Le Messager : Moussa Sow, que pèse le Pds dans le département de Podor?
Moussa Sow-La formidable machine libérale qui avait envahi Podor en 2003-2004, avait commencé à grincer après les élections de 2007, pour atteindre des proportions inquiétantes après les locales de 2009. En effet, malgré les victoires obtenues lors de ces élections, il faut reconnaître qu'il y a une chute de l'électorat bleu qui est passé de 57000 voix en 2007 ( présidentielle), à 42000 voix en 2009 aux locales, soit une baisse de 15000 voix, correspondant à 26% du potentiel initial. Il s'y ajoute que sur les 20 collectivités locales obtenues, certaines ont été gagnées in extrémis avec 60 voix de plus par ci et 100 par là. Cela traduit un resserrement qui est le fait d'un effritement de la base du Pds et non des votes sanctions, car le département n'a pas connu de problèmes importants d'investitures.
Le mémorandum que nous avons envoyé après ces élections au Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, avait pour but d'attirer l'attention sur ce phénomène, d'en donner les raisons et de faire part de nos craintes, qu'il est important de corriger ou d'atténuer pour "reprendre" le capital de militants. Ce mémorandum n'a pas eu la suite escomptée.
La fronde des militants et responsables initiateurs de ce mémorandum avait été stoppée grâce à l'entregent de
M. Karim Wade, ministre d'Etat, qui s'était déployé pour faire étudier les problèmes par le Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. En plus d'avoir discuté avec nous longuement sur le sujet, il a eu à échanger des correspondances avec des responsables locaux qui avaient demandé sa médiation.
Où en êtes-vous avec le placement des cartes?
Difficile à été, dans certains villages et hameaux, de mobiliser les gens sur la formation des secteurs. Certains l'ont fait en grommelant et en invoquant un chapelet de griefs que j'évoquerai plus loin. Néanmoins, il faut reconnaître à cette vente de cartes, le mérite de remobiliser certains responsables et également, de reconnecter au niveau de la base. Elle a permis également et avant terme, de mesurer le poids personnel des leaders dans le département, à partir des secteurs qu'ils contrôlent dans chaque collectivité locale.
J’exprime toute ma satisfaction à l'endroit des militants qui me soutiennent, eu égard à leur fidélité qui m'a permis de garder et d'améliorer mon standing départemental. Je me réjouis également des arrivées récentes de Hamath Sall à Guédé Village, Amadou Niang "Dahra" des Impôts et Domaines à Dolel, de Boubacar Ba, chef de cabinet du Ministre de l'Education à Podor commune et de Me Sadel Ndiaye à Mboumba.
Macky Sall constitue-t-il une menace pour vous les responsables libéraux du département?
La grosse difficulté aujourd'hui, c'est l'existence de demandes insatisfaites notamment dans les localités bastions de Pds: pour une panne de forage, le creusage d'un puits, la non connexion au réseau électrique sur des lignes passant à côté des villages, la non attribution sans raison des motopompes indiennes pour l'agriculture à périmètres irrigués villageois qui n'ont pas cultivé depuis des années, le désenclavement amorcé mais resté encore sans suite, l'absence de financement dans une zone aux potentialités inégalées. Certains d'entre nous sont quotidiennement l'objet de doléances acheminées par des délégations qui envahissent nos maisons comme savent le faire si bien, les Halpoulars. Malgré les démarches, les lettres et autres insertions dans les débats de l'Assemblée Nationale, les problèmes restent entiers. Des déceptions, s'accumulent et nous n'avions rien à y substituer en position d'attente.
Une telle situation semble faire le bonheur de l'opposition?
L'opposition dans le département est principalement incarnée par Me Aissata Tall Sall ( Ps), Macky Sall ( APR) et Cheikh Tidiane Gadio ( Mouvement citoyen) .
Ce dernier, natif de Gadiobé, fils du département, n’a rien fait pour la fédération Pds de Podor, même aux élections présidentielles de 2007 où on pouvait attendre son appui; il n'a aucun responsable politique avec lui, la communauté rurale de Boké Diallobé dont fait partie Gadiobé est très bien tenue par nos responsables Souleymane Sow, Lamine Sow et Djiby Mbaye. Mais on ne doit pas le sous- estimer car il est issu d'une grande famille et ça joue.
La force probable de ces 3 opposants dans le département réside dans les va et vient des militants Pds frustrés ou peu entretenus. C'est tout.
Si nous allions aux élections de 2012, dans la même situation politique et économique que celle que nous vivons actuellement à Podor, nous pouvons voir l'avance fondre sur nos concurrents alors que le département de Podor devait fournir une réserve de voix pour notre parti, comme celle qui avait permis d'obtenir en 2007, plus de 65% pour notre candidat, Me Abdoulaye Wade.
