Né à Diourbel le 22 septembre 1915 Serigne Saliou Mbacké, a été rappelé à Dieu à Touba, le 28 décembre 2007. Il est devenu khalife général des Mourides suite à la disparition de son aîné, Serigne Abdou Khadre, en 1991. Une anecdote de Serigne Modou Diaw Fakha, à qui Cheikh Ahmadou Bamba avait demandé d'interpréter son célèbre poème "Mawahibu naafihu", rapporte que le disciple du Cheikh s’est exécuté «jusqu'à la 53e prose qu'il ne comprenait pas. Il est revenu faire part au Cheikh de son incompréhension, et ce dernier de lui dire que s'il essayait jusqu'à l'année suivante, il n'arriverait pas à le déchiffrer». À l'époque, indique Serigne Modou Diaw Fakha, «Serigne Saliou avait sept ans et était assis à côté du Cheikh». Serigne Touba de continuer en lui précisant: «Modou Diaw, le jour où vous ne me verrez plus, je transmettrai tous mes dons à mon représentant, obéissez à ses ordres». Khadimoul Rassoul avait alors posé sa main sur la tête de Serigne Saliou disant: «Lin khaadatil udjuru wal ma Salihu bi tayyi wal djazbi wa innî Salihu». Une phrase devenue très célèbre chez les "Cantaakoon" (disciplines de Cheikh Béthio Thioune), élevé au rang de "Cheikh". Son désintéressement légendaire des choses mondaines, son effacement jusqu'à son avènement à la tête de la confrérie, ont fait de lui un homme de dimension exceptionnelle. Serigne Saliou, rappelle-t-on, a régulièrement remis aux différents khalifes l'intégralité du produit de ses récoltes et n'y a jamais «goûté», en dehors de la ristourne que lui envoyaient ses aînés.
Un don de Dieu
Fils de Serigne Touba et de Sokhna Faty Diakhaté, Serigne Saliou nous est parvenu par la grâce de Dieu, selon Serigne Mouhamadou Lamine Diop «Dagana» –un des rares disciples à avoir rendu visite à Serigne Touba au Gabon, en compagnie de Cheikh Anta Mbacké– dans son livre «Irwaa u-n-Nadim» (L’abreuvoir du commensal). Selon lui, le guide est né le 14 Dhul qi da 1333 de l’hégire (un mercredi), qui correspond au 22 septembre 1915, à Diourbel. Serigne Touba avait alors fini de purger sa peine de plus de sept ans d’exil au Gabon (1895-1902), quatre ans en Mauritanie (1903 - 1907), cinq ans de résidence surveillée à Thiéyène (1907 - 1912) et se trouvait encore consigné en résidence surveillée à Diourbel (1912 - 1927) où il passa le reste de son séjour terrestre. Quant à Sokhna Faty, sa vénérée mère, elle est la fille de Serigne Modou Diakhaté Méwane et de Sokhna Dieng Sylla. Elle est également la sœur du très célèbre Serigne Amsatou Diakhaté, disciple de Serigne Touba, et de Sokhna Mariama Diakhaté, mère de Serigne Abdoul Ahad (3e khalife) et de Serigne Souhayibou Mbacké. A la venue au monde de Serigne Saliou, c’est à ce même Serigne Mouhamadou Lamine Diop «Dagana» que le Grand Cheikh fit appel pour l’informer du nom : Assaaliha (le pur, le probe, le vertueux…) qu’il écrivit à terre. Serigne Mouhamadou Lamine Diop composa séance tenante des vers en l’honneur du nouveau-né. «Puisse Dieu, invoqua-t-il, par Sa Grâce, nous préserver Saaliha/l’Eternel Qui, par lui, nous a gratifiés de la pureté, que Dieu en fasse un soleil éternel dans le ciel de son époque/effaçant ainsi la face obscurcie de celle-ci, que Dieu l’éternise, parachevant ses dons/en bénédiction et sanctification bénéfiques.»
