Les contradicteurs de la candidature de Me Abdoulaye Wade se fondent sur l’avis d’hommes de l’art, essentiellement composés de constitutionnalistes chevronnés parmi lesquels on compte des rédacteurs de la nouvelle Constitution adoptée le 07 Janvier 2001. Pour la première fois de son histoire, le Sénégal est traversé par une ligne de fracture ouverte qui agit en lame de fond et qui, plus est, présente des symptômes de chaos qui posent une sérieuse hypothèque sur les bases de la stabilité du pays et sur la cohésion nationale. La politique de l’autruche, qui se voile la face pour ne rien voir, n’augure rien de rassurant pour les destinées nationales surtout dans un contexte de surenchères où deux camps radicalement opposés se livrent une guerre, sans concessions, contenue jusqu’ici dans les limites encore tolérables des violences verbales. Sous ce dernier rapport, l’onde de choc qui cristallise l’attention des Sénégalais est, sans le moindre doute, le Conseil constitutionnel et son président sur lesquels l’opposition exprime des présomptions qui fondent, à tort ou à raison, les sentiments de préjugés et de préventions qu’elle nourrit à l’égard du chef de la haute juridiction.
En tout état de cause, c’est même un secret de polichinelle de savoir que, dans le passé, tout au moins, le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté a entretenu des relations difficiles avec Me Abdoulaye Wade au moment où ce dernier était encore dans la posture d’opposant irréductible au régime d’Abdou Diouf.C’est même un truisme de reconnaître que l’opposition d’alors créditait Cheikh Tidiane Diakhaté d’être souvent à l’origine de tracasseries subies par l’opposant historique à l’ancien ordre socialiste. Il faut faire preuve d’une amnésie grave ou d’un esprit anesthésiste pour oublier de si tôt que c’est le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté, lui-même, en sa qualité de doyen des juges d’instruction, qui aurait délivré, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Me Babacar Sèye, une ordonnance de transmission des pièces à la chambre d’accusation aux fins de traduire Wade et Cie devant la Cour d’assises.
Abdoulaye Wade et ses codétenus politiques durent leur salut au magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly, Président de la chambre d’accusation, qui avait pris, en son intime conviction, la courageuse décision de relaxer Wade et consorts de toutes poursuites dans le cadre de l’affaire Me Babacar Sèye. Au cours d’une émission sur Walf TV, un journaliste très introduit, à l’époque, dans les arcanes du nouveau pouvoir libéral, invité autour du plateau de ‘Diine ak Jamono’ avait raconté une anecdote révélatrice, par la suite, de beaucoup de choses : ‘A la survenue de l’alternance, autour d’une réunion, au cours de laquelle le cas des magistrats était examiné, à l’évocation du nom d’un haut magistrat (que le narrateur n’a pas nommé), le tout nouveau président de la République a piqué une colère noire en déclarant : ‘Virez moi cet …’ Et un de ses proches collaborateurs d’opiner : ‘Monsieur le président de la République, de tels gens, on ne les vire pas, on les maintient, pour leur faire exécuter les tâches que nous voulons.’ Cela peut, certes, procéder d’une simple coïncidence mais, par la suite, la forte inimitié entre les deux hommes s’est subitement transformée en une douce idylle qui donne le tournis aux concurrents du président sortant. Pour ne rien arranger, le haut magistrat a posé, par la suite, des actes qui ne sont pas de nature à rassurer son monde.
