
Pendant longtemps et jusqu’à présent, la corruption a gangrené des institutions prestigieuses et discrédité des corps entiers du service public national. Les scandales récents qui ont éclaté dans la Police et la Gendarmerie nationales sont devenus les emblèmes-repoussoirs de cette direction non souhaitée. Au moins sur ces deux dossiers, il ne semble pas que la plus haute autorité du pays ait pris les mesures idoines pour décourager les chevaliers du système des pots-de-vin.
Aujourd’hui, alors que des observateurs indépendants disent constater de vrais frémissements, pour la première fois depuis plusieurs années, au sujet de la lutte contre la corruption, les tentatives de sabordage de l’office paraissent incompréhensibles.
Il est bien vrai que les pots-de-vin subodorés dans les affaires Petro-Tim et Arcelor Mittal qui troublent gravement les esprits et qui ne semblent pas devoir être éclaircis de sitôt, plombent la crédibilité du gouvernement sur ce terrain là. Mais serait-ce une raison pour que l’aventure Ofnac s’estompe ? Non, bien sûr. Celle-ci doit se poursuivre envers et contre tout au risque de faire s’écrouler tout l’édifice de moralisation de la vie publique.
C’est dans cette perspective que le Sénégal avait adopté la directive Uemoa du 27 mars 2009 relative au Code de la transparence dans la gestion des finances publiques dans les huit Etats membres de l’institution sous-régionale. C’est également ainsi qu’il faudrait comprendre l’obligation de la déclaration de patrimoine auprès de l’autorité mise en place à cet effet pour les ministres et certaines catégories de fonctionnaires.
Les progrès modestes – mais progrès tout de même – relevés à l’occasion du dernier Doing Business (DB) de la Banque mondiale et dans le dernier Indice de perception de la corruption (IPC) du Forum civil et de Transparency international ont constitué une légère embellie pour l’image du pays. Mais tout reste à faire.
Notamment, la mise en œuvre des 16 « Principes de Jakarta » relatifs au traitement des Institutions de lutte contre la corruption (ILC) par les Etats et les Gouvernements.
Dans un Sénégal dont le Président ne respire plus que par le concept « émergence », les enjeux liés à la lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance sont d’une gravité fondamentale. C’est l’accumulation durable de ces petites bonnes nouvelles qui pourra servir de support, avec d’autres facteurs essentiels, au Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est pourquoi les polémiques stériles autour de l’Ofnac sont malvenues.
L’Ofnac a donc réellement besoin du soutien des pouvoirs publics, et surtout de celui du chef de l’Etat. Il est d’autant plus indispensable à la politique de gouvernance que c’est Macky Sall en personne qui avait indiqué à ses troupes que si la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a été réactivée contre les indélicatesses supposées avoir été commises sous l’ancien régime, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) est, pour sa part, une épée de Damoclès pour leurs successeurs du pouvoir en place depuis avril 2012.
L’une des rares positions pertinentes qui ait été formulée par des membres de la majorité présidentielle a consisté à dire que Nafy Ngom Ndour, présidente de l’Ofnac, doit elle aussi déclarer son patrimoine. Pour nous, cela va de soi ! Et elle doit l’avoir déjà fait sinon, sa mission n’a pas de sens !
Momar Dieng
Aujourd’hui, alors que des observateurs indépendants disent constater de vrais frémissements, pour la première fois depuis plusieurs années, au sujet de la lutte contre la corruption, les tentatives de sabordage de l’office paraissent incompréhensibles.
Il est bien vrai que les pots-de-vin subodorés dans les affaires Petro-Tim et Arcelor Mittal qui troublent gravement les esprits et qui ne semblent pas devoir être éclaircis de sitôt, plombent la crédibilité du gouvernement sur ce terrain là. Mais serait-ce une raison pour que l’aventure Ofnac s’estompe ? Non, bien sûr. Celle-ci doit se poursuivre envers et contre tout au risque de faire s’écrouler tout l’édifice de moralisation de la vie publique.
C’est dans cette perspective que le Sénégal avait adopté la directive Uemoa du 27 mars 2009 relative au Code de la transparence dans la gestion des finances publiques dans les huit Etats membres de l’institution sous-régionale. C’est également ainsi qu’il faudrait comprendre l’obligation de la déclaration de patrimoine auprès de l’autorité mise en place à cet effet pour les ministres et certaines catégories de fonctionnaires.
Les progrès modestes – mais progrès tout de même – relevés à l’occasion du dernier Doing Business (DB) de la Banque mondiale et dans le dernier Indice de perception de la corruption (IPC) du Forum civil et de Transparency international ont constitué une légère embellie pour l’image du pays. Mais tout reste à faire.
Notamment, la mise en œuvre des 16 « Principes de Jakarta » relatifs au traitement des Institutions de lutte contre la corruption (ILC) par les Etats et les Gouvernements.
Dans un Sénégal dont le Président ne respire plus que par le concept « émergence », les enjeux liés à la lutte contre la corruption et pour la bonne gouvernance sont d’une gravité fondamentale. C’est l’accumulation durable de ces petites bonnes nouvelles qui pourra servir de support, avec d’autres facteurs essentiels, au Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est pourquoi les polémiques stériles autour de l’Ofnac sont malvenues.
L’Ofnac a donc réellement besoin du soutien des pouvoirs publics, et surtout de celui du chef de l’Etat. Il est d’autant plus indispensable à la politique de gouvernance que c’est Macky Sall en personne qui avait indiqué à ses troupes que si la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a été réactivée contre les indélicatesses supposées avoir été commises sous l’ancien régime, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) est, pour sa part, une épée de Damoclès pour leurs successeurs du pouvoir en place depuis avril 2012.
L’une des rares positions pertinentes qui ait été formulée par des membres de la majorité présidentielle a consisté à dire que Nafy Ngom Ndour, présidente de l’Ofnac, doit elle aussi déclarer son patrimoine. Pour nous, cela va de soi ! Et elle doit l’avoir déjà fait sinon, sa mission n’a pas de sens !
Momar Dieng