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Commercialisation arachidière: 194 tonnes collectées à Sédhiou (DRDR)


Rédigé par leral.net le Mercredi 25 Décembre 2024 à 12:15 | | 0 commentaire(s)|

La campagne de commercialisation arachidière se déroule bien à Sédhiou (sud), avec la collecte de 194 tonnes à Bogal et Tankon, les deux principaux points de vente de la région, situés dans le département de Bounkiling, a-t-on appris du Directeur régional du développement rural (DRDR).

‘’La collecte d’arachide a démarré dans la région de Sédhiou, résultant une collecte de 194 tonnes d’arachide dans deux points, notamment Bogal et Tankon situés dans le département de Bounkiling’’, a déclaré Casimir Adrien Sambou, dans un entretien téléphonique avec l’APS.

Le directeur régional du développement rural a fait part du bon déroulement des opérations de collecte et le respect du prix plancher fixé à 305 FCfa pour la campagne de commercialisation 2024-2025, qui a démarré le 5 décembre dernier sur l’ensemble du territoire national.

Casimir Adrien Sambou a indiqué que le prix plancher d’arachide fixé à 305 FCfa par les autorités et les acteurs, est salutaire. Il s’agit d’une augmentation sur le prix du kilogramme, qui va impacter sur la valeur ajoutée, selon lui.

‘’En tant que DRDR, je trouve que ce prix d’arachide plafonné à 305 FCfa est une bonne chose pour les producteurs. Il est basé sur des calculs économiques’’, a expliqué M. Sambou.

Il a notamment souligné qu’au Sénégal, l’agriculture est subventionnée, citant le matériel agricole, la semence et les engrais, entre autres équipements agricoles.

Le DRDR a estimé que ‘’si l’Etat subventionne l’agriculture, il faudrait alors que les fruits de cette subvention soient profitables aux agriculteurs’’.

‘’Cette année peut être considérée comme une année de référence. Si l’expérience de cette campagne est concluante, certainement les années à venir, le prix va augmenter considérablement, au bénéfice de l’agriculture sénégalaise’’, a dit le technicien.

Saluant la décision des autorités étatiques d’augmenter le prix plancher, il a également invité les producteurs à la patience.

Quant aux producteurs du département de Bounkiling, ils espéraient un prix plus élevé pour la campagne agricole 2024-2025.

Thierno Mbaye, un grand producteur à Touba Fall, un village de l’arrondissement de Bogal, dans la commune de Diamalatiel, dans le département de Bounkiling, a exprimé son soutien à la décision du gouvernement de plafonner le prix de l’arachide à 305 francs Cfa, le kilogramme.

Cependant, il affirme que ce prix reste insuffisant pour couvrir les frais élevés des travaux champêtres, plaidant pour une augmentation à 350 francs Cfa.

Le producteur renseigne avoir emblavé cette saison, plus de 140 hectares de maïs, de mil et d’arachide. La production de cette année est particulièrement bonne, avec des graines d’arachide de bonne qualité, s’est-il félicité.

Selon lui, un prix compris entre 350 et 375 francs Cfa, serait plus juste et permettrait de mieux soulager les charges financières des producteurs.

Il a également exprimé ses préoccupations concernant le blocus du marché parallèle, qui favorise les usines au Sénégal au détriment des agriculteurs.

Il a souligné que les acheteurs chinois, qui paient plus que le prix fixé par le gouvernement, offre une alternative plus avantageuse pour les producteurs locaux.

Thierno Mbaye a insisté sur le fait que le prix plancher fixé à 305 francs Cfa n’est pas suffisant pour les cultivateurs, compte tenu des coûts élevés des activités agricoles.

Il a invité le gouvernement à aller plus loin, en exigeant des usines qu’elles paient les producteurs en temps voulu, afin de répondre à leurs urgences financières. Il espère que le gouvernement prendra en compte leurs besoins et ajustera le prix de l’arachide pour les années à venir afin de refléter les réalités économiques du secteur agricole.

Le producteur Assane Cissé du village Diockoul ,situé dans la commune de Faoune, embouche la même trompette, en lançant un appel pour un prix plus élevé de l’arachide.

Ce grand producteur de la région de Sédhiou a notamment exprimé ses préoccupations concernant le prix du kilogramme de l’arachnide, plafonné à 305 francs Cfa par le gouvernement.

Cette année, a-t-il signalé, la qualité des graines d’arachide varie considérablement dans certaines localités. Ce qui rend ce prix insuffisant pour couvrir les coûts de production, a-t-il relevé.

M. Cissé reconnaît les efforts du gouvernement, mais estime qu’un prix de 350 francs Cfa, marquerait une nette amélioration par rapport aux campagnes de commercialisation précédentes.

Il a souligné que les coûts des travaux champêtres et les engagements financiers des producteurs, nécessitent un prix plus élevé pour assurer une rentabilité adéquate.

Assane Cissé a également critiqué les pratiques des usines sénégalaises lesquelles, selon lui, continuent de prendre des tonnes d’arachide sans payer les agriculteurs en temps voulu.

Il a appelé le Premier ministre à veiller à ce que les usines ne distribuent pas de bons sans payer, car ces derniers, dit-il, compliquent la situation financière des producteurs, déjà alourdie par les prêts et les engagements familiaux.

L’interdiction de vendre des graines d’arachide aux acheteurs étrangers, est un autre écueil relevé par les producteurs du département de Bounkiling.

Abdoulaye Bâ de Diendé, a noté que cette restriction limite les options de vente et pourrait affecter négativement les revenus des producteurs locaux.

Malgré ces défis, le jeune producteur reste optimiste. Il espère que l’année prochaine, le prix de l’arachide atteindra les 500 francs Cfa, pour soulager significativement les agriculteurs de la région de Sédhiou.

Saye Mbaye, la présidente des groupements de femmes ‘’Bokk Jom’’ de Touba Fall, dans la commune de Diamalatiel, a plaidé de son côté, en faveur d’un soutien accru pour les femmes productrices du monde rural.

Elle a souligné l’importance de leur fournir du matériel agricole adéquat, des financements accessibles, ainsi que des infrastructures essentielles, telles que des magasins de stockage et des forages pour l’approvisionnement en eau potable.

Selon elle, cet accompagnement est crucial pour renforcer l’autonomie économique des femmes et améliorer leurs conditions de travail, contribuant ainsi au développement durable et à la sécurité alimentaire dans la région.





Aps

Mame Fatou Kébé