Après les affrontements entre les nervis et le maire Barthélemy Dias aux alentours de l’institution municipale située à la Sicap Baobab, Le Quotidien, sur la piste des blessés au cours de cette journée sanglante, a pu retrouver l’un d’eux. Il s’appelle Babacar Doucouré ; il affiche la vingtaine d’années et habite la lointaine banlieue dakaroise, précisément dans la localité de Thiaroye au quartier Gëstu. Retrouvé au domicile familial, le jeune Doucouré, la corpulence spartiate, le physique d’un lutteur, traîne encore les stigmates de sa randonnée violente devant la mairie de Mermoz-Sacré Cœur. Vêtu d’un Tee-shirt gris et d’un short, Babacar Doucouré a la mine froissée. Il ne s’est pas totalement remis des affrontements qui ont eu lieu jeudi dernier et au cours desquels, il a reçu une balle à la jambe droite.
Dès que les membres de la famille ont eu vent de notre présence, la peur s’est installée. Des gens sortent de différentes chambres de la maison, assiègent le perron du bâtiment. Une grande inquiétude se lit sur leur visage. Il faut beaucoup de tact pour les rassurer. Surtout la maman de la victime, emmitouflée dans un boubou traditionnel, et qui à notre arrivée s’activait dans la cuisine. Mise en confiance, Amy Lèye est la première à prendre la parole aux côtés de son fils Babacar Doucouré. Elle raconte : «Le jour des faits, des individus sont venus voir mon fils pour lui dire qu’il venait de décrocher un boulot de gardiennage à la permanence du Pds (Parti démocratique sénégalais) sur la Vnd. Alors mon fils n’a pas cherché à en savoir plus. Il a quitté le domicile.» Son fils, Babacar Doucouré, interpellé sur les circonstances des faits, se rétracte et baisse la tête. Il articule difficilement ses propos. Quand le jeune lutteur, menuisier métallique de profession, ouvre la bouche, c’est pour lancer : «Je rends grâce au bon Dieu. Je pouvais mourir ; heureusement, pour moi.» Un peu plus rassuré par le climat qui règne, Babacar Doucouré poursuit son récit : «On ne nous avait pas dit où on devait aller. Seulement, une fois à la permanence du Pds, quelques heures après notre arrivée, des individus sont venus nous dire de nous préparer pour une intervention. On ne connaissait même pas les lieux. Nous étions à bord des véhicules. A notre grande surprise, ils nous ont dépêchés à Sicap Baobab.» A ce moment de son récit, Babacar Doucouré se réfugie à nouveau dans le silence, se contentant de hocher la tête qu’il lève un moment vers le ciel, comme pour implorer Dieu.
«J’AI ETE ATTEINT D’UNE BALLE A LA JAMBE DROITE»
Le jeune Doucouré laisse échapper une bouffée de souffle, comme pour se donner une contenance. Il recadre le film de l’horreur qu’il a vécue, et à laquelle il a participé. Avant de reprendre son récit : «Une fois sur les lieux, j’étais dans le véhicule. J’y suis resté plusieurs minutes. C’est lorsque je suis descendu de la voiture que j’ai été atteint d’une balle à la jambe droite. En ce moment, la tension sur les lieux était vive. C’est ainsi que j’ai été évacué à la permanence du Pds, avant d’être évacué à l’Hôpital général de Grand-Yoff.» Pas une seule fois, Babacar Doucouré n’a voulu livrer le nom de ses recruteurs et de ses compagnons. Il déclare également ignorer d’où provenaient exactement les coups de feu, lors des affrontements devant la mairie de Mermoz-Sacré Cœur.
Amy Lèye, la maman du jeune Doucouré, reprend la parole pour expliquer son arrivée à l’Hôpital général de Grand-Yoff où son fils a été admis aux urgences. Elle raconte : «Sur place, les gardiens m’ont refusé l’accès. C’est après plusieurs minutes qu’on m’a autorisée à entrer. Les médecins ont extrait la balle logée dans sa jambe. En ce moment, il suit des soins. Il a reçu 40 mille francs. C’est avec cet argent qu’il se soigne. C’est mon fils unique ; son papa est décède en 2003.» Les membres de la famille ont fermement condamné l’acte des commanditaires de l’agression contre la mairie de Mermoz-Sacré Cœur. Selon plusieurs confidences de voisins du jeune Babacar Doucouré, les recruteurs sont des responsables libéraux du quartier, qui détectent des jeunes dans les écuries de lutte avant d’en sélectionner certains, les plus costauds en général. Le jeune Doucouré a été choisi après une sélection du fait de sa forte corpulence, lui qui, apprend-on, possède une salle de musculation à domicile.