Bien que Secrétaire général fédéral, je me demande s'il y a une stratégie qui est adoptée par notre parti pour aider à préserver sa force dans notre département. Ecouter les représentants de la base, discuter avec les porteurs de voix et les responsabiliser, analyser les suggestions émanant de ces derniers ...me semblent être des faits et gestes minimes pour garder l'électorat.
Ils sont nombreux aujourd'hui, les cadres fidèles partisans du Président Wade, très représentatifs dans le département de Podor, maîtres dans leurs collectivités locales mais inconnus par ce dernier et par le parti. C'est ce que nous avions souligné depuis l'année dernière en cherchant à rencontrer le Président Wade muni du fameux mémorandum qui, du reste est toujours d'actualité.
L'actualité du moment, c'est aussi le départ de votre président de fédération Amadou Kane Diallo, du Cosec ?
On ne peut pas être content de ce qui est arrivé. Comme il l'a dit lui même, et à sa suite, nous nous en tenons à cette décision du Président qui avait eu l'amabilité de lui confier ce poste, il y a de cela 6 ans.
Ce qu'il faut déplorer et tous les responsables de Podor avec moi, ce sont les propos et les agitations de ses quelques fidèles le présentant comme le seul capable de faire gagner le Pds à Podor. C'est totalement erroné et je préfère ne pas expliquer ici pourquoi. C'est vrai aussi que dans une élection, on a besoin de tous, même de ceux qui ne peuvent empêcher nullement la victoire à Podor. Pourtant, ce sont ses mêmes partisans dont certains d'ailleurs employés au Cosec, qui avaient dénigré l'année dernière le fameux mémorandum qu'ils sont en train de plagier maintenant et de dépasser outrageusement avec des affirmations exagérées. Ils avaient dans ce cadre organisé une réunion à Tarédji ( département de Podor), en association avec les amis d'un ministre de chez nous.
Entretemps, ce regroupement de circonstance s'est effrité et aujourd’hui, c’est un autre spectacle qui fait rigoler tout le monde. Ce sont ces attitudes contradictoires que la population n'admet pas. Elle souffre du peu de crédit accordé à ses dirigeants confinés dans le parti dans des rôles d'exécutants sans opinion.
Je rassure cependant, le Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, le parti et sa coalition, que des responsables dévoués qui n'ont aucune station avantageuse leur permettant de tenir la base, utilisent leur peu de moyens pour bien tenir la barque malgré la houle. Il doit cependant, les aider.
Propos recueillis par IBRAHIMA DIOP
ibashubidiop2002@yahoo.fr
le messager
Moussa Sow-La formidable machine libérale qui avait envahi Podor en 2003-2004, avait commencé à grincer après les élections de 2007, pour atteindre des proportions inquiétantes après les locales de 2009. En effet, malgré les victoires obtenues lors de ces élections, il faut reconnaître qu'il y a une chute de l'électorat bleu qui est passé de 57000 voix en 2007 ( présidentielle), à 42000 voix en 2009 aux locales, soit une baisse de 15000 voix, correspondant à 26% du potentiel initial. Il s'y ajoute que sur les 20 collectivités locales obtenues, certaines ont été gagnées in extrémis avec 60 voix de plus par ci et 100 par là. Cela traduit un resserrement qui est le fait d'un effritement de la base du Pds et non des votes sanctions, car le département n'a pas connu de problèmes importants d'investitures.
Le mémorandum que nous avons envoyé après ces élections au Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, avait pour but d'attirer l'attention sur ce phénomène, d'en donner les raisons et de faire part de nos craintes, qu'il est important de corriger ou d'atténuer pour "reprendre" le capital de militants. Ce mémorandum n'a pas eu la suite escomptée.
La fronde des militants et responsables initiateurs de ce mémorandum avait été stoppée grâce à l'entregent de
M. Karim Wade, ministre d'Etat, qui s'était déployé pour faire étudier les problèmes par le Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. En plus d'avoir discuté avec nous longuement sur le sujet, il a eu à échanger des correspondances avec des responsables locaux qui avaient demandé sa médiation.
Où en êtes-vous avec le placement des cartes?
Difficile à été, dans certains villages et hameaux, de mobiliser les gens sur la formation des secteurs. Certains l'ont fait en grommelant et en invoquant un chapelet de griefs que j'évoquerai plus loin. Néanmoins, il faut reconnaître à cette vente de cartes, le mérite de remobiliser certains responsables et également, de reconnecter au niveau de la base. Elle a permis également et avant terme, de mesurer le poids personnel des leaders dans le département, à partir des secteurs qu'ils contrôlent dans chaque collectivité locale.
J’exprime toute ma satisfaction à l'endroit des militants qui me soutiennent, eu égard à leur fidélité qui m'a permis de garder et d'améliorer mon standing départemental. Je me réjouis également des arrivées récentes de Hamath Sall à Guédé Village, Amadou Niang "Dahra" des Impôts et Domaines à Dolel, de Boubacar Ba, chef de cabinet du Ministre de l'Education à Podor commune et de Me Sadel Ndiaye à Mboumba.
