L’absence du pouvoir judiciaire a installé l’impunité et la corruption comme partie intégrante de la régulation sociale. Notre déception est grande et l’on se demande jusqu’où iront-ils et pour quel peuple ils nous prennent ? Qu’a cela ne tienne ma conviction est qu’ils ne lésineront pas sur les moyens pour s’agripper au pouvoir .Toutefois ils auront en face d’eux des hommes dignes et prompts à refuser de vivre sous dictat qui défendront, jusqu’à leur dernière énergie l’Etat de droit à sa juste valeur. Tels des alpinistes qui escaladent une falaise et qui en raison d’une quelconque secousse commencent à perdre pied, notre autorité cherche par tous les moyens à éviter de tomber dans le précipice. Aujourd’hui plus que jamais dans notre histoire la démocratie sénégalaise est à bout de souffle. Cette dernière est malmenée a tous les niveaux par Abdoulaye Wade et ses affidés qui n’ont qu’un seul but ; rester au pouvoir pendant 50 ans. Partant de la violence observée ces jours aux inondations en passant par les coupures d’électricité, l’heure de dire Non est arrivée. Un peuple qui crie faim, l’éthique et la morale qui disparaît, les valeurs qui partent en lambeaux, l’opportunisme érigé en valeur sans vergogne, la corruption à tous les niveaux, l’arme de la ruse utilisé pour aveugler la population. Nous disons que cela suffit. A cela s’ajoute la question fondamentale dans une démocratie qui est celle de la légitimité. En effet celle de Wade n’est pas contestable mais celle de son fils l’est à tout point de vue. Par le simple fait qu’a lui seul il détient tout le pouvoir économique ce qui est incohérent mais révélateur de la volonté du père et du fils non d’œuvrer pour le peuple mais bien pour eux-mêmes. Une analyse géoéconomique nous permet de croire que les ministères transversaux qu’occupe le fils du président répondent à un schéma simple mais bien planifié. Partant du simple fait que le Sénégal fait figure d’une démocratie stable, les acteurs économiques internationaux tels que les Etats et les entreprises transnationales sont appâtés par le semblant de démocratie dont le Sénégal fait montre pour bénéficier des investissements directs étrangers. Karim de par sa posture éminemment vaste contrôle d’amont en aval les flux financiers, la conception des programmes, leur mises en œuvre jusqu’à leur évaluation. Il faudra trouver l’erreur, non il n’existe pas car pour notre légitime président, son fils est le seul sénégalais capable de s’occuper à merveille de cette mission. Autrement dit gérer le pouvoir économique de 12 millions de sénégalais. Nous disons que cela est faux ! le Sénégal regorge d’hommes et de femmes compétents et soucieux de l’intérêt des sénégalais. La légitimité, c’est ce qui permet aux peuples et aux individus d’accepter, sans contrainte excessive, l’autorité d’une institution, personnifiée par des hommes et considérée comme porteuse de valeurs partagées. Notre pays est entré dans une crise de légitimité, celle du président est entrain de s’étioler son fils n’en a aucune. Il nous appartient de poser les vrais débats concernant la question des valeurs constitutives de notre société et les enjeux d’une vraie politique économique sociale et culturelle pour nous extirper du gouffre dans lequel nous sommes. Il est d’autant plus urgent que l’opposition et la société civile prennent le destin des sénégalais au sérieux en refusant de se faire divertir par le pouvoir qui excelle dans l’art de la diversion. Et comme disait l’autre : « on peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’asseoir dessus ».
Ibrahima mbodji
Ibrahima mbodji