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Circulation de cocaïne à Dakar : Un marabout, un musicien et un snapeur dans le collimateur des FDS

Concernant la circulation de la cocaïne dans la capitale sénégalaise, des sources renseignent qu’un trio sort du lot. Il s’agit d’un marabout, d’un célèbre musicien et d’un snapeur. Ils sont dans le collimateur des forces de défense et de sécurité (FDS). Reportage du quotidien EnQuête


Rédigé par leral.net le Mardi 19 Décembre 2023 à 10:31 | | 0 commentaire(s)|

Au Sénégal, le gramme de cocaïne est généralement échangé à 80 000 F CFA. Ce qui fait que cette drogue n’est pas à la portée de tout le monde. Ainsi, sa clientèle est très sélecte.

Selon nos sources, la cocaïne circule dans le milieu du showbiz. Mais aussi aux Almadies et les quartiers huppés de Dakar. Des sources autorisées lèvent un coin du voile sur les contours de ce trafic.

“Il y a trois personnes qui sortent du lot. Nous avons des indices de preuves. On attend juste le moment venu pour les alpaguer. Il ne faut pas se précipiter. C’est des gens très rusés et qui ont une certaine notoriété. Ils ne sont pas n’importe qui dans ce pays. Pour ce genre d’oiseaux (suspects dans le jargon), il faut du tact et de la diligence pour les mettre en cage (arrestation et emprisonnement)”, confient des sources qui n’ont pas voulu entrer dans les détails.

Après moult insistances et une kyrielle de rendez-vous, nos interlocuteurs se prononcent enfin.

“Nous avons trois catégories de personne qui sortent du lot, concernant ceux qui font entrer la poudre blanche à Dakar. Il y a un marabout qui a beaucoup de disciples. Je ne peux pas aller plus loin. Un musicien très célèbre aussi. Pour ce dernier, à chaque fois, qu’il organise une manifestation en Gambie, une saisie record est constatée. Ce qui nous permet de dire qu’il parvient à sortir de la drogue en Gambie en profitant de ses concerts. C’est un constat qui est là. Le marabout aussi, il pense qu’il n’est pas identifié, alors que oui. Le moment venu, il sera interpellé, advienne que pourra. Souvent, ils profitent de leur notoriété pour trafiquer cette drogue”, confie un de nos interlocuteurs

Politiciens, musiciens, mannequins, journalistes : les plus grands consommateurs de coke

Il confie : “L’axe Gambie - Sénégal est très prisé par les trafiquants de cette drogue.” Une fois sur le sol sénégalais, il faut une personne qui a ses entrées dans le milieu du showbiz et de la politique, pour écouler la cocaïne.

“Il y a un célèbre snapeur qui se charge de cette mission. Il profite de sa proximité avec les clients de cette drogue pour écouler. Il a la chance ou la malchance de fréquenter les plus grands consommateurs de cette drogue. Souvent, les Almadies et certains quartiers huppés sans oublier des hôtels de luxe sont les lieux où il trouve ses clients. Ce qui est sûr est que force restera à la loi. Cela peut prendre du temps, mais ils vont tomber, à moins qu’ils arrêtent ce trafic”, confient nos interlocuteurs.

À la question de savoir les localités où on l’on consomme le plus de drogue dans ce pays, nos interlocuteurs soulignent qu’elle est consommée sur presque tout le territoire, mais Dakar vient largement en tête.

S’agissant des catégories de personnes qui consomment le plus cette poudre blanche, nos investigations montrent qu’il s’agit de politiciens, de musiciens, de mannequins et... de journalistes.

“Ce qui demeure constant est que cette drogue coûte cher. Donc, si une personne à revenu modeste la prend - ce qui est rare - c’est qu’elle est parrainée par un riche. Des célébrités et des milliardaires la consomment.

Parmi eux, deux célébrités qui sont chantées par les griots. De même que chez les politiques et un de vos confrères aussi. C’est juste un nombre très petit qui la prend. Ils copinent ensemble ; ils font affaire ensemble ; ils se marient. Une façon de vous dire que c’est un milieu très select”, renseigne une autre source.

Selon elle, cette mafia est difficile à cerner. Ce qui rend leur arrestation difficile. C’est souvent les seconds couteaux qui sont alpagués. Mais les gros morceaux parviennent toujours à s’échapper, renseigne-t-on. Un tour aux Almadies, un samedi soir, n’a pas permis de délier les langues sur ce trafic. Personne n’a été en mesure de donner plus d’informations sur ce trafic de drogue dans cette partie de la capitale dakaroise.