Juché sur le mirador d’un ego aux enflures évidentes, l’ancien journaliste de l’hebdomadaire «Jeune Afrique» ne se contente pas de jouer au corbeau dans une affaire de rejet culturel. Mieux, il est le Procureur de la bonne conscience des Sénégalais. Cheikh Yérim Seck est Sénégalais, parce que le soleil d’Afrique, dans une revendication exotique de l’identité, l’a brûlé et il n’a pas eu un père président de la République qui justifierait des attaques contre sa personne, jusque dans l’ignominie. Karim Wade ne serait pas Sénégalais, parce qu’il est à la confluence des mondes, avec de solides attaches dans l’histoire politique et sociale du Sénégal et un nom qui est à l’histoire politique du Sénégal ce que le basalte est à la pierre.
L’enfant Karim a payé le tribut de la solitude et de l’absence, alors que son père, bâtisseur de refuges démocratiques face à Senghor et Diouf, était entre prison, brimades et exil volontaire. Non, l’histoire n’est pas encore écrite, pense ce journaliste qui, à lui seul, est un institut de sondage, une agence de la statistique et de la démographie, une commission électorale nationale indépendante, une commission nationale de recensement des votes, un tribunal chargé de publier les résultats provisoires et un conseil constitutionnel chargé d’homologuer le verdict des urnes. Oui, parce que, tout simplement, ses merveilleux états de service, pour la République et la morale, ont écrit ses nom et prénoms en lettres… de transparence ! Le débat sur la question sera pour plus tard, avec des détails effarants.
UN DELIRANT ZORRO DE LA DEMESURE !
Cheikh Yérim Seck est au journalisme ce qu’un soliste indiscipliné est à la musique. Il ignore la mesure. Et «ratantan, ratantan» !!! C’est tous les matins sur Dakaractu.com. Ce juriste devait être pénétré des valeurs de la République. Reconverti journaliste, il exerce la bonne recommandation sur l’impertinence au point de verser dans la licence. Il ne se gène pas appeler un ministre d’Etat «ce garçon». Il ne se gène pas à parler de «paria culturel», insultant même le sens de l’ouverture de ce peuple sénégalais, dans un ton qui le confinerait, lui, à un rôle de calamité éthique. Il convoque un argument que sa conscience, sans doute, lui a retourné mais qu’il a rejeté, tel un tracteur moral, dans les abysses de l’oubli sélectif : «…Paria au sens que ses actes jurent d’avec nos habitudes culturelles et nos comportements sociaux». Le scandale est dit, avec une pointe d’aveu sur l’engagement du «garçon», tel un G’Is de la République : «Il se surpasse, est toujours en train de vouloir prouver et se prouver qu’il est en phase avec nos compatriotes». Il dit bien : «Nos compatriotes». Ses compatriotes à lui, pas ceux de Karim Wade ! Est-ce un crime que de chercher, par-dessus toute clameur malsaine, à créer un point de rencontre entre l’horizon républicain et les attentes des populations ? A ce point précis, la bonne foi devrait plutôt célébrer les épousailles entre la bonne gouvernance et le devoir d’inventaire du peuple. Plus loin, il s’enfonce dans la nuit des rancœurs diffuses, sur le même tempo du mépris : «Plus il déjoue, parce que justement il sur-joue. Et n’arrive pas à emporter la sympathie de ses présumés si récents compatriotes». Le lexique trahit aussi l’idée qui porte cette poussée aux relents de plate xénophobie : «Plus il déjoue, parce que justement il sur-joue. Et n’arrive pas à emporter la sympathie de ses présumés si récents compatriotes». «Si récents patriotes», écrit le si délirant Zorro !
UNE INCULTURE SAISISSANTE
Cheikh Yérim Seck ne voit pas plus loin que le clavier de son laptop et la fenêtre de son bureau. Assis comme son modèle de journalisme (le commentaire ou pire, la divination médiatique !), hirsute comme son option de style d’écriture et léger comme sa manière de collecter des suppositions et ragots vernissés au moyen d’une réputation abusivement taillée dans la crédibilité de «Jeune Afrique» (on y reviendra !), la sentinelle «pudique», encore aveuglée par un héroïsme à la petite semaine, fait montre d’une inculture saisissante. Le métissage de Karim Wade ne serait pas en cause, selon lui. Dans son dérapage, il se contredit à la borne qui suit, en convoquant le fils du président Léopold Sédar Senghor. «L’exemple de Philippe Senghor est éclatant de contraste avec le sien. Métis comme lui, Philippe avait pour le peuple sénégalais un profond respect et une grande proximité. Son décès a ému même ceux qui ne le connaissaient pas. Il était en osmose avec les garçons et les filles de son temps. Ses amis s’appelaient Boucounta, Pape, Mamadou… et non Gérôme, Paul, Claude… N’est pas Philippe Senghor qui veut», dérape encore le commentateur matinal de Dakaractu.com.
Il faut lire l’élégie à Philippe pour comprendre que ce métis était une lumière du monde de Senghor. Il était la synthèse des élans culturels et l’aboutissement des convergences sociales dans la représentation senghorienne de la rencontre des peuples et des idées. Ensuite, réduire le Sénégal aux Modou, Ibrahima, Moussa, Bilal, ou Zeïnab (des noms recommandés), c’est cautionner la douce confusion entre civilisation arabe et culture islamique. Pourquoi un Sénégalais ne s’appellerait-il pas Macodou, Diogoye (noms traditionnels) ou… Léopold, Roland (noms attribués aux Chrétiens) ? Cheikh Yérim Seck, comme tout un chacun, a intérêt que la primauté de la République s’exerce sur les a priori et survivances d’archaïsmes. Il doit se battre afin que chaque Sénégalais puisse, un jour, visité par l’ambition et gouverné par la raison, prétendre à la charge de serviteur de la Nation.
SYMBOLES D’UNE OPTION REPUBLICAINE
Il se contredit, dans la tentative d’éloignement culturel de Karim Wade, lorsqu’il aborde le vote au Point E et une éventuelle popularité à Pikine: «Il aurait, c’est sûr, à cette époque, encore été élu dans n’importe quelle circonscription de Pikine ou de Guédiawaye. Mais la difficulté pour lui est venue du fait que la sociologie du Point E n’a pas changé depuis des dizaines d’années et qu’il demandait que des gens qui avaient grandi avec lui, devenus adultes aujourd’hui, lui accordent leurs suffrages. Ils le connaissaient trop bien pour les lui accorder». A Pikine, ils ne seraient donc pas assez «Sénégalais» pour élire un «produit importé» (quel mépris culturel !) ? Comment, au Point E, des adultes peuvent-ils avoir grandi avec un homme, qu’ils l’aient bien connu et que celui-ci ne serait pas, suffisamment, partie intégrante de leur histoire politique et sociale ?
Enfin, surprenant pour un juriste comme Cheikh Yérim Seck de flétrir, dans une fougue qu’on imagine portée par une amère coulée d’encre, les saisines de la… Justice. Que Karim Wade confie au juge le soin d’apprécier les différents coups qu’il reçoit est le symbole d’une option républicaine. Il n’est pas un flibustier dont la plume est portée par la haine et la manipulation pour fusiller ce que les Sénégalais ont de plus cher : l’honorabilité.
JOCELYNE NDIAYE le senegalais.net
L’enfant Karim a payé le tribut de la solitude et de l’absence, alors que son père, bâtisseur de refuges démocratiques face à Senghor et Diouf, était entre prison, brimades et exil volontaire. Non, l’histoire n’est pas encore écrite, pense ce journaliste qui, à lui seul, est un institut de sondage, une agence de la statistique et de la démographie, une commission électorale nationale indépendante, une commission nationale de recensement des votes, un tribunal chargé de publier les résultats provisoires et un conseil constitutionnel chargé d’homologuer le verdict des urnes. Oui, parce que, tout simplement, ses merveilleux états de service, pour la République et la morale, ont écrit ses nom et prénoms en lettres… de transparence ! Le débat sur la question sera pour plus tard, avec des détails effarants.
UN DELIRANT ZORRO DE LA DEMESURE !
Cheikh Yérim Seck est au journalisme ce qu’un soliste indiscipliné est à la musique. Il ignore la mesure. Et «ratantan, ratantan» !!! C’est tous les matins sur Dakaractu.com. Ce juriste devait être pénétré des valeurs de la République. Reconverti journaliste, il exerce la bonne recommandation sur l’impertinence au point de verser dans la licence. Il ne se gène pas appeler un ministre d’Etat «ce garçon». Il ne se gène pas à parler de «paria culturel», insultant même le sens de l’ouverture de ce peuple sénégalais, dans un ton qui le confinerait, lui, à un rôle de calamité éthique. Il convoque un argument que sa conscience, sans doute, lui a retourné mais qu’il a rejeté, tel un tracteur moral, dans les abysses de l’oubli sélectif : «…Paria au sens que ses actes jurent d’avec nos habitudes culturelles et nos comportements sociaux». Le scandale est dit, avec une pointe d’aveu sur l’engagement du «garçon», tel un G’Is de la République : «Il se surpasse, est toujours en train de vouloir prouver et se prouver qu’il est en phase avec nos compatriotes». Il dit bien : «Nos compatriotes». Ses compatriotes à lui, pas ceux de Karim Wade ! Est-ce un crime que de chercher, par-dessus toute clameur malsaine, à créer un point de rencontre entre l’horizon républicain et les attentes des populations ? A ce point précis, la bonne foi devrait plutôt célébrer les épousailles entre la bonne gouvernance et le devoir d’inventaire du peuple. Plus loin, il s’enfonce dans la nuit des rancœurs diffuses, sur le même tempo du mépris : «Plus il déjoue, parce que justement il sur-joue. Et n’arrive pas à emporter la sympathie de ses présumés si récents compatriotes». Le lexique trahit aussi l’idée qui porte cette poussée aux relents de plate xénophobie : «Plus il déjoue, parce que justement il sur-joue. Et n’arrive pas à emporter la sympathie de ses présumés si récents compatriotes». «Si récents patriotes», écrit le si délirant Zorro !
UNE INCULTURE SAISISSANTE
Cheikh Yérim Seck ne voit pas plus loin que le clavier de son laptop et la fenêtre de son bureau. Assis comme son modèle de journalisme (le commentaire ou pire, la divination médiatique !), hirsute comme son option de style d’écriture et léger comme sa manière de collecter des suppositions et ragots vernissés au moyen d’une réputation abusivement taillée dans la crédibilité de «Jeune Afrique» (on y reviendra !), la sentinelle «pudique», encore aveuglée par un héroïsme à la petite semaine, fait montre d’une inculture saisissante. Le métissage de Karim Wade ne serait pas en cause, selon lui. Dans son dérapage, il se contredit à la borne qui suit, en convoquant le fils du président Léopold Sédar Senghor. «L’exemple de Philippe Senghor est éclatant de contraste avec le sien. Métis comme lui, Philippe avait pour le peuple sénégalais un profond respect et une grande proximité. Son décès a ému même ceux qui ne le connaissaient pas. Il était en osmose avec les garçons et les filles de son temps. Ses amis s’appelaient Boucounta, Pape, Mamadou… et non Gérôme, Paul, Claude… N’est pas Philippe Senghor qui veut», dérape encore le commentateur matinal de Dakaractu.com.
Il faut lire l’élégie à Philippe pour comprendre que ce métis était une lumière du monde de Senghor. Il était la synthèse des élans culturels et l’aboutissement des convergences sociales dans la représentation senghorienne de la rencontre des peuples et des idées. Ensuite, réduire le Sénégal aux Modou, Ibrahima, Moussa, Bilal, ou Zeïnab (des noms recommandés), c’est cautionner la douce confusion entre civilisation arabe et culture islamique. Pourquoi un Sénégalais ne s’appellerait-il pas Macodou, Diogoye (noms traditionnels) ou… Léopold, Roland (noms attribués aux Chrétiens) ? Cheikh Yérim Seck, comme tout un chacun, a intérêt que la primauté de la République s’exerce sur les a priori et survivances d’archaïsmes. Il doit se battre afin que chaque Sénégalais puisse, un jour, visité par l’ambition et gouverné par la raison, prétendre à la charge de serviteur de la Nation.
SYMBOLES D’UNE OPTION REPUBLICAINE
Il se contredit, dans la tentative d’éloignement culturel de Karim Wade, lorsqu’il aborde le vote au Point E et une éventuelle popularité à Pikine: «Il aurait, c’est sûr, à cette époque, encore été élu dans n’importe quelle circonscription de Pikine ou de Guédiawaye. Mais la difficulté pour lui est venue du fait que la sociologie du Point E n’a pas changé depuis des dizaines d’années et qu’il demandait que des gens qui avaient grandi avec lui, devenus adultes aujourd’hui, lui accordent leurs suffrages. Ils le connaissaient trop bien pour les lui accorder». A Pikine, ils ne seraient donc pas assez «Sénégalais» pour élire un «produit importé» (quel mépris culturel !) ? Comment, au Point E, des adultes peuvent-ils avoir grandi avec un homme, qu’ils l’aient bien connu et que celui-ci ne serait pas, suffisamment, partie intégrante de leur histoire politique et sociale ?
Enfin, surprenant pour un juriste comme Cheikh Yérim Seck de flétrir, dans une fougue qu’on imagine portée par une amère coulée d’encre, les saisines de la… Justice. Que Karim Wade confie au juge le soin d’apprécier les différents coups qu’il reçoit est le symbole d’une option républicaine. Il n’est pas un flibustier dont la plume est portée par la haine et la manipulation pour fusiller ce que les Sénégalais ont de plus cher : l’honorabilité.
JOCELYNE NDIAYE le senegalais.net