Aux élections locales du 22 Mai 2009, les listes de la coalition Sopi étaient manifestement frappées de forclusion à Ndoulo et à Ndindi. Malgré le recours formé par la Cena, étayé par un procès-verbal de constat d’huissier dans lequel le représentant de l’Etat aurait fait des aveux de pressions exercées sur lui, la Cour d’appel, présidée par Cheikh Tidiane Diakhaté, a débouté l’organe de supervision des élections de sa demande d’invalider les listes de la coalition au pouvoir. Un scenario qui présentait, à peu près, les mêmes similitudes, s’est produit à Mbane où la cour d’appel, présidée par le même Cheikh Tidiane Diakhaté, sous des prétextes dérisoires de troubles et de bourrage d’urnes, a annulé les résultats favorables à la coalition Bennoo et a proclamé, du même coup, la victoire de la coalition Sopi dont les conseillers ont été illégalement installés avec la complicité du représentant de l’Etat. De telles pratiques, tout à fait situées aux antipodes de la loi électorale, sont attentatoires aux dispositions du code électoral, en ses articles 259 et 258 qui disposent que, ‘En cas d’annulation définitive des élections, dans une localité, le corps électoral est convoqué dans un délai qui ne doit pas excéder six mois’. Et l’article 258 de dire de façon sans équivoque : ‘En cas de contestation des élections, les conseillers municipaux et ruraux proclamés élus restent en fonction jusqu’à ce qu’il ait été définitivement statué sur les réclamations.’ Il semblerait même que cet autre Président du Conseil constitutionnel, Paul Yao Ndré (ne riez surtout pas) devrait payer des droits d’auteur pour s’être inspiré de l’exemple de Mbane dont il s’est servi comme d’un précédent jurisprudentiel qu’il a reproduit à l’échelle de l’élection présidentielle ivoirienne.
D’ailleurs, la Cour suprême s’est fondée sur les dispositions pertinentes du code électoral pour réserver une suite favorable au recours de la coalition Bennoo rétablie dans son bon droit par un arrêt de la dite juridiction qui a désavoué la Cour d’appel. Sous un tout autre rapport, on se rappelle également les propos rapportés par la presse qui ont fait l’effet d’une secousse tellurique, qui seraient prononcés par Idrissa Seck devant la commission d’instruction, présidée par Cheikh Tidiane Diakhaté, dans le cadre de l’affaire des chantiers de Thiès. L’ancien Premier ministre de Abdoulaye Wade aurait déclaré, devant les hauts magistrats qu’ ’il était charge par le président de la République de remettre, mensuellement, sous la manche, à chacun des magistrats une enveloppe qui serait d’un million imputée sur les fonds politiques et qu’il détiendrait, par-devers lui, les listes d’émargement déchargées par les intéressés’. Pour l’anecdote, il se susurre que, à la question de savoir ce qu’il ferait en cas de défaite de Abdou Diouf à l’élection présidentielle, le très charismatique Président de la Cour suprême d’alors, Assane Bassirou Diouf, répondit sans détours : ‘Je proclamerai les résultats favorables à son concurrent.’ Enfin, Robert Badinter, avocat au barreau de Paris et ancien ministre de la Justice de France disait : ‘Le Président du Conseil constitutionnel a un devoir d’ingratitude vis-à-vis de celui qui l’a nommé pour rester, en toute circonstance, fidèle au droit.’
Youssoupha BABOU, Adjoint au maire de Mbacké Instituteur principal de classe exceptionnelle à la retraite. e-mail : youbabou@yahoo.fr
En tout état de cause, c’est même un secret de polichinelle de savoir que, dans le passé, tout au moins, le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté a entretenu des relations difficiles avec Me Abdoulaye Wade au moment où ce dernier était encore dans la posture d’opposant irréductible au régime d’Abdou Diouf.C’est même un truisme de reconnaître que l’opposition d’alors créditait Cheikh Tidiane Diakhaté d’être souvent à l’origine de tracasseries subies par l’opposant historique à l’ancien ordre socialiste. Il faut faire preuve d’une amnésie grave ou d’un esprit anesthésiste pour oublier de si tôt que c’est le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté, lui-même, en sa qualité de doyen des juges d’instruction, qui aurait délivré, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Me Babacar Sèye, une ordonnance de transmission des pièces à la chambre d’accusation aux fins de traduire Wade et Cie devant la Cour d’assises.
