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Chapeau bas Maître, A bas Maître !

La rentrée des cours et tribunaux de vendredi dernier a été pour le moins houleuse. A l’origine, la « plaidoirie » courroucée de Me Abdoulaye Wade, président de la République suite au « réquisitoire » cinglant de Me Mame Adama Guèye, bâtonnier de l’Ordre des avocats à propos de la protestation de la France contre la condamnation au Sénégal d’homosexuels à huit (8) ans de prison. Le Chef de l’Etat a fondé sa colère sur deux choses. D’abord sur le fait qu’il n’était pas au courant de cette sortie du gouvernement français et ensuite que ce n’était pas le cadre approprié, si c’était avéré, pour déplorer cette ingérence étrangère.


Rédigé par leral.net le Mardi 27 Janvier 2009 à 21:17 | | 2 commentaire(s)|

Chapeau bas Maître, A bas Maître !
Ces prises de position publiques appellent ces constats-ci :

Primo, le Président Wade qui dit ne pas être informé de la déclaration officielle du gouvernement français dans une instance aussi solennelle que le Conseil des ministres et relayée par le porte-parole du Gouvernement nous étonne à plus d’un titre. Pour la bonne et simple raison que l’argument de l’ignorance ne saurait tenir dans le cas d’espèce. Sinon ce serait très grave, de sa part. Comment comprendre que la plus haute autorité de ce pays puisse être tenue à l’écart pendant plus d’une semaine d’une nouvelle concernant le Sénégal et provenant, qui plus est, de la France. Cela paraît invraisemblable.

Secundo, affirmer que la cérémonie de rentrée de la magistrature n’était pas le cadre indiqué pour parler d’une affaire… judiciaire défrayant la chronique est, à tout le moins, renversant.

L’Etat français, lui, ne s’est pas du tout gêné d’inscrire dans l’ordre du jour d’une de ses instances les plus empreintes de solennité, à savoir la rencontre hebdomadaire du Conseil des ministres, une affaire qui ne concerne que des justiciables sénégalais. On nous rétorquera sans conviction que c’est de l’ingérence humanitaire, concept creux et vaseux. Pourquoi alors le Sénégal ne devrait-il pas pouvoir évoquer en cérémonie de rentrée officielle de ses juridictions, une affaire qui concerne sa justice.

Il est difficile de nous faire gober la platitude qu’a adopté Dakar dans ce dossier. Notre indignation est belle et bien sélective.

Tertio, souvenez-vous, quand la justice française (un juge d’instruction indépendant d’Evry) a décidé de poursuivre des autorité sénégalaises dans le cadre de l’affaire du Joola, le gouvernement du Sénégal est monté sur ses grands chevaux pour dénoncer avec la dernière énergie cette ingérence mobilisant du coup un pool d’avocats et des montants colossaux en vue de défendre la souveraineté « bafouée » de ses citoyens. Est-ce parce qu’il s’agissait simplement de personnalités publiques que nous avons eu droit à cette débauche d’énergie inouïe ? Voudrait-on nous le faire croire qu’on ne s’y prendrait pas autrement !

Me Mame Adama Gueye a donc mille fois raisons de fustiger cette immixtion étrangère inacceptable. N’en déplaise à son confrère et contradicteur du jour.

En France, la polygamie est interdite et considérée comme un délit. C’est son droit en tant que pays souverain et libre. Cela induit notamment que les deuxièmes, troisièmes ou quatrièmes épouses ne puissent légalement se déclarer officiellement a plus forte raison réclamer des droits, au risque de tomber sous le coup de la loi. Que nous soyons d’accord ou pas, nous sommes obligés de respecter cette législation qui ne nous agrée pas forcément. Mieux, il ne viendra jamais à l’esprit du gouvernement sénégalais d’exprimer sa « préoccupation » aux autorités française ou exiger d’elles de faire profiter à ces dames- obligées de passer comme de fausses concubines, sœurs ou nièces- les mêmes droits que les premières.

