.
L'impôt sur le revenu aux États-Unis est progressif, les plus aisés payant théoriquement plus que les autres. Reste, selon l'organisme Citizens for Tax Justice, que la part des impôts payée par chaque groupe correspond plus ou moins à sa part du revenu national, les plus déshérités étant légèrement avantagés. La plupart des Américains paient de toute façon des impôts au niveau local et au niveau de leur État. L'argument du multimillionnaire Romney confortera probablement sa base électorale, exaspérée par les dépenses astronomiques de l'État fédéral, mais il tombe d'autant plus mal que les cotisations sociales de la majorité des contribuables - aux alentours de 15% - sont supérieures à son propre taux d'imposition, de 14% en 2010.
Par Adèle Smith