Abdoulaye Wade et ses codétenus politiques durent leur salut au magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly, Président de la chambre d’accusation, qui avait pris, en son intime conviction, la courageuse décision de relaxer Wade et consorts de toutes poursuites dans le cadre de l’affaire Me Babacar Sèye. Au cours d’une émission sur Walf TV, un journaliste très introduit, à l’époque, dans les arcanes du nouveau pouvoir libéral, invité autour du plateau de ‘Diine ak Jamono’ avait raconté une anecdote révélatrice, par la suite, de beaucoup de choses : ‘A la survenue de l’alternance, autour d’une réunion, au cours de laquelle le cas des magistrats était examiné, à l’évocation du nom d’un haut magistrat (que le narrateur n’a pas nommé), le tout nouveau président de la République a piqué une colère noire en déclarant : ‘Virez moi cet …’ Et un de ses proches collaborateurs d’opiner : ‘Monsieur le président de la République, de tels gens, on ne les vire pas, on les maintient, pour leur faire exécuter les tâches que nous voulons.’ Cela peut, certes, procéder d’une simple coïncidence mais, par la suite, la forte inimitié entre les deux hommes s’est subitement transformée en une douce idylle qui donne le tournis aux concurrents du président sortant. Pour ne rien arranger, le haut magistrat a posé, par la suite, des actes qui ne sont pas de nature à rassurer son monde.
Aux élections locales du 22 Mai 2009, les listes de la coalition Sopi étaient manifestement frappées de forclusion à Ndoulo et à Ndindi. Malgré le recours formé par la Cena, étayé par un procès-verbal de constat d’huissier dans lequel le représentant de l’Etat aurait fait des aveux de pressions exercées sur lui, la Cour d’appel, présidée par Cheikh Tidiane Diakhaté, a débouté l’organe de supervision des élections de sa demande d’invalider les listes de la coalition au pouvoir. Un scenario qui présentait, à peu près, les mêmes similitudes, s’est produit à Mbane où la cour d’appel, présidée par le même Cheikh Tidiane Diakhaté, sous des prétextes dérisoires de troubles et de bourrage d’urnes, a annulé les résultats favorables à la coalition Bennoo et a proclamé, du même coup, la victoire de la coalition Sopi dont les conseillers ont été illégalement installés avec la complicité du représentant de l’Etat. De telles pratiques, tout à fait situées aux antipodes de la loi électorale, sont attentatoires aux dispositions du code électoral, en ses articles 259 et 258 qui disposent que, ‘En cas d’annulation définitive des élections, dans une localité, le corps électoral est convoqué dans un délai qui ne doit pas excéder six mois’. Et l’article 258 de dire de façon sans équivoque : ‘En cas de contestation des élections, les conseillers municipaux et ruraux proclamés élus restent en fonction jusqu’à ce qu’il ait été définitivement statué sur les réclamations.’ Il semblerait même que cet autre Président du Conseil constitutionnel, Paul Yao Ndré (ne riez surtout pas) devrait payer des droits d’auteur pour s’être inspiré de l’exemple de Mbane dont il s’est servi comme d’un précédent jurisprudentiel qu’il a reproduit à l’échelle de l’élection présidentielle ivoirienne.
D’ailleurs, la Cour suprême s’est fondée sur les dispositions pertinentes du code électoral pour réserver une suite favorable au recours de la coalition Bennoo rétablie dans son bon droit par un arrêt de la dite juridiction qui a désavoué la Cour d’appel. Sous un tout autre rapport, on se rappelle également les propos rapportés par la presse qui ont fait l’effet d’une secousse tellurique, qui seraient prononcés par Idrissa Seck devant la commission d’instruction, présidée par Cheikh Tidiane Diakhaté, dans le cadre de l’affaire des chantiers de Thiès. L’ancien Premier ministre de Abdoulaye Wade aurait déclaré, devant les hauts magistrats qu’ ’il était charge par le président de la République de remettre, mensuellement, sous la manche, à chacun des magistrats une enveloppe qui serait d’un million imputée sur les fonds politiques et qu’il détiendrait, par-devers lui, les listes d’émargement déchargées par les intéressés’. Pour l’anecdote, il se susurre que, à la question de savoir ce qu’il ferait en cas de défaite de Abdou Diouf à l’élection présidentielle, le très charismatique Président de la Cour suprême d’alors, Assane Bassirou Diouf, répondit sans détours : ‘Je proclamerai les résultats favorables à son concurrent.’ Enfin, Robert Badinter, avocat au barreau de Paris et ancien ministre de la Justice de France disait : ‘Le Président du Conseil constitutionnel a un devoir d’ingratitude vis-à-vis de celui qui l’a nommé pour rester, en toute circonstance, fidèle au droit.’
Youssoupha BABOU, Adjoint au maire de Mbacké Instituteur principal de classe exceptionnelle à la retraite. e-mail : youbabou@yahoo.fr