Un érudit formé à bonne école
Serigne Touba commença lui-même l’initiation de Serigne Saliou au Saint Coran, avant de le confier à Serigne Alassane Diakhaté, auprès de qui, il fit ses humanités religieuses (mémorisation et reproduction écrite du Saint Coran, de mémoire). Serigne Thierno Mbacké «Guélongal», fils de Serigne Omar (cousin et disciple de la première heure de Serigne Touba), rapporte que Serigne Touba a dit à Serigne Alassane, en lui confiant Serigne Abdou Saad, Serigne Abdoul Ahmad, Serigne Saliou et Serigne Souhayibou, que s’il parvenait à leur faire maîtriser le Saint Coran, il garantirait son entrée au Paradis. Serigne Saliou fit sa tarbiyah (éducation religieuse), selon son petit-fils Serigne Khalil Mbacké, à l’emplacement actuel où est bâtie la résidence de Cheikh Béthio Thioune à Djannatoul Mahwa à Touba. Il n’y avait, à l’époque, que des champs. Après sa maîtrise du Livre Saint, il se familiarisa avec les sciences religieuses auprès de Serigne Modou Dème de Diourbel, Serigne Habibou Mbacké, qui eut à occuper la fonction d’imam de la grande mosquée de Touba, Serigne Mor Sassoum Diakhaté, fils du très célèbre Cadi Madiakhaté Kala et de Serigne Mokhtar Dieng Gouyaar de Tindôdi. Il devint ainsi un fin lettré, érudit à la vaste culture, maîtrisant la littérature (recueils des poètes maures, andalous…) et la langue arabe (rhétorique, prosodie…), sans parler de sa maîtrise de la géographie... Le voyage constituant une grande part de l’éducation et de la formation, comme l’enseigne le Prophète Muhammad (PSL), le Cheikh effectua des périples en Côte d’Ivoire, en Gambie et dans les différentes régions du Sénégal. Hélas ! Toute vie ayant une fin, celle de Serigne Saliou arriva à terme le vendredi 28 décembre 2007 (17 Dhul Hijja 1429), pendant qu’à la Mecque les pèlerins accomplissaient encore leurs rites. Là-bas, «sur les lieux où l’Ange Gabriel transmettait la Révélation au Prophète Muhammad (PSL)», plusieurs kaamil (Sainte Vulgate) furent lus en son honneur. Devenu khalife un jour de vendredi, il quittera ce bas monde un vendredi. Son khalifat dura dix-sept ans (nombre de «rakaa» des cinq prières canoniques). Serigne Saliou «retourna» à son Seigneur, qu’il avait toujours servi et à qui il renvoyait toujours, à l’âge de quatre-vingt-douze ans (valeur numérique du nom de Muhammad). Au demeurant, la valeur numérique de son propre nom (çaalih) renvoie au nombre des «Plus Beaux Noms» (Asmaa ul husnaa) de Dieu! Avec Serigne Saliou s’achève le cycle des fils-khalifes. Un autre s’ouvre avec l’avènement de Serigne Mouhamadou Lamine Bara (2007-2010), fils du second khalife, à qui a succédé Serigne Sidy Mokhtar, fils de l’homonyme du prédécesseur.
SERIGNE MOUR DIOP
Le Pays au Quotidien
Un don de Dieu
Fils de Serigne Touba et de Sokhna Faty Diakhaté, Serigne Saliou nous est parvenu par la grâce de Dieu, selon Serigne Mouhamadou Lamine Diop «Dagana» –un des rares disciples à avoir rendu visite à Serigne Touba au Gabon, en compagnie de Cheikh Anta Mbacké– dans son livre «Irwaa u-n-Nadim» (L’abreuvoir du commensal). Selon lui, le guide est né le 14 Dhul qi da 1333 de l’hégire (un mercredi), qui correspond au 22 septembre 1915, à Diourbel. Serigne Touba avait alors fini de purger sa peine de plus de sept ans d’exil au Gabon (1895-1902), quatre ans en Mauritanie (1903 - 1907), cinq ans de résidence surveillée à Thiéyène (1907 - 1912) et se trouvait encore consigné en résidence surveillée à Diourbel (1912 - 1927) où il passa le reste de son séjour terrestre. Quant à Sokhna Faty, sa vénérée mère, elle est la fille de Serigne Modou Diakhaté Méwane et de Sokhna Dieng Sylla. Elle est également la sœur du très célèbre Serigne Amsatou Diakhaté, disciple de Serigne Touba, et de Sokhna Mariama Diakhaté, mère de Serigne Abdoul Ahad (3e khalife) et de Serigne Souhayibou Mbacké. A la venue au monde de Serigne Saliou, c’est à ce même Serigne Mouhamadou Lamine Diop «Dagana» que le Grand Cheikh fit appel pour l’informer du nom : Assaaliha (le pur, le probe, le vertueux…) qu’il écrivit à terre. Serigne Mouhamadou Lamine Diop composa séance tenante des vers en l’honneur du nouveau-né. «Puisse Dieu, invoqua-t-il, par Sa Grâce, nous préserver Saaliha/l’Eternel Qui, par lui, nous a gratifiés de la pureté, que Dieu en fasse un soleil éternel dans le ciel de son époque/effaçant ainsi la face obscurcie de celle-ci, que Dieu l’éternise, parachevant ses dons/en bénédiction et sanctification bénéfiques.»
