La cour d'appel de Rennes a fixé à 197.352,32 euros le préjudice matériel et à 600.000 euros le préjudice moral pour Loïc Sécher, le septième homme acquitté en révision en France depuis 1945. Sa condamnation a été annulée en 2010 et il a été définitivement blanchi lors de son procès en révision pour viols le 24 juin 2011.
Lors de l'audience du 6 juillet dernier devant la cour d'appel de Rennes, son avocate Me Alice Cohen-Sabban, du cabinet Dupond-Moretti, a réclamé 2,4 millions d'euros. Le défenseur de l'agent judiciaire du Trésor, Me Philippe Billaud, a proposé une indemnisation totale de l'ordre de 600.000 euros.
L'avocate avait insisté sur les conditions de détention très éprouvantes de son client qui a été "détruit, broyé par le système", ainsi que par les failles de l'enquête et les défaillances des experts. Elle avait retracé la vie de Loïc Sécher pendant 3.856 jours, de l'accusation jusqu'à la reconnaissance de l'erreur judiciaire en juin 2011, dont son séjour à l'ancienne maison d'arrêt de Rennes où, considéré comme un "pointeur" (violeur d'enfant), il a subi, selon elle, des violences et agressions qui l'ont mené à une tentative de suicide puis à une grève de la faim et de la soif.
"Il n'y a pas de prix pour ce qu'il a subi", a estimé mardi Jean-Pierre Chesné, qui dirigeait le comité de soutien à Loïc Sécher, militant pour sa sortie de prison et dissout fin 2011.
"Détruit, anéanti, fatigué"
La cour d'appel a aussi accordé mardi à la mère de Loïc Sécher 50.000 euros de préjudice moral et 30.000 euros chacun pour ses deux frères et sa soeur. La demande de la famille d'une indemnisation pour le père de Loïc Sécher, décédé, a été jugée irrecevable.
En raison de contraintes judiciaires, "M. Sécher n'a pu être aux côtés de son père, mort de chagrin le 31 mars 2011", avait plaidé Me Cohen-Sabban lors de l'audience. Condamné en 2003 à 16 ans de réclusion pour des viols et agressions sexuelles dont l'avait accusé Emilie, une adolescente fragile de 14 ans, qui s'est rétractée en 2008, M. Sécher, qui a toujours clamé son innocence et n'a jamais fait d'aveux, est sorti de prison en avril 2010.
"Après 3.872 jours (...) à crier mon innocence, je peux être enfin, pour vous, libre de m'exprimer sur cette horrible épreuve qu'on nous a obligés à vivre, moi et ma famille", avait-il déclaré après son acquittement. A sa sortie de prison, il n'a pas souhaité revenir vivre en Loire-Atlantique où il habitait précédemment et s'est installé dans le Finistère avec pour tout revenu le RSA, 417 euros par mois.
"Je me sentirai vraiment libre quand j'aurai obtenu (en indemnités, ndlr) au minimum ce que j'avais acquis avant ma mise en examen", avait-il déclaré au printemps à Quimper alors qu'il faisait symboliquement la manche devant la cathédrale pour protester contre l'absence d'indemnisations de la part de la justice.
"J'étais persuadé qu'à la sortie de mon acquittement j'aurais au minimum une provision, que je n'ai pas eue. Heureusement que j'ai des gens qui m'aident et qui essaient de m'entourer", avait-il expliqué, se considérant "détruit, anéanti, fatigué, en plus mauvaise santé qu'à (s)a sortie de prison" deux ans plus tôt.
Lors de l'audience du 6 juillet dernier devant la cour d'appel de Rennes, son avocate Me Alice Cohen-Sabban, du cabinet Dupond-Moretti, a réclamé 2,4 millions d'euros. Le défenseur de l'agent judiciaire du Trésor, Me Philippe Billaud, a proposé une indemnisation totale de l'ordre de 600.000 euros.
L'avocate avait insisté sur les conditions de détention très éprouvantes de son client qui a été "détruit, broyé par le système", ainsi que par les failles de l'enquête et les défaillances des experts. Elle avait retracé la vie de Loïc Sécher pendant 3.856 jours, de l'accusation jusqu'à la reconnaissance de l'erreur judiciaire en juin 2011, dont son séjour à l'ancienne maison d'arrêt de Rennes où, considéré comme un "pointeur" (violeur d'enfant), il a subi, selon elle, des violences et agressions qui l'ont mené à une tentative de suicide puis à une grève de la faim et de la soif.
"Il n'y a pas de prix pour ce qu'il a subi", a estimé mardi Jean-Pierre Chesné, qui dirigeait le comité de soutien à Loïc Sécher, militant pour sa sortie de prison et dissout fin 2011.
"Détruit, anéanti, fatigué"
La cour d'appel a aussi accordé mardi à la mère de Loïc Sécher 50.000 euros de préjudice moral et 30.000 euros chacun pour ses deux frères et sa soeur. La demande de la famille d'une indemnisation pour le père de Loïc Sécher, décédé, a été jugée irrecevable.
En raison de contraintes judiciaires, "M. Sécher n'a pu être aux côtés de son père, mort de chagrin le 31 mars 2011", avait plaidé Me Cohen-Sabban lors de l'audience. Condamné en 2003 à 16 ans de réclusion pour des viols et agressions sexuelles dont l'avait accusé Emilie, une adolescente fragile de 14 ans, qui s'est rétractée en 2008, M. Sécher, qui a toujours clamé son innocence et n'a jamais fait d'aveux, est sorti de prison en avril 2010.
"Après 3.872 jours (...) à crier mon innocence, je peux être enfin, pour vous, libre de m'exprimer sur cette horrible épreuve qu'on nous a obligés à vivre, moi et ma famille", avait-il déclaré après son acquittement. A sa sortie de prison, il n'a pas souhaité revenir vivre en Loire-Atlantique où il habitait précédemment et s'est installé dans le Finistère avec pour tout revenu le RSA, 417 euros par mois.
"Je me sentirai vraiment libre quand j'aurai obtenu (en indemnités, ndlr) au minimum ce que j'avais acquis avant ma mise en examen", avait-il déclaré au printemps à Quimper alors qu'il faisait symboliquement la manche devant la cathédrale pour protester contre l'absence d'indemnisations de la part de la justice.
"J'étais persuadé qu'à la sortie de mon acquittement j'aurais au minimum une provision, que je n'ai pas eue. Heureusement que j'ai des gens qui m'aident et qui essaient de m'entourer", avait-il expliqué, se considérant "détruit, anéanti, fatigué, en plus mauvaise santé qu'à (s)a sortie de prison" deux ans plus tôt.