Alors pourquoi accepterions nous-ce n’est pas du chauvinisme mais de la dignité souveraine- que les autorités françaises aient l’audace de donner des injonctions pour la libération de détenus jugés lors d’une audience contradictoire où leur culpabilité a été finalement établie par un tribunal indépendant ? La séparation des pouvoirs ne serait-elle que simple littérature ? Sauf à nous faire croire que nous sommes encore une République bananière où les lois et règlements ne servent qu’à la décoration. L’Hexagone s’est peut-être rappelé que le Sénégal survit grâce à ses subsides (85 milliards) qu’il a bien voulu récemment, en tant qu’ (ex ?) colonisateur, nous octroyer gracieusement (hum). Cela doit autoriser tous les droits. Y compris celui de diaboliser un pays en le jetant en pâture à la communauté internationale.

L’homosexualité, l’alibi (in)commode de la santé

Mais cela ne surprend pas de la France, berceau autoproclamé des droits de l’homme, qui a envoyé au charbon sa ministre des droits de l’homme, Rama Yade à l’Onu pour lire une déclaration soutenue, dit-on par 66 pays sur environ 200, visant à légaliser l’homosexualité à travers tout le monde.

Cette même France où le statut de gay est un argument politique. Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, 57 ans a, le week-end dernier, révélé publiquement son homosexualité. Beaucoup y ont vu une manœuvre politique de victimisation pour coiffer au poteau sa collègue, Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et non moins rivale dans la course à l’investiture UMP pour les élections régionales de 2010 en Ile de France. Bertrand Delanoë, maire de Paris fait décidément des émules. Ce coming out (aveu public) intervient après les propos de sa challenger qui mettait en avant son statut de mariée et de mère de famille. Dans son livre à paraître, il explique que le Président Sarkozy l’invite avec son compagnon aux cérémonies de l’Elysée. On est où là ? Chiche !

Mais ce théâtre manque assurément de sérieux. La France joue un double jeu dans la question de l’homosexualité. Autant elle dit défendre ces personnes, autant elle leur interdit le don de sang, Sur le site de l’Agence France Presse (l’AFP) du 14 janvier 2009, reprenant le journal Libération, quelques jours après leurs remontrances contre le Sénégal, les pouvoirs publics français confirmaient l’exclusion des homosexuels du don de sang.

Voici ce que la ministre de la santé Roselyne Bachelot soutenait pour motiver son arrêté d’interdiction : « Etre un homme ayant eu un rapport avec un homme demeure une des contre-indications permanentes au don. D'abord, il y a une période muette de plusieurs jours, entre le moment où la personne a été en contact avec le virus du sida et le moment où le virus circule dans le sang et donc devient détectable ». Avant de poursuivre s'appuyant sur les experts, « les données épidémiologiques sont incontestables: entre 10 et 18% des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2 % pour les hétérosexuels (...) Il y a un risque, et ce risque est trop élevé (…), ce n'est pas une option philosophique, c'est une question de sécurité transfusionnelle ". Voila qui a le mérité d’être clair. Le statut d’homosexuel accroît objectivement les risques de contraction du virus. Dans quelle couche de la population a-t-on découvert aux Etats-Unis pour la première fois en 1981 le virus du sida? La réponse coule de source.

Au Sénégal, c’est cet alibi incommode de la santé qui est souvent utilisé pour faire la promotion de l’homosexualité. La dernière rencontre d’Icasa (sur le sida) à Dakar en décembre en a été une preuve palpable avec le déferlement d’associations oeuvrant pour la banalisation de cette orientation sexuelle déviante.

Aujourd’hui si l’homosexualité est promue, ne devons nous pas nous attendre demain à la légalisation de la pédophilie, de la zoophilie, de la végétophilie ( si ça existe), de la drogue, du trafic d’organes humains sous le prétexte fallacieux de la sauvegarde des droits de l’homme. Liberté ne veut pas dire libertinage. La liberté n’est rien sans la responsabilité.


Samba Saër DIOP

Citoyen inquiet

sambasaerdiop@yahoo.fr

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1.Posté par sanébo le 28/01/2009 15:44 | Alerter
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Bonne analyse. Nous sommes un pays souverain

2.Posté par NDIAWS le 29/01/2009 09:07 | Alerter
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bravo

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