Dakarmidi – L’érémitisme voudrait que l’esprit coopte le coeur pour engendrer une fécondation qui alerte et encercle la conscience. D’un sens comme de l’autre, la foi est auditée dans chaque corps, dans chaque âme, comme un petit vaisseau, une fibre qui prend tout son sens dans l’influence comportementale, ou plus loin, dans les mystères qui entourent les pérégrinations du meilleur des hommes. Une synthèse ascétique qui guide l’aspirant et qui retrace la pensée aux entrailles des zones interdites. L’homme a pour mission d’aller vers la connaissance, de conquérir le coeur du savoir et de visiter la mémoire extatique sous l’angle de la science ésotérique. Le silence du Saint est un cri qui absorbe son voyage permanent vers l’Ineffable.
Le déplacement de son corps ne peut guère l’informer sur les faits inhérents à la mystique, dans l’acrobatie de sa mémoire, son esprit devient la catapulte de ses liaisons effrénées vers les horizons inexplorés. Sa face élevée est le canal où passent les durs combats successifs qui le mènent vers le monde des anoblis, et cette compréhension n’est autre qu’un mystère que l’œil savant perce, sans interférence, dans la rigueur du temps divin, temps par lequel le Saint Illustre a planifié ses voyages vers Dieu, en alertant Anges et Djinns, tous débordés à lui étaler égards, disciplinés dans les haies d’honneur, dressées à la hauteur de son noble rang.
Le silence et la retraite sont les qualités que partagent ces grands hommes, d’une exceptionnelle dimension, d’une autre époque versés dans notre temps. Ils sont éblouis étant sur terre, par l’univers des merveilles incommensurables du Seigneur, par la consécration de l’âme apaisée, par les sonorités qui proviennent des espaces interstellaires, par les tréfonds de leur magnétisme et par les arcanes de leur mysticisme. Leur envie première est de servir le Seigneur, dans tout et partout.
Leur rêve est exaucé dans le silence de leur « quémanderie » nocturne adressée exclusivement à Dieu. Ils sont aveugles dans leur démarche, car point d’interdits dans ce qu’ils font, ils sont ordonnés dans leur quête de soi enchevêtrée dans celle de Dieu. Ils transforment tout désordre qui emprunte leur canal en grâce pure.
Sans cesse, ils magnifient Dieu, l’exaltent et le glorifient, ils sont liés à lui au-delà des liens de créature à créateur, ils sont autorisés à emprunter les jardins célestes, telles prairies qui ramollissent leur existence et font alterner leur aventure de croyant, au sens premier de la liturgie.
La fragilité et la force se dissolvent en une entité hermétique qu’aucune autre créature, excepté ces prestigieux volontaires éteints en leur Seigneur, ne peut contacter. Des perles précieuses architecturées depuis les sanctuaires cachetés qui meublent le monde en plusieurs cellules. Ces saints nous guident, nous parlent, nous gratifient de leur vaste connaissance et nous orientent vers l’hémicycle de la raison, sans qu’il n’y est débat, le socle de leur continence réside dans la haute miséricorde du Tout-Puissant.
Ils sont autorisés à sonder le temps divin, ils y incrustent les épisodes de leur vie acquiescés par le Seigneur. Demain ils rompront le silence, ils sortiront de leur retraite, mais ils ne nous parleront point, eux comme nous avons déjà compris ce que le cœur, l’esprit et l’âme sont loin d’ignorer, DIEU, dans son « insondabilité »…
Les réflexions de Shasty