À Rome
Nouvelle péripétie dans l'enquête judiciaire ordonnée sur la catastrophe du Concordia, le 13 janvier dernier devant l'île du Giglio: la boîte noire censée enregistrer tous les paramètres de navigation, le fonctionnement des dispositifs de sécurité et la fermeture des portes étanches était en avarie depuis quatre jours au moment du naufrage. La conclusion des experts commis à l'enquête confirme les propos tenus fin janvier par le commandant du navire.
Ces derniers ont informé le parquet de Grosseto (Toscane) qu'ils ne pouvaient analyser que le contenu des ordinateurs de bord qui ont eux-mêmes cessé de fonctionner ce même vendredi 13 janvier à 23h36, deux heures après le naufrage. En d'autres termes une bonne partie de l'évacuation des 3216 passagers - dont 462 Français - n'a pas été documentée, l'ordre d‘évacuation ayant été donné très tardivement par le commandant Francesco Schettino.
Une intervention reportée
L'avarie sur la boîte noire remonte au 9 janvier. L'armateur Costa Croisières en était informé, comme le prouve un mail récapitulant l'incident envoyé le 22 janvier par le responsable technique de la compagnie Pierfrancesco Ferro au directeur général Gianni Onorato: «l'avarie a été signalée le 10 janvier à 18h02. J'en ai aussitôt averti la firme chargée de la manutention de la boîte noire en signalant qu'elle était tombée en panne pour la énième fois et en déclarant que la situation devenait vraiment intenable. Nous ne pouvions plus continuer à dépenser des montagnes d'argent sans obtenir de résultat.» Le lendemain 11 janvier à 10h46, une intervention est décidée par mail pour le 13 janvier en début d'après-midi, le Concordia faisant relâche à Civitavecchia. La firme de manutention a successivement reporté l'intervention à l'arrivée du paquebot dans le port de Savone, dernière étape de sa croisière, le 14 janvier, par conséquent au lendemain du naufrage.
«Par chance, les données essentielles ont été copiées et sauvées par les ordinateurs de bord», relève le professeur Bruno Neri, spécialiste d'électronique des télécommunications à l'université de Pise. Cet expert, appelé en consultation par de nombreuses parties civiles du Concordia, estime que l'enquête devrait pouvoir se poursuivre «si l'on parvient à établir que les copies sur ordinateur n'ont pas été altérées», autrement dit «manipulées» à posteriori. Du moins ces ordinateurs se trouvaient-ils dans la partie restée immergée de la passerelle de commandement et n'ont pas subi la corrosion de l'eau de mer. Interrogé ce matin par Le Figaro sur la possibilité pour un paquebot de naviguer sans boîte noire, il répond: «le code maritime l'interdit expressément».
Une nouvelle plainte déposée auprès du parquet de Grosseto
Une organisation de consommateurs, les Codacons, a déposé une plainte pour demander au parquet de Grosseto d'ordonner une nouvelle enquête sur les systèmes de sécurité du dispositif électrique qui sont eux aussi tombés en panne au moment de l'accident. Il estime cette panne à l'origine du décrochage d'un ascenseur de bord qui aurait provoqué la chute de ses quatre occupants dans la partie immergée du paquebot. Passagers qui figurent parmi les trente-deux victimes de la catastrophe.
Par Richard Heuzé
Nouvelle péripétie dans l'enquête judiciaire ordonnée sur la catastrophe du Concordia, le 13 janvier dernier devant l'île du Giglio: la boîte noire censée enregistrer tous les paramètres de navigation, le fonctionnement des dispositifs de sécurité et la fermeture des portes étanches était en avarie depuis quatre jours au moment du naufrage. La conclusion des experts commis à l'enquête confirme les propos tenus fin janvier par le commandant du navire.
Ces derniers ont informé le parquet de Grosseto (Toscane) qu'ils ne pouvaient analyser que le contenu des ordinateurs de bord qui ont eux-mêmes cessé de fonctionner ce même vendredi 13 janvier à 23h36, deux heures après le naufrage. En d'autres termes une bonne partie de l'évacuation des 3216 passagers - dont 462 Français - n'a pas été documentée, l'ordre d‘évacuation ayant été donné très tardivement par le commandant Francesco Schettino.
Une intervention reportée
L'avarie sur la boîte noire remonte au 9 janvier. L'armateur Costa Croisières en était informé, comme le prouve un mail récapitulant l'incident envoyé le 22 janvier par le responsable technique de la compagnie Pierfrancesco Ferro au directeur général Gianni Onorato: «l'avarie a été signalée le 10 janvier à 18h02. J'en ai aussitôt averti la firme chargée de la manutention de la boîte noire en signalant qu'elle était tombée en panne pour la énième fois et en déclarant que la situation devenait vraiment intenable. Nous ne pouvions plus continuer à dépenser des montagnes d'argent sans obtenir de résultat.» Le lendemain 11 janvier à 10h46, une intervention est décidée par mail pour le 13 janvier en début d'après-midi, le Concordia faisant relâche à Civitavecchia. La firme de manutention a successivement reporté l'intervention à l'arrivée du paquebot dans le port de Savone, dernière étape de sa croisière, le 14 janvier, par conséquent au lendemain du naufrage.
«Par chance, les données essentielles ont été copiées et sauvées par les ordinateurs de bord», relève le professeur Bruno Neri, spécialiste d'électronique des télécommunications à l'université de Pise. Cet expert, appelé en consultation par de nombreuses parties civiles du Concordia, estime que l'enquête devrait pouvoir se poursuivre «si l'on parvient à établir que les copies sur ordinateur n'ont pas été altérées», autrement dit «manipulées» à posteriori. Du moins ces ordinateurs se trouvaient-ils dans la partie restée immergée de la passerelle de commandement et n'ont pas subi la corrosion de l'eau de mer. Interrogé ce matin par Le Figaro sur la possibilité pour un paquebot de naviguer sans boîte noire, il répond: «le code maritime l'interdit expressément».
Une nouvelle plainte déposée auprès du parquet de Grosseto
Une organisation de consommateurs, les Codacons, a déposé une plainte pour demander au parquet de Grosseto d'ordonner une nouvelle enquête sur les systèmes de sécurité du dispositif électrique qui sont eux aussi tombés en panne au moment de l'accident. Il estime cette panne à l'origine du décrochage d'un ascenseur de bord qui aurait provoqué la chute de ses quatre occupants dans la partie immergée du paquebot. Passagers qui figurent parmi les trente-deux victimes de la catastrophe.
Par Richard Heuzé