Le Sénégal en Afrique
TOP 10 AFRIQUE 2013-2014
Rang Pays
1 Iles Maurice 45 54
2 Afrique Sud 53 52
3 Rwanda 66 63
4 Botswana 74 79
5 Seychelles 80 76
6 Tunisie 83 n/a
7 Namibie 90 92
8 Zambie 93 102
9 Kenya 96 106
10 Algérie 100 110
13 Sénégal 113 117
La Méthodologie
Réalisée depuis 1979 l’étude, qui porte sur 148 pays, est fondée sur le croisement d’une centaine d’indicateurs dont la qualité des infrastructures, l’éducation (écoles de commerce et de gestion, enseignement supérieur en sciences et mathématiques), les incitations fiscales à l’investissement, les relations entre patrons et salariés, les prélèvements obligatoires ou bien encore le poids des réglementations. Critiquable sur sa méthodologie il reste cependant attendu et disséqué attentivement par les analystes, les investisseurs et bien souvent les gouvernements.
Le Sénégal passe de la 117e à la 113e place mondiale
Cette évolution positive du Sénégal ne doit pas cependant nous faire perdre de vue que le classement quant à la fiabilité et à la viabilité des institutions du pays (82é) sont relatives faibles même si une amélioration est notée mais à partir d’indicateurs marqués par les élections présidentielles de 2012.
Le Sénégal bénéficie également d’une relative qualité du marché du travail et d’un bon accès aux produits alimentaires de base (respectivement 65e et 69e)avec un taux d’inflation bien maitrisé (1er !!!!! partagé avec 39 pays)
Pour mieux attirer les Investissements directs étrangers (les IDE) des progrès sont notés dans les procédures et les simplifications administratives de même que dans le climat des relations sociales ; ce qui nous vaut la 57e place devant un pays comme Israël.
Même si le secteur des transports exige des améliorations importantes (95 e au total) le transport maritime enregistre un bon classement (47e).
Signe alarmant : la compétitivité du pays est tirée vers le bas par un accès faible aux soins de santé et une mauvaise politique d’éducation de base de la population (131e)malgré que le secteur de l’éducation absorbe prés de 40% du budget national. En effet seuls trois quart des enfants reçoivent une formation primaire de base ce qui est faible et dans le domaine de la santé les maladies transmissibles continuent à sévir et une grande partie de la population ne bénéficie pas de filet de protection sociale. Ceci est en partie le résultat du caractère informel de notre économie et le fait que prés de 80% de la population active occupe un emploi vulnérable1.
Dans le chapitre du développement durable : la surexploitation de notre stock de poissons, la déforestation et la pollution de l’eau et de l’air sont les principaux problèmes que les autorités doivent gérer
Cependant le Sénégal présente moins d’inégalité que certaines économies à croissance rapide. L’inégalité des revenus en coefficient de GINI2 est de 40.3 (niveau similaire à celui de la Turquie) et mieux que celui du Ghana ou du Kenya.
Ce rapport 2013-2014 a été publié à un moment où l’économie mondiale subit des changements importants. La crise financière mondiale et les développements qu’elle a connus ont renforcé le rôle des économies émergentes. Cela à accélérer de grandes transformations économiques et sociales qui à leur tour ont permis à des millions de personne à travers le monde de sortir de la pauvreté et de la précarité
Dans le contexte actuel où la croissance commence à ralentir dans de nombreuses économies, nos décideurs doivent éviter la complaisance et la fuite en avant, en initiant les réformes et les investissements stratégiques nécessaires pour faire en sorte que le pays puisse fournir un environnement attractif et de l’emploi pour les jeunes. Ils doivent identifier et renforcer les forces et les initiatives transformatrices qui seront les moteurs de l’avenir de notre croissance économique.
Notre économie sera évaluée sur sa capacité à créer de nouveaux produits à valeur ajoutée et de mettre en œuvre les processus et les modèles d’affaire par l’innovation.
L’autre enseignement à tirer de ce rapport est qu’à l’avenir la distinction traditionnelle entre pays « développés » et « en développement » deviendra moins pertinente et que les pays seront différenciés entre pays « à innovation riche » ou « à innovation pauvre »
Il est donc vital que le gouvernement, le monde des affaires et la société civile travaillent en collaboration afin de créer des environnements favorables pour encourager l’innovation et promouvoir un système éducatif performant.
Il faut armer le Sénégal, lui redonner une perspective, pas simplement pour ce quinquennat, mais pour les dix prochaines années, car tout ce qui ne sera pas entrepris dès maintenant ne pourra bientôt plus l’être.
(*)Délégué Thématique au Club de l’Economie Numérique est Ingénieur Centralien Spécialiste des
Problématiques des PME/PMI en Afrique et Expert en management de projets industriels. Il a participé notamment à l’élaboration du programme Yonnu Yokkuté et au projet de la Banque Mondiale « Promouvoir des pôles de compétitivité en Afrique ». Responsable APR à Kaolack
(1) Lire article que j’ai publié sur l’impact de la crise dans les OMD sur http://www.fondation-res-publica.org/
(2) Le coefficient de Gini est une mesure statistique de la dispersion d'une distribution dans une population donnée. Il est très utilisé pour mesurer l'inégalité des revenus dans un pays.
