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Clash dans les négociations entre enseignants et gouvernement

L’intersyndicale evite le «peril jaune» Kalidou Diallo, ministre de l’Education : «Nous n’excluons pas des négociations séparées» . L’enjeu était de taille : les négociations du 5 août pouvaient-elles se tenir avec le «Collectif des 9» ou sans l’Intersyndicale ? Les camarades de Marème Sakho Dansokho ont semblé détenir le sifflet pour en décider. L’Etat n’a pas jugé utile de discuter en leur absence. Le «Collectif des 9» en sort affaibli.


Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Août 2008 à 11:02 | | 0 commentaire(s)|

Clash dans les négociations entre enseignants et gouvernement
A 16 h, Marème S. Dansokho, vêtue d’un ensemble costume vert olive, arpente les premiers escaliers du Building administratif. Cette fois-ci, inutile de prendre les ascenseurs ou de se tenir les jambes lorsqu’ils sont en panne. Juste dans le hall du premier étage, les camarades de Mme Dansokho «constat(ent) que le ‘’Collectif des 9’’ a déjà occupé les places de la table des négociations». Une salle dont les climatiseurs sont en off, remplacés par des ventilateurs à chaque angle. Presque une heure d’attente. «Que le collectif sorte et que nous entrions», pose-t-on comme condition du côté des signataires de l’Accord du 11 juin. C’est d’ailleurs le format qui a été retenu, selon l’Intersyndicale, c’est-à-dire que seuls eux sont concernés par les négociations du 5 août. La coordonnatrice de l’Intersyndicale, le doigt à la bouche comme hébétée, cogite sur le «que faire», avec quelque sourire de salut. Tout cela, sous les yeux de la presse qui se confond aux syndicalistes. Certains tiennent leurs parasols à la main. Leurs parapluies pour échapper aux vannes d’un ciel menaçant, au dehors. D’autres déposent leurs sacs ou cartables à l’accueil et comme une rentrée des classes, les enseignants se chambrent dans une chaleur qui érige des feuilles blanches en éventail. Mme Dansokho poursuit ses pas vers le ministère du Travail pour rencontrer la maîtresse des lieux, Innocence Ntap. Quelques minutes après, elle descend et déclare : «Je viens de rencontrer Mme le ministre qui nous a demandés de venir siéger aux négociations, etc. etc. Mais la position de l’Intersyndicale est claire…» Elle l’avait réitérée, vendredi dernier, lors d’un point de presse soutenant «qu’il est impossible de tenir des négociations sérieuses dans des conditions d’adversités vivace». Bien entendu entre sa structure et le «Collectif des 9».
Le leader de l’Organisation des instituteurs du Sénégal, Youssou Touré, arrivé peu après l’Intersyndicale, sous les sourires méprisant des membres de l’Intersyndicale, parce qu’«indépendant», a participé aux négociations tant attendues. M. Touré emboîte ainsi le pas à ses ex-(?) camarades de l’Intersyndicale, contestant le format, mais constate avec force, que «le gouvernement a privilégié une frange des syndicats».

UN NOUVEAU FRONT POUR LE GOUVERNEMENT
Souleymane Diallo du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) ne fait pas partie de ce «Collectif des 9», mais a participé aux pourparlers entre l’Etat et les syndicats d’enseignant. Seulement, à l’image de Ibra Diouf Niokhobaye et de ses alliés, il trouve «inadmissible» que le gouvernement n’ait sorti aucune proposition pour discuter avec eux. «C’est parce que, pense-t-il, l’Intersyndicale a refusé de négocier en notre présence que le gouvernement n’a pas voulu le faire avec nous.» Voilà, à ses yeux, un «précédent dangereux».
Le gouvernement a décidé de renvoyer ces assises dans deux semaines. Alors que M. Diouf se veut clair et catégorique : «Nous n’accepterons pas qu’on donne une prime à l’Intersyndicale.» D’ailleurs, ajoute-t-il encore, «je commence à douter de la capacité de ce gouvernement à régler les problèmes de l’école». Le ministre du Travail, avec ceux du Budget et de l’Education estime que l’on ne peut négocier, en tout cas, sur l’Indemnité de recherche documentaire (Ird) et l’indemnité de logement, en l’absence de l’Intersyndicale. C’est pourquoi, elle invite, Marème S. Dansokho et Cie à rejoindre la table des négociations «dans l’intérêt de l’école».

Kalidou Diallo, ministre de l’Education : «On n’exclut pas des négociations séparées»


Au lendemain de la nomination de Kalidou Diallo comme ministre de l’Education, chargé du Préscolaire, de l’Elémentaire et du Moyen, l’Intersyndicale enseignante avait observé une trêve suite au fameux protocole d’accord du 11 juin dernier. Cela, après la médiation du ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, Farba Senghor. «L’homme de la situation» pour le chef de l’Etat et certains syndicalistes vient d’enregistrer un flop au premier round des pourparlers qui n’ont pas encore donné tout leur verdict. De toute façon, fait-il savoir, «on ne propose rien dans ce contexte où les résultats du Bfem vacillent entre 4 à 8 %. C’est un mauvais contexte.. En ce qui concerne le «Protocole de minuit», qui stipulerait que seule l’Intersyndicale va négocier avec le gouvernement, M. Diallo pense que c’est un «problème d’interprétation». Et, de toute façon, poursuit-il, «s’ils (l’Intersyndicale et le ‘’Collectif des 9’’) ne se retrouvent pas, on va faire des propositions aux deux parties. Quitte à ce que ce soit de manière séparée. Ce n’est pas exclu».

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