Kalossi est un village très ancien. Il est situé à 2,5 km de Yang-Yang, au nord du département de Linguère. Ce village, relié à Mbeuleukhé par une piste cahoteuse de 5 km, est très difficile d’accès. Il est principalement habité par des wolofs. Kalossi constitue une cité réputée dangereuse pour les autorités administratives et politiques.
Une fore croyance populaire qui a traversé les âges et le temps, et qui est très répandue dans le Djollof et même au-delà, à propos de ce village, veut en effet qu’un agent d’Etat ou toute autre personne détentrice de pouvoir temporel qui y met les pieds, perde inévitablement son poste. Et même si cette croyance mystique a longtemps porté préjudice à ce village, les personnes investies d'un pouvoir temporel continuent toujours de fuir la localité comme la peste.
Un rempart mystico-religieux pour se protéger des rois et princes d’antan
Selon certains témoignages, recueillis sur place, il ressort que les fondateurs de Kalossi sont des frondeurs qui avaient osé manifester une certaine défiance au Bourba Djolof. Ce dernier leur intima l’ordre de se retirer de sa capitale, pour aller s’installer loin de sa vue. Ainsi, pour se mettre à l’abri d’éventuelles représailles du Bourba Djolof, ils organisent leur résistance en puisant dans les pouvoirs mystico-religieux des membres du clan des rebelles.
Et depuis cette époque bien lointaine, quiconque pénétrait dans leur village, courait le risque d’y perdre la vie ou son titre.
D’autres sources rapportent que ces gens se protégeaient plutôt contre les abus de pouvoir des princes qui relevaient des impôts de façon exagérée ou abusaient de leurs cheptels et leurs biens. Ceux d’entre ces princes ou courtisans du roi qui tentaient de pénétrer leur territoire, n’en ressortaient pas vivants.
C’est au moins ce que soulignent les défenseurs de l’origine de cet interdit qui fait encore parler de Kalossi comme d’un village dangereux pour toute personne investie d’un quiconque pouvoir temporel.
Les autorités n’osent toujours pas mettre les pieds à Kalossi
En tout état de cause, une source digne de foi nous confiera que les autorités n’osent toujours pas jusqu’à ce jour, mettre les pieds dans cette contrée. Elles préfèrent tenir leurs réunions à Yang-Yang. Et même pendant les périodes de campagnes électorales où pour la pêche aux voix, les politiques font le tour du Djolof jusque dans les villages le plus reculés, les candidats évitent à tout prix de visiter Kalossi.
Mieux, encore, à ce jour, tous les sous-préfets qui ont servi à Yang-Yang, n’ont jamais mis les pieds à Kalossi. Ils n’ont jamais tenu de réunions à Kalossi avec les villageois, surtout pendant la collecte des impôts et taxes rurales. Les réunions concernant le village sont délocalisées à Yang-Yang et les villageois font le déplacement.
Mais le revers de la médaille par rapport à cette croyance, est qu’elle a longtemps impacté négativement le développement économique de Kalossi.
Les hommes de tenue s’habillent en ‘’civil’’ pour y entrer
Il faut dire que cette croyance mystique n’a pas épargné les hommes de tenue. En effet, en voulant accéder à Kalossi, ils enlèvent tout simplement leurs uniformes pour se mettre en ‘’civil’’. Sinon, ils risquent de perdre leurs fonctions au retour. Mais aujourd’hui, le village dispose d’une école élémentaire clôturée, d’une mosquée en réhabilitation, d’une case de santé, d’un programme d’énergie solaire, d’un système d’adduction d’eau qui alimente le village en eau potable.
Selon la présidente du groupement féminin de Kalossi, Diarra Mbengue, « depuis le temps du projet d’aménagement et de développement villageois (padv), vers les années 2004, notre village ne bénéficie plus d’assistance. Aujourd’hui, nous sommes laissés à nous même. Nous n’avons rien, nous sommes oubliés de tous ». Le village a connu un grand retard économique dû à son passé historique. Car, n’osant pas y mettre les pieds de peur de perdre leurs pouvoirs, les autorités font depuis des années, comme si Kalossi n‘existait pas sur la carte du Sénégal.
Un village oublié à cause de son passé, qui vit dans la précarité
Cependant, pour El hadji Ndiaye, les choses commencent à bouger avec le changement de mentalité qui s’impose. En effet, explique ce natif du village, les villageois sont plus ambitieux. Mais faute de moyens, l’émergence de Kalossi peine à se réaliser. A part l’agriculture et l’élevage, les jeunes n’ont pas d'autre activité génératrice de revenus qui leur permettrait de se libérer de la précarité.
Pour le responsable des jeunes, Baba Mbengue, la situation est critique. « Nous avons besoin d’être accompagnés par les autorités gouvernementales et les ONG pour sortir notre localité de l’ornière », dit-il.