Alioune Badara Sy
TOP 10 AFRIQUE 2013-2014
Rang Pays
1 Iles Maurice 45 54
2 Afrique Sud 53 52
3 Rwanda 66 63
4 Botswana 74 79
5 Seychelles 80 76
6 Tunisie 83 n/a
7 Namibie 90 92
8 Zambie 93 102
9 Kenya 96 106
10 Algérie 100 110
13 Sénégal 113 117
La Méthodologie
Réalisée depuis 1979 l’étude, qui porte sur 148 pays, est fondée sur le croisement d’une centaine d’indicateurs dont la qualité des infrastructures, l’éducation (écoles de commerce et de gestion, enseignement supérieur en sciences et mathématiques), les incitations fiscales à l’investissement, les relations entre patrons et salariés, les prélèvements obligatoires ou bien encore le poids des réglementations. Critiquable sur sa méthodologie il reste cependant attendu et disséqué attentivement par les analystes, les investisseurs et bien souvent les gouvernements.
Le Sénégal passe de la 117e à la 113e place mondiale
Cette évolution positive du Sénégal ne doit pas cependant nous faire perdre de vue que le classement quant à la fiabilité et à la viabilité des institutions du pays (82é) sont relatives faibles même si une amélioration est notée mais à partir d’indicateurs marqués par les élections présidentielles de 2012.
Le Sénégal bénéficie également d’une relative qualité du marché du travail et d’un bon accès aux produits alimentaires de base (respectivement 65e et 69e)avec un taux d’inflation bien maitrisé (1er !!!!! partagé avec 39 pays)
Pour mieux attirer les Investissements directs étrangers (les IDE) des progrès sont notés dans les procédures et les simplifications administratives de même que dans le climat des relations sociales ; ce qui nous vaut la 57e place devant un pays comme Israël.
Même si le secteur des transports exige des améliorations importantes (95 e au total) le transport maritime enregistre un bon classement (47e).
Signe alarmant : la compétitivité du pays est tirée vers le bas par un accès faible aux soins de santé et une mauvaise politique d’éducation de base de la population (131e)malgré que le secteur de l’éducation absorbe prés de 40% du budget national. En effet seuls trois quart des enfants reçoivent une formation primaire de base ce qui est faible et dans le domaine de la santé les maladies transmissibles continuent à sévir et une grande partie de la population ne bénéficie pas de filet de protection sociale. Ceci est en partie le résultat du caractère informel de notre économie et le fait que prés de 80% de la population active occupe un emploi vulnérable1.
Dans le chapitre du développement durable : la surexploitation de notre stock de poissons, la déforestation et la pollution de l’eau et de l’air sont les principaux problèmes que les autorités doivent gérer
Cependant le Sénégal présente moins d’inégalité que certaines économies à croissance rapide. L’inégalité des revenus en coefficient de GINI2 est de 40.3 (niveau similaire à celui de la Turquie) et mieux que celui du Ghana ou du Kenya.
Ce rapport 2013-2014 a été publié à un moment où l’économie mondiale subit des changements importants. La crise financière mondiale et les développements qu’elle a connus ont renforcé le rôle des économies émergentes. Cela à accélérer de grandes transformations économiques et sociales qui à leur tour ont permis à des millions de personne à travers le monde de sortir de la pauvreté et de la précarité
Dans le contexte actuel où la croissance commence à ralentir dans de nombreuses économies, nos décideurs doivent éviter la complaisance et la fuite en avant, en initiant les réformes et les investissements stratégiques nécessaires pour faire en sorte que le pays puisse fournir un environnement attractif et de l’emploi pour les jeunes. Ils doivent identifier et renforcer les forces et les initiatives transformatrices qui seront les moteurs de l’avenir de notre croissance économique.
Notre économie sera évaluée sur sa capacité à créer de nouveaux produits à valeur ajoutée et de mettre en œuvre les processus et les modèles d’affaire par l’innovation.
L’autre enseignement à tirer de ce rapport est qu’à l’avenir la distinction traditionnelle entre pays « développés » et « en développement » deviendra moins pertinente et que les pays seront différenciés entre pays « à innovation riche » ou « à innovation pauvre »
Il est donc vital que le gouvernement, le monde des affaires et la société civile travaillent en collaboration afin de créer des environnements favorables pour encourager l’innovation et promouvoir un système éducatif performant.
Il faut armer le Sénégal, lui redonner une perspective, pas simplement pour ce quinquennat, mais pour les dix prochaines années, car tout ce qui ne sera pas entrepris dès maintenant ne pourra bientôt plus l’être.
(*)Délégué Thématique au Club de l’Economie Numérique est Ingénieur Centralien Spécialiste des
Problématiques des PME/PMI en Afrique et Expert en management de projets industriels. Il a participé notamment à l’élaboration du programme Yonnu Yokkuté et au projet de la Banque Mondiale « Promouvoir des pôles de compétitivité en Afrique ». Responsable APR à Kaolack
(1) Lire article que j’ai publié sur l’impact de la crise dans les OMD sur http://www.fondation-res-publica.org/
(2) Le coefficient de Gini est une mesure statistique de la dispersion d'une distribution dans une population donnée. Il est très utilisé pour mesurer l'inégalité des revenus dans un pays.
Alioune Badara Sy