Le Quotidien
PiccMi.Com - La Rédaction
Dès que les membres de la famille ont eu vent de notre présence, la peur s’est installée. Des gens sortent de différentes chambres de la maison, assiègent le perron du bâtiment. Une grande inquiétude se lit sur leur visage. Il faut beaucoup de tact pour les rassurer. Surtout la maman de la victime, emmitouflée dans un boubou traditionnel, et qui à notre arrivée s’activait dans la cuisine. Mise en confiance, Amy Lèye est la première à prendre la parole aux côtés de son fils Babacar Doucouré. Elle raconte : «Le jour des faits, des individus sont venus voir mon fils pour lui dire qu’il venait de décrocher un boulot de gardiennage à la permanence du Pds (Parti démocratique sénégalais) sur la Vnd. Alors mon fils n’a pas cherché à en savoir plus. Il a quitté le domicile.» Son fils, Babacar Doucouré, interpellé sur les circonstances des faits, se rétracte et baisse la tête. Il articule difficilement ses propos. Quand le jeune lutteur, menuisier métallique de profession, ouvre la bouche, c’est pour lancer : «Je rends grâce au bon Dieu. Je pouvais mourir ; heureusement, pour moi.» Un peu plus rassuré par le climat qui règne, Babacar Doucouré poursuit son récit : «On ne nous avait pas dit où on devait aller. Seulement, une fois à la permanence du Pds, quelques heures après notre arrivée, des individus sont venus nous dire de nous préparer pour une intervention. On ne connaissait même pas les lieux. Nous étions à bord des véhicules. A notre grande surprise, ils nous ont dépêchés à Sicap Baobab.» A ce moment de son récit, Babacar Doucouré se réfugie à nouveau dans le silence, se contentant de hocher la tête qu’il lève un moment vers le ciel, comme pour implorer Dieu.
«J’AI ETE ATTEINT D’UNE BALLE A LA JAMBE DROITE»
Le jeune Doucouré laisse échapper une bouffée de souffle, comme pour se donner une contenance. Il recadre le film de l’horreur qu’il a vécue, et à laquelle il a participé. Avant de reprendre son récit : «Une fois sur les lieux, j’étais dans le véhicule. J’y suis resté plusieurs minutes. C’est lorsque je suis descendu de la voiture que j’ai été atteint d’une balle à la jambe droite. En ce moment, la tension sur les lieux était vive. C’est ainsi que j’ai été évacué à la permanence du Pds, avant d’être évacué à l’Hôpital général de Grand-Yoff.» Pas une seule fois, Babacar Doucouré n’a voulu livrer le nom de ses recruteurs et de ses compagnons. Il déclare également ignorer d’où provenaient exactement les coups de feu, lors des affrontements devant la mairie de Mermoz-Sacré Cœur.
Amy Lèye, la maman du jeune Doucouré, reprend la parole pour expliquer son arrivée à l’Hôpital général de Grand-Yoff où son fils a été admis aux urgences. Elle raconte : «Sur place, les gardiens m’ont refusé l’accès. C’est après plusieurs minutes qu’on m’a autorisée à entrer. Les médecins ont extrait la balle logée dans sa jambe. En ce moment, il suit des soins. Il a reçu 40 mille francs. C’est avec cet argent qu’il se soigne. C’est mon fils unique ; son papa est décède en 2003.» Les membres de la famille ont fermement condamné l’acte des commanditaires de l’agression contre la mairie de Mermoz-Sacré Cœur. Selon plusieurs confidences de voisins du jeune Babacar Doucouré, les recruteurs sont des responsables libéraux du quartier, qui détectent des jeunes dans les écuries de lutte avant d’en sélectionner certains, les plus costauds en général. Le jeune Doucouré a été choisi après une sélection du fait de sa forte corpulence, lui qui, apprend-on, possède une salle de musculation à domicile.
Le Quotidien
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