Malgré les ambitions affichées des habitants de ce village, les pouvoirs publics se réfugient derrière cette croyance ancestrale tenace, pour briller de par leur absence à Kalossi. Ainsi, toutes les manifestations culturelles religieuses et sportives qui y sont organisées, se tiennent sans les pouvoirs publics.
Voxpopuli
Une fore croyance populaire qui a traversé les âges et le temps, et qui est très répandue dans le Djollof et même au-delà, à propos de ce village, veut en effet qu’un agent d’Etat ou toute autre personne détentrice de pouvoir temporel qui y met les pieds, perde inévitablement son poste. Et même si cette croyance mystique a longtemps porté préjudice à ce village, les personnes investies d'un pouvoir temporel continuent toujours de fuir la localité comme la peste.
Un rempart mystico-religieux pour se protéger des rois et princes d’antan
Selon certains témoignages, recueillis sur place, il ressort que les fondateurs de Kalossi sont des frondeurs qui avaient osé manifester une certaine défiance au Bourba Djolof. Ce dernier leur intima l’ordre de se retirer de sa capitale, pour aller s’installer loin de sa vue. Ainsi, pour se mettre à l’abri d’éventuelles représailles du Bourba Djolof, ils organisent leur résistance en puisant dans les pouvoirs mystico-religieux des membres du clan des rebelles.
Et depuis cette époque bien lointaine, quiconque pénétrait dans leur village, courait le risque d’y perdre la vie ou son titre.
D’autres sources rapportent que ces gens se protégeaient plutôt contre les abus de pouvoir des princes qui relevaient des impôts de façon exagérée ou abusaient de leurs cheptels et leurs biens. Ceux d’entre ces princes ou courtisans du roi qui tentaient de pénétrer leur territoire, n’en ressortaient pas vivants.
C’est au moins ce que soulignent les défenseurs de l’origine de cet interdit qui fait encore parler de Kalossi comme d’un village dangereux pour toute personne investie d’un quiconque pouvoir temporel.
Les autorités n’osent toujours pas mettre les pieds à Kalossi
En tout état de cause, une source digne de foi nous confiera que les autorités n’osent toujours pas jusqu’à ce jour, mettre les pieds dans cette contrée. Elles préfèrent tenir leurs réunions à Yang-Yang. Et même pendant les périodes de campagnes électorales où pour la pêche aux voix, les politiques font le tour du Djolof jusque dans les villages le plus reculés, les candidats évitent à tout prix de visiter Kalossi.
Mieux, encore, à ce jour, tous les sous-préfets qui ont servi à Yang-Yang, n’ont jamais mis les pieds à Kalossi. Ils n’ont jamais tenu de réunions à Kalossi avec les villageois, surtout pendant la collecte des impôts et taxes rurales. Les réunions concernant le village sont délocalisées à Yang-Yang et les villageois font le déplacement.
Mais le revers de la médaille par rapport à cette croyance, est qu’elle a longtemps impacté négativement le développement économique de Kalossi.
Les hommes de tenue s’habillent en ‘’civil’’ pour y entrer
Il faut dire que cette croyance mystique n’a pas épargné les hommes de tenue. En effet, en voulant accéder à Kalossi, ils enlèvent tout simplement leurs uniformes pour se mettre en ‘’civil’’. Sinon, ils risquent de perdre leurs fonctions au retour. Mais aujourd’hui, le village dispose d’une école élémentaire clôturée, d’une mosquée en réhabilitation, d’une case de santé, d’un programme d’énergie solaire, d’un système d’adduction d’eau qui alimente le village en eau potable.
Selon la présidente du groupement féminin de Kalossi, Diarra Mbengue, « depuis le temps du projet d’aménagement et de développement villageois (padv), vers les années 2004, notre village ne bénéficie plus d’assistance. Aujourd’hui, nous sommes laissés à nous même. Nous n’avons rien, nous sommes oubliés de tous ». Le village a connu un grand retard économique dû à son passé historique. Car, n’osant pas y mettre les pieds de peur de perdre leurs pouvoirs, les autorités font depuis des années, comme si Kalossi n‘existait pas sur la carte du Sénégal.
Un village oublié à cause de son passé, qui vit dans la précarité
Cependant, pour El hadji Ndiaye, les choses commencent à bouger avec le changement de mentalité qui s’impose. En effet, explique ce natif du village, les villageois sont plus ambitieux. Mais faute de moyens, l’émergence de Kalossi peine à se réaliser. A part l’agriculture et l’élevage, les jeunes n’ont pas d'autre activité génératrice de revenus qui leur permettrait de se libérer de la précarité.
Pour le responsable des jeunes, Baba Mbengue, la situation est critique. « Nous avons besoin d’être accompagnés par les autorités gouvernementales et les ONG pour sortir notre localité de l’ornière », dit-il.
Malgré les ambitions affichées des habitants de ce village, les pouvoirs publics se réfugient derrière cette croyance ancestrale tenace, pour briller de par leur absence à Kalossi. Ainsi, toutes les manifestations culturelles religieuses et sportives qui y sont organisées, se tiennent sans les pouvoirs publics.
Voxpopuli