Un érudit formé à bonne école
Serigne Touba commença lui-même l’initiation de Serigne Saliou au Saint Coran, avant de le confier à Serigne Alassane Diakhaté, auprès de qui, il fit ses humanités religieuses (mémorisation et reproduction écrite du Saint Coran, de mémoire). Serigne Thierno Mbacké «Guélongal», fils de Serigne Omar (cousin et disciple de la première heure de Serigne Touba), rapporte que Serigne Touba a dit à Serigne Alassane, en lui confiant Serigne Abdou Saad, Serigne Abdoul Ahmad, Serigne Saliou et Serigne Souhayibou, que s’il parvenait à leur faire maîtriser le Saint Coran, il garantirait son entrée au Paradis. Serigne Saliou fit sa tarbiyah (éducation religieuse), selon son petit-fils Serigne Khalil Mbacké, à l’emplacement actuel où est bâtie la résidence de Cheikh Béthio Thioune à Djannatoul Mahwa à Touba. Il n’y avait, à l’époque, que des champs. Après sa maîtrise du Livre Saint, il se familiarisa avec les sciences religieuses auprès de Serigne Modou Dème de Diourbel, Serigne Habibou Mbacké, qui eut à occuper la fonction d’imam de la grande mosquée de Touba, Serigne Mor Sassoum Diakhaté, fils du très célèbre Cadi Madiakhaté Kala et de Serigne Mokhtar Dieng Gouyaar de Tindôdi. Il devint ainsi un fin lettré, érudit à la vaste culture, maîtrisant la littérature (recueils des poètes maures, andalous…) et la langue arabe (rhétorique, prosodie…), sans parler de sa maîtrise de la géographie... Le voyage constituant une grande part de l’éducation et de la formation, comme l’enseigne le Prophète Muhammad (PSL), le Cheikh effectua des périples en Côte d’Ivoire, en Gambie et dans les différentes régions du Sénégal. Hélas ! Toute vie ayant une fin, celle de Serigne Saliou arriva à terme le vendredi 28 décembre 2007 (17 Dhul Hijja 1429), pendant qu’à la Mecque les pèlerins accomplissaient encore leurs rites. Là-bas, «sur les lieux où l’Ange Gabriel transmettait la Révélation au Prophète Muhammad (PSL)», plusieurs kaamil (Sainte Vulgate) furent lus en son honneur. Devenu khalife un jour de vendredi, il quittera ce bas monde un vendredi. Son khalifat dura dix-sept ans (nombre de «rakaa» des cinq prières canoniques). Serigne Saliou «retourna» à son Seigneur, qu’il avait toujours servi et à qui il renvoyait toujours, à l’âge de quatre-vingt-douze ans (valeur numérique du nom de Muhammad). Au demeurant, la valeur numérique de son propre nom (çaalih) renvoie au nombre des «Plus Beaux Noms» (Asmaa ul husnaa) de Dieu! Avec Serigne Saliou s’achève le cycle des fils-khalifes. Un autre s’ouvre avec l’avènement de Serigne Mouhamadou Lamine Bara (2007-2010), fils du second khalife, à qui a succédé Serigne Sidy Mokhtar, fils de l’homonyme du prédécesseur.
SERIGNE MOUR DIOP
Le Pays au Quotidien