
La création et l'ouverture de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), au Sénégal, étaient une demande du gouvernement. C'est ainsi qu'en 2022, il a été ouvert les premières CPGE. Chaque année, pas moins de 500 demandes pour 50 places disponibles sont reçues. Avec 50 étudiants par promotion pour une demande au moins dix fois plus importante, les CPGE ne sont pas encore à même d'injecter une dizaine d'étudiants dans les écoles d'ingénieurs sénégalaises.
Un effectif "insuffisant", selon le professeur Magaye Diop, directeur des Classes préparatoires aux grandes écoles : "Lors de l'atelier CPGE dédié à l'organisation de la mise en œuvre du premier concours commun d'entrée aux écoles du REPFIS (26-28 mars 2025), il a été rappelé que les écoles d'ingénieurs sénégalaises diplôment à peine 800 ingénieurs par an pour une population de 18 millions. La Tunisie en diplôme 8 000 par an pour 12 millions d'habitants et la France 40 000 pour 70 millions d'habitants ; ce que ces deux pays jugent insuffisant au regard de leurs propres besoins. Par ailleurs, avec seulement 50 étudiants par promotion, actuellement, pour une demande au moins dix fois plus importante, les CPGE n'ont été capables d'injecter qu'une dizaine d'étudiants dans les écoles d'ingénieurs sénégalaises. C'est insuffisant."
En effet, les classes préparatoires aux grandes écoles ont pour objectif de former de nouveaux profils d'élèves ingénieurs, des profils complémentaires de ceux des bacheliers recrutés par les écoles d'ingénieurs sénégalaises. Les étudiants de CPGE reçoivent un enseignement scientifique intensif leur permettant d'acquérir de solides fondations en mathématiques, en sciences physiques, en chimie et en sciences de l'ingénieur.
Une croissance des CPGE est donc nécessaire. C'est dans ce contexte qu'un atelier est organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, en vue d'évaluer les acquis.
"Nous avons fait une première promotion en juillet 2024 avec des résultats très probants aux concours internationaux. Nous sommes là pour faire le bilan afin de pouvoir assurer le suivi pour ce qui est de la mise en place et du développement des CPGE. Ce séminaire a pour objectif de retracer tout ce qu’on a fait et ce qui n’a pas été bien fait, pour rectifier le tir, afin de mieux définir le devenir des classes préparatoires. Nous sommes donc en train de voir ce qu’il faut réellement améliorer pour une montée en puissance des CPGE dans les séries scientifiques et voir aussi, après évaluation, comment déployer ce modèle sur l’étendue du territoire national", a soutenu le directeur des CPGE.
Avec deux classes préparatoires scientifiques (une filière des ressources mathématiques et une autre qui s’appuie sur la pratique), le professeur Magaye Diop juge que les résultats "constituent un frein au rayonnement de ce modèle. Donc, nous espérons, avec le concours des autorités étatiques, pouvoir disposer des infrastructures d’ici la fin de l’année. Nous sommes en train d’évaluer le modèle pour voir s’il est conforme aux attentes des écoles d’ingénieurs sénégalaises. À l’issue de cette expérience, nous allons passer à l’échelle pour une bonne équité territoriale", a-t-il soutenu.
Source : https://senemedia.com/annonce-79458-classes-prpara...