Chez certaines races humaines, les cheveux sont naturellement longs contrairement à d’autres. Au Sénégal, la chevelure pendante n’est pas le propre de nos filles abonnées, pourtant, à la coquetterie. La plupart de nos femmes ont des cheveux courts. Perçus comme un signe de beauté, chez les jeunes filles comme chez les dames sénégalaises, les cheveux volumineux sont indispensables, à côté des habits et des chaussures qu’elles surnomment souvent « fashion » ou « pop ».
Il y a deux sortes de cheveux, humains et artificiels. Pour la première catégorie, encore appelée « cheveux naturels », la cherté n’est guère, chez nous, un critère d’inaccessibilité. Ils couronnent les têtes joliment apprêtées des femmes sénégalaises dans la rue, dans les fêtes et cérémonies ou encore au bureau. Plus qu’un simple accessoire, ils font aujourd’hui partie du corps de la Sénégalaise.
Une gérante d’un salon de coiffure située à Castors s’affaire avec ses élèves autour de ses clientes. Interpellée sur le prix de ces cheveux humains, elle soutient que les prix dépassent les 100.000 francs Cfa et varient selon la taille. «Dans un paquet de cheveux naturels, il y a juste deux mètres. Je vends le paquet à 120.000 francs Cfa. Alors que pour une seule tête, il faudrait quatre mètres ». Les deux paquets coûteraient alors 240.000 francs Cfa. Il y a cependant, nous indique-t-elle, d’autres variantes qui demandent plus d’argent. « Tout dépend de la taille, en fait et ça peut aller chercher dans les 300 000 francs. La plus petite taille c’est 12 et la plus grande varie entre 20 et 22. Ces deux dernières tailles arrivent jusqu’aux fesses».
Quatre salaires sur une tête
Au regard de la cherté de ces cheveux naturels humains qui peuvent valoir l’équivalent de quatre salaires, une élève lance une mise en garde aux femmes. « La perruque traditionnelle est beaucoup moins chère et pas forcément moins esthétique », peste-t-elle. Elle pointe du doigt les risques liés à ce nouvel hobby : « Les voleurs savent très bien que les cheveux naturels coûtent très chers. Alors, ils ne se priveront pas d’arracher en pleine rue avec leurs scooters les postiches ou les perruques des femmes qui mettent toujours des cheveux humains».
Sur la provenance de ces toisons dorées, Ndèye Fall, une coiffeuse trouvée dans son salon aux Hlm, affirme que les vrais cheveux naturels ou humains sont importés soit de l’Inde soit du Brésil.
Ces cheveux sont obtenus, indique-t-elle, «chez les Indiennes ou les Brésiliennes qui coupent leurs cheveux pour les vendre. Ainsi, il n’y a aucun traitement qui s’y rajoute. Les cheveux sont juste cousus sur le bout chez le tailleur avant d’être mis dans des paquets». Pour s’assurer que les cheveux sont bien naturels, renseigne-t-elle, il y a la présence des poux.
Un avis qui n’est pas partagé par Béa, une amoureuse de ces boucles naturelles. Selon elle, en Inde, «les cheveux coupés sont confiés à des femmes qui sont dans des temples. Ce sont elles qui les transportent vers des usines indiennes qui se chargent de les traiter en tuant les germes».
Une telle précaution, précise-t-elle, «c’est pour éviter la transmission de maladies, vu qu’au Sénégal, nous avons l’habitude de les mettre plusieurs fois sur la tête».
Un business très lucratif
Vendus dans des boutiques de produits cosmétiques, les cheveux non humains coûtent moins chers et se coiffent sans contrainte particulière. Il en est de même pour les cheveux humains.
Babacar Ndoye, un gérant d’une boutique remplie de produits de beauté, située au marché Sandaga, estime, de prime abord, que les cheveux issus directement de la tête d’une personne, sont bannis par l’Islam. A l’en croire, « c’est proscrit par la religion musulmane. C’est la raison pour laquelle, je ne les vends pas. En plus, scientifiquement, ils peuvent être source de maladies».
Si ces cheveux non humains sont appelés naturels, selon Babacar Ndoye «c’est parce que les mèches dits « Yaki » et « Naomi », bien que n’étant pas humains, s’utilisent plusieurs fois et peuvent être coiffés sous d’autres formes, sans qu’ils se dégradent. Curieusement, les cheveux d’extraction humaine ont les mêmes qualités».
Les cheveux artificiels proviennent des Usa, souligne-t-il, et ils ne coûtent pas très chers. «Les prix varient selon la taille. La plus petite coûte 3500 francs Cfa le mètre et le paquet de la grande taille, à 18000 francs». C’est plus bénéfique, pense-t-il, en plus «ceux qui les achètent dépensent moins et ils sont également bien traités».
Amy Ndao, une vingtaine sonnante, trouvée au marché Sandaga, en train de faire du shopping, avec sa perruque de cheveux naturels en taille 16, ne partage pas le raisonnement de Babacar Ndoye. A son avis, les cheveux naturels sont plus rentables, malgré la cherté. «Je trouve que les cheveux humains sont d’une qualité exceptionnelle. Ils sont non seulement doux mais aussi je les peux les mettre plusieurs fois».
La cherté ne la dérange trop, dit-elle, car «tout ce qui est cher est bon. Et nous, les femmes sénégalaises, on sait qu’on ne meurt qu’une seule fois, alors mieux vaut en acheter une bonne fois pour toute».
Il y a deux sortes de cheveux, humains et artificiels. Pour la première catégorie, encore appelée « cheveux naturels », la cherté n’est guère, chez nous, un critère d’inaccessibilité. Ils couronnent les têtes joliment apprêtées des femmes sénégalaises dans la rue, dans les fêtes et cérémonies ou encore au bureau. Plus qu’un simple accessoire, ils font aujourd’hui partie du corps de la Sénégalaise.
Une gérante d’un salon de coiffure située à Castors s’affaire avec ses élèves autour de ses clientes. Interpellée sur le prix de ces cheveux humains, elle soutient que les prix dépassent les 100.000 francs Cfa et varient selon la taille. «Dans un paquet de cheveux naturels, il y a juste deux mètres. Je vends le paquet à 120.000 francs Cfa. Alors que pour une seule tête, il faudrait quatre mètres ». Les deux paquets coûteraient alors 240.000 francs Cfa. Il y a cependant, nous indique-t-elle, d’autres variantes qui demandent plus d’argent. « Tout dépend de la taille, en fait et ça peut aller chercher dans les 300 000 francs. La plus petite taille c’est 12 et la plus grande varie entre 20 et 22. Ces deux dernières tailles arrivent jusqu’aux fesses».
Quatre salaires sur une tête
Au regard de la cherté de ces cheveux naturels humains qui peuvent valoir l’équivalent de quatre salaires, une élève lance une mise en garde aux femmes. « La perruque traditionnelle est beaucoup moins chère et pas forcément moins esthétique », peste-t-elle. Elle pointe du doigt les risques liés à ce nouvel hobby : « Les voleurs savent très bien que les cheveux naturels coûtent très chers. Alors, ils ne se priveront pas d’arracher en pleine rue avec leurs scooters les postiches ou les perruques des femmes qui mettent toujours des cheveux humains».
Sur la provenance de ces toisons dorées, Ndèye Fall, une coiffeuse trouvée dans son salon aux Hlm, affirme que les vrais cheveux naturels ou humains sont importés soit de l’Inde soit du Brésil.
Ces cheveux sont obtenus, indique-t-elle, «chez les Indiennes ou les Brésiliennes qui coupent leurs cheveux pour les vendre. Ainsi, il n’y a aucun traitement qui s’y rajoute. Les cheveux sont juste cousus sur le bout chez le tailleur avant d’être mis dans des paquets». Pour s’assurer que les cheveux sont bien naturels, renseigne-t-elle, il y a la présence des poux.
Un avis qui n’est pas partagé par Béa, une amoureuse de ces boucles naturelles. Selon elle, en Inde, «les cheveux coupés sont confiés à des femmes qui sont dans des temples. Ce sont elles qui les transportent vers des usines indiennes qui se chargent de les traiter en tuant les germes».
Une telle précaution, précise-t-elle, «c’est pour éviter la transmission de maladies, vu qu’au Sénégal, nous avons l’habitude de les mettre plusieurs fois sur la tête».
Un business très lucratif
Vendus dans des boutiques de produits cosmétiques, les cheveux non humains coûtent moins chers et se coiffent sans contrainte particulière. Il en est de même pour les cheveux humains.
Babacar Ndoye, un gérant d’une boutique remplie de produits de beauté, située au marché Sandaga, estime, de prime abord, que les cheveux issus directement de la tête d’une personne, sont bannis par l’Islam. A l’en croire, « c’est proscrit par la religion musulmane. C’est la raison pour laquelle, je ne les vends pas. En plus, scientifiquement, ils peuvent être source de maladies».
Si ces cheveux non humains sont appelés naturels, selon Babacar Ndoye «c’est parce que les mèches dits « Yaki » et « Naomi », bien que n’étant pas humains, s’utilisent plusieurs fois et peuvent être coiffés sous d’autres formes, sans qu’ils se dégradent. Curieusement, les cheveux d’extraction humaine ont les mêmes qualités».
Les cheveux artificiels proviennent des Usa, souligne-t-il, et ils ne coûtent pas très chers. «Les prix varient selon la taille. La plus petite coûte 3500 francs Cfa le mètre et le paquet de la grande taille, à 18000 francs». C’est plus bénéfique, pense-t-il, en plus «ceux qui les achètent dépensent moins et ils sont également bien traités».
Amy Ndao, une vingtaine sonnante, trouvée au marché Sandaga, en train de faire du shopping, avec sa perruque de cheveux naturels en taille 16, ne partage pas le raisonnement de Babacar Ndoye. A son avis, les cheveux naturels sont plus rentables, malgré la cherté. «Je trouve que les cheveux humains sont d’une qualité exceptionnelle. Ils sont non seulement doux mais aussi je les peux les mettre plusieurs fois».
La cherté ne la dérange trop, dit-elle, car «tout ce qui est cher est bon. Et nous, les femmes sénégalaises, on sait qu’on ne meurt qu’une seule fois, alors mieux vaut en acheter une bonne fois pour toute».