Macky Sall constitue-t-il une menace pour vous les responsables libéraux du département?
La grosse difficulté aujourd'hui, c'est l'existence de demandes insatisfaites notamment dans les localités bastions de Pds: pour une panne de forage, le creusage d'un puits, la non connexion au réseau électrique sur des lignes passant à côté des villages, la non attribution sans raison des motopompes indiennes pour l'agriculture à périmètres irrigués villageois qui n'ont pas cultivé depuis des années, le désenclavement amorcé mais resté encore sans suite, l'absence de financement dans une zone aux potentialités inégalées. Certains d'entre nous sont quotidiennement l'objet de doléances acheminées par des délégations qui envahissent nos maisons comme savent le faire si bien, les Halpoulars. Malgré les démarches, les lettres et autres insertions dans les débats de l'Assemblée Nationale, les problèmes restent entiers. Des déceptions, s'accumulent et nous n'avions rien à y substituer en position d'attente.
Une telle situation semble faire le bonheur de l'opposition?
L'opposition dans le département est principalement incarnée par Me Aissata Tall Sall ( Ps), Macky Sall ( APR) et Cheikh Tidiane Gadio ( Mouvement citoyen) .
Ce dernier, natif de Gadiobé, fils du département, n’a rien fait pour la fédération Pds de Podor, même aux élections présidentielles de 2007 où on pouvait attendre son appui; il n'a aucun responsable politique avec lui, la communauté rurale de Boké Diallobé dont fait partie Gadiobé est très bien tenue par nos responsables Souleymane Sow, Lamine Sow et Djiby Mbaye. Mais on ne doit pas le sous- estimer car il est issu d'une grande famille et ça joue.
La force probable de ces 3 opposants dans le département réside dans les va et vient des militants Pds frustrés ou peu entretenus. C'est tout.
Si nous allions aux élections de 2012, dans la même situation politique et économique que celle que nous vivons actuellement à Podor, nous pouvons voir l'avance fondre sur nos concurrents alors que le département de Podor devait fournir une réserve de voix pour notre parti, comme celle qui avait permis d'obtenir en 2007, plus de 65% pour notre candidat, Me Abdoulaye Wade.
Bien que Secrétaire général fédéral, je me demande s'il y a une stratégie qui est adoptée par notre parti pour aider à préserver sa force dans notre département. Ecouter les représentants de la base, discuter avec les porteurs de voix et les responsabiliser, analyser les suggestions émanant de ces derniers ...me semblent être des faits et gestes minimes pour garder l'électorat.
Ils sont nombreux aujourd'hui, les cadres fidèles partisans du Président Wade, très représentatifs dans le département de Podor, maîtres dans leurs collectivités locales mais inconnus par ce dernier et par le parti. C'est ce que nous avions souligné depuis l'année dernière en cherchant à rencontrer le Président Wade muni du fameux mémorandum qui, du reste est toujours d'actualité.
L'actualité du moment, c'est aussi le départ de votre président de fédération Amadou Kane Diallo, du Cosec ?
On ne peut pas être content de ce qui est arrivé. Comme il l'a dit lui même, et à sa suite, nous nous en tenons à cette décision du Président qui avait eu l'amabilité de lui confier ce poste, il y a de cela 6 ans.
Ce qu'il faut déplorer et tous les responsables de Podor avec moi, ce sont les propos et les agitations de ses quelques fidèles le présentant comme le seul capable de faire gagner le Pds à Podor. C'est totalement erroné et je préfère ne pas expliquer ici pourquoi. C'est vrai aussi que dans une élection, on a besoin de tous, même de ceux qui ne peuvent empêcher nullement la victoire à Podor. Pourtant, ce sont ses mêmes partisans dont certains d'ailleurs employés au Cosec, qui avaient dénigré l'année dernière le fameux mémorandum qu'ils sont en train de plagier maintenant et de dépasser outrageusement avec des affirmations exagérées. Ils avaient dans ce cadre organisé une réunion à Tarédji ( département de Podor), en association avec les amis d'un ministre de chez nous.
Entretemps, ce regroupement de circonstance s'est effrité et aujourd’hui, c’est un autre spectacle qui fait rigoler tout le monde. Ce sont ces attitudes contradictoires que la population n'admet pas. Elle souffre du peu de crédit accordé à ses dirigeants confinés dans le parti dans des rôles d'exécutants sans opinion.
Je rassure cependant, le Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, le parti et sa coalition, que des responsables dévoués qui n'ont aucune station avantageuse leur permettant de tenir la base, utilisent leur peu de moyens pour bien tenir la barque malgré la houle. Il doit cependant, les aider.
Propos recueillis par IBRAHIMA DIOP
ibashubidiop2002@yahoo.fr
le messager