Les avis divergent au sujet de la décision du président ivoirien Alassane Ouattara d’attribuer 100 millions de Fcfa aux neufs candidats en course pour la Présidentielle du 25 octobre prochain. L’annonce avait été faite par le porte-parole du chef de l’Etat Bruno Koné. « Un acte de corruption », a dénoncé l’ex-ministre ivoirien du budget de Laurent Gbagbo, Justin Katinan Koné, actuellement en exil.
« La mesure qualifiée d’exceptionnelle est un acte de corruption tout simplement. Monsieur Ouattara paye d’avance les prestations de services de certains de ses adversaires-partenaires dans cette parodie d’élection », a-t-il ajouté samedi dernier. Il a critiqué une telle somme allouée à certains candidats, qualifiés d’hommes d’affaires, qui risquent de ne pas dépasser les 0,1 % des voix lors du scrutin. Il a indiqué que cet argent ne devrait bénéficier, après le scrutin, qu’aux candidats qui ont atteint le score d’au moins 10 % des voix.
De « l’argent de poche »
« Quand vous critiquez quelqu’un sur sa gestion au quotidien, vous n’allez pas profiter des fruits de cette gestion », a affirmé du côté du camp présidentielle, Félix Anoblé, un des soutiens du chef de l’Etat dans la région de San Pedro, à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
La position de certains candidats d’opposition est ambiguë. Tout en dénonçant cette aide comme « un détournement de deniers publics par le président », l’ex-président de l’Assemblée nationale membre du FPI, Mamadou Koulibaly, a affirmé qu’il irait pourtant bel et bien empocher cet argent. La conseillère exécutive du président de LIDER, Nathalie Yamb, a critiqué le faible niveau de cet argent débloqué, qualifié « d’argent de poche ».
« Nous souhaitons avoir un peu plus pour pouvoir parcourir toute la Côte d’Ivoire », a également indiqué la candidate indépendante, Jacqueline-Claire Kouangoua, tandis que le directeur de campagne du candidat indépendant Essy Amara, pourtant membre du PDCI a souligné « l’opacité totale », dans laquelle l’attribution de cette somme a été décidée.
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