Le premier est né à l'heure des indépendances, le second quelque trente années plus tard. Le premier s'appelle L'aventure ambiguë, le second Les Gardiens du temple. Leur auteur, le Sénégalais Cheikh Hamidou Kane est un homme grand et mince que le temps ne semble pas avoir attaqué. Pour certains, sa présence est un véritable miracle : « Cela nous semble totalement incroyable que vous soyez là », lui dit le proviseur du lycée Fily Dabo Sissoko, visiblement ému.
Dans l'établissement où l'ancien directeur de cabinet du ministre du Plan et des affaires économiques de Senghor est venu participer à une courte causerie littéraire, jeunes et moins jeunes se précipitent pour l'approcher. Il est filmé, photographié et enregistré sous toutes les coutures à l'aide de téléphones portables et d'appareils photos. Tous ici connaissent l'histoire de Samba Diallo, ce jeune croyant partagé entre sa culture et celle du colonisateur, celui qui peut « vaincre sans avoir raison ».
Docte et patient, Cheikh Hamidou Kane ne peut répondre qu'à quelques questions : presque tous les doigts se lèvent lorsque l'on donne la parole à la salle. Et quand il répond, il prend le temps de bien le faire, sans fausse modestie et avec application. Lorsqu'un professeur lui affirme : « Je croyais que vous étiez malien. » Il avoue sa fierté : « C'est une remarque qui me fait chaud au cœur. Je l'ai entendue en Afrique de l'Ouest, puisque nous partageons une culture commune, mais aussi en Afrique de l'Est, en Afrique Centrale, du Congo jusqu'au Kenya. On m'a toujours dit : on dirait que vous avez écrit pour nous. Et ce même en Turquie, en 1983, où des jeunes se sont reconnus dans mon texte, parce qu'ils étaient musulmans sans être Arabes et Européens sans être reliés à l'Europe. »
Grand optimiste devant l'éternel, Cheikh Hamidou Kane poursuit par ailleurs une croisade à laquelle beaucoup ont renoncé : il prêche sans relâche pour une ouverture des frontières séparant les 53 pays du continent. Pas sûr qu'il vive assez longtemps pour voir son vœu se réaliser, mais il est confiant. Et avant de le laisser repartir, tous sans exception veulent poser à côté de celui qui avoue être « un grand-père pour tous ».
Par Jeune Afrique
Dans l'établissement où l'ancien directeur de cabinet du ministre du Plan et des affaires économiques de Senghor est venu participer à une courte causerie littéraire, jeunes et moins jeunes se précipitent pour l'approcher. Il est filmé, photographié et enregistré sous toutes les coutures à l'aide de téléphones portables et d'appareils photos. Tous ici connaissent l'histoire de Samba Diallo, ce jeune croyant partagé entre sa culture et celle du colonisateur, celui qui peut « vaincre sans avoir raison ».
Docte et patient, Cheikh Hamidou Kane ne peut répondre qu'à quelques questions : presque tous les doigts se lèvent lorsque l'on donne la parole à la salle. Et quand il répond, il prend le temps de bien le faire, sans fausse modestie et avec application. Lorsqu'un professeur lui affirme : « Je croyais que vous étiez malien. » Il avoue sa fierté : « C'est une remarque qui me fait chaud au cœur. Je l'ai entendue en Afrique de l'Ouest, puisque nous partageons une culture commune, mais aussi en Afrique de l'Est, en Afrique Centrale, du Congo jusqu'au Kenya. On m'a toujours dit : on dirait que vous avez écrit pour nous. Et ce même en Turquie, en 1983, où des jeunes se sont reconnus dans mon texte, parce qu'ils étaient musulmans sans être Arabes et Européens sans être reliés à l'Europe. »
Grand optimiste devant l'éternel, Cheikh Hamidou Kane poursuit par ailleurs une croisade à laquelle beaucoup ont renoncé : il prêche sans relâche pour une ouverture des frontières séparant les 53 pays du continent. Pas sûr qu'il vive assez longtemps pour voir son vœu se réaliser, mais il est confiant. Et avant de le laisser repartir, tous sans exception veulent poser à côté de celui qui avoue être « un grand-père pour tous ».
Par